Les plateformes chinoises comme Temu et Shein envahissent le marché européen avec des prix très bas, posant des défis aux commerçants et fabricants locaux. La DIHK appelle à des réglementations renforcées pour contrer cette concurrence déloyale et souligne le besoin d’un contrôle strict des importations. Les fournisseurs échappent souvent aux normes européennes, entraînant des pertes fiscales considérables. La DIHK propose également des réformes aux règles de l’OMC pour mieux encadrer le commerce électronique.
Les plateformes en ligne chinoises, avec leurs prix extrêmement bas, envahissent le marché européen, ce qui crée des défis considérables pour les commerçants et fabricants locaux. Les fournisseurs parviennent souvent à contourner les réglementations douanières, et la DIHK propose plusieurs mesures que les autorités pourraient adopter pour lutter contre cette concurrence déloyale.
La Chambre allemande de l’industrie et du commerce (DIHK) appelle à des actions plus résolues de la part des autorités européennes pour contrer l’impact des produits à bas prix en provenance de Chine. Dans un document stratégique remis à la presse, la DIHK souligne l’importance d’un contrôle rigoureux des importations, garantissant la légalité et la sécurité des produits tout en fournissant des informations claires aux consommateurs. Ce document énumère dix recommandations cruciales face aux conséquences économiques des plateformes en ligne sur l’Allemagne.
D’après les statistiques de la DIHK, l’Union européenne reçoit chaque année plus d’un milliard de petits colis, dont près de 400 000 proviennent quotidiennement de Chine, en particulier en direction de l’Allemagne. Un souci majeur réside dans le fait que des fournisseurs comme Temu et Shein ne déclarent pas toujours correctement leurs marchandises, entraînant une ‘sous-déclaration généralisée’ et, par conséquent, une évasion des taxes d’importation et de la TVA. Selon les estimations, cela pourrait entraîner des pertes fiscales de plusieurs milliards pour l’État, comme l’indique la DIHK.
Des prix défiant toute concurrence
Les plateformes comme Temu contournent également les normes européennes relatives aux produits, au travail, à l’environnement et à la propriété intellectuelle. Cela met en péril les modèles économiques locaux, souligne le document. Par exemple, Temu propose souvent des articles à des prix incroyablement bas, comme une montre connectée à seulement 7,28 euros ou un mixeur à smoothie à 8,69 euros. Cette stratégie de prix agressive a attiré l’attention des décideurs politiques, conduisant l’UE à introduire l’année dernière la loi sur les services numériques (DSA), qui impose des régulations plus sévères contre les produits et contenus illégaux.
Volker Treier, responsable des affaires internationales à la DIHK, affirme que les mesures actuelles ne sont pas suffisantes. ‘Les initiatives précédentes de la Commission européenne, telles que la loi sur les services numériques, n’ont pas produit les résultats escomptés. Une action rapide est nécessaire pour renforcer ces efforts,’ a-t-il déclaré. Bien que l’internationalisation du commerce soit une avancée significative, il est essentiel que ce commerce se déroule dans un cadre équitable.
Les plateformes en ligne échappent aux régulations
La concurrence déloyale représente un défi majeur non seulement pour le commerce de détail allemand, mais aussi pour les fabricants. Alors que les entreprises allemandes et européennes doivent respecter des réglementations strictes, certaines plateformes en ligne non européennes ne se conforment pas à ces exigences. Cela leur permet de réduire leurs coûts et d’offrir des produits à des prix très compétitifs, comme l’explique Treier.
La DIHK appelle donc à un contrôle renforcé des marchandises importées. Elle demande à la Commission européenne de ‘mobiliser des ressources et du personnel adéquats’ pour garantir le respect continu des obligations légales. De plus, la DIHK préconise une réforme des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de répondre aux défis spécifiques des plateformes de commerce électronique. Bien que la vente à des prix inférieurs au coût de production soit interdite, il est impératif d’adapter le cadre réglementaire pour faire face à ces nouveaux enjeux.
Enfin, la DIHK insiste sur la nécessité de sanctions en cas de non-conformité aux normes de l’UE et appelle à une stratégie commerciale proactive pour l’Europe. Tandis que les efforts européens se concentrent sur le soutien du commerce de détail local, des pays comme la Chine mettent rapidement en place des normes pour le commerce en ligne de demain. L’Europe et l’Allemagne doivent répondre à cette dynamique.