BASF vise une croissance mesurée en 2024, malgré un début d’année calme et des défis financiers. Bien que le coût de son nouveau site en Chine pèse sur les résultats, le groupe prévoit un Ebitda ajusté entre 8,0 et 8,4 milliards d’euros. Des mesures d’économie sont mises en place, avec une réduction des investissements et une restructuration prévue, notamment la cession de certaines activités. Le dividende sera réduit pour la première fois depuis 2009, tandis que l’action BASF montre des signes de progression.
BASF vise une croissance mesurée pour 2024
Le géant chimique mondial, BASF, aspire à retrouver une dynamique de croissance plus soutenue. Le début de l’année s’est avéré ‘plutôt tranquille’. Lors de la présentation de ses objectifs, l’entreprise, inscrite au Dax, adopte un ton résolument sobre sans grande effervescence.
Défis financiers et perspectives optimistes
Les coûts élevés associés à l’ouverture de son nouveau site intégré en Chine représentent un frein pour BASF. Malgré cela, le groupe espère, après une année difficile, voir ses résultats s’améliorer. En l’absence des charges liées à cet investissement colossal, les bénéfices pourraient être beaucoup plus substantiels. ‘Nous poursuivrons la construction de notre site intégré en Chine et prévoyons de le mettre en service dans la seconde moitié de l’année. Notre objectif est de rendre opérationnelles la plupart des installations d’ici la fin de l’année,’ a déclaré le PDG Markus Kamieth depuis Ludwigshafen.
BASF prévoit pour cette année un résultat opérationnel ajusté (Ebitda) oscillant entre 8,0 et 8,4 milliards d’euros. Cela représenterait une augmentation de jusqu’à 6,9 %, après une hausse récente de 2,4 % pour atteindre un peu plus de 7,9 milliards d’euros. Les coûts de démarrage du nouveau site intégré devraient peser sur le résultat de cette année d’environ 400 millions d’euros. Kamieth aborde l’année avec prudence, anticipant un soutien limité du marché. ‘Nous sommes conscients que nous devons réaliser presque toutes les améliorations par nos propres moyens,’ a-t-il ajouté, soulignant que les prévisions sont réalistes plutôt qu’excessivement ambitieuses.
Le début de l’année a globalement suivi les attentes, avec quelques effets d’anticipation dans le secteur agricole au quatrième trimestre, posant un léger défi pour le premier trimestre. Bien qu’il n’y ait pas eu de dynamique récente dans le secteur amont, celui-ci demeure globalement robuste. Le directeur financier, Dirk Elvermann, évoque un début d’année ‘peu palpitant’, mais reste optimiste pour un premier trimestre ‘correct’.
À Ludwigshafen, la plus grande usine chimique au monde, BASF fait face depuis plusieurs années à des coûts énergétiques élevés et à une offre excédentaire de produits chimiques de base au niveau mondial. Dans son site historique, le groupe envisage de fermer certaines installations tout en réaffirmant l’importance de Ludwigshafen comme site clé à long terme.
En septembre, Kamieth avait annoncé des mesures d’économie et une restructuration pour remettre le géant chimique sur les rails. Des segments d’activité seront partiellement cédés, et les opérations agricoles seront introduites en bourse d’ici 2027. Outre le secteur agricole, le conseil d’administration ne considère plus comme essentielles les activités liées aux matériaux de batterie, aux revêtements et aux catalyseurs d’échappement automobile, et explore des options stratégiques pour ces domaines. Récemment, BASF a également annoncé la vente de son activité brésilienne de peintures pour bâtiments pour 1,15 milliard de dollars au groupe américain Sherwin-Williams.
Elvermann est confiant quant à l’avancement du programme d’économies de BASF, déclarant : ‘Nous sommes en bonne voie pour atteindre les économies annuelles de 2,1 milliards d’euros d’ici la fin de 2026.’ Selon les plans du conseil d’administration, des économies d’un milliard d’euros doivent être réalisées à Ludwigshafen d’ici la fin de l’année prochaine. La stratégie globale de réduction des coûts implique la suppression d’environ 3300 postes à l’échelle mondiale, dont 700 dans la production à Ludwigshafen.
Les investissements matériels prévus seront réduits par Elvermann après la mise en service du site intégré à Zhanjiang, passant de 19,5 milliards d’euros entre 2024 et 2027 à 16,2 milliards d’euros entre 2025 et 2028, dont cinq milliards cette année, dont deux milliards pour Zhanjiang.
Pour l’exercice précédent, BASF avait déjà communiqué en janvier des résultats préliminaires concernant le chiffre d’affaires et le bénéfice opérationnel. Les revenus ont chuté de 5,3 % par rapport à l’année précédente, atteignant 65,3 milliards d’euros, en raison de prix et de volumes nettement plus faibles. Toutefois, le bénéfice net a augmenté pour atteindre 1,3 milliard d’euros, soutenu par la vente de la participation dans le groupe pétrolier et gazier Wintershall Dea, contre seulement 225 millions d’euros l’année précédente. Le nombre d’employés a légèrement diminué, avec une baisse de 169 personnes (soit -0,2 %) pour atteindre 111.822, dont 38.710 à Ludwigshafen.
Les actionnaires doivent néanmoins s’attendre, comme déjà annoncé en septembre, à une diminution du dividende à 2,25 euros (contre 3,40 euros en 2023) par action. Il s’agit de la première réduction de dividende depuis 2009. BASF a toutefois annoncé des programmes de rachat d’actions. En bourse, l’action BASF a progressé d’environ deux pour cent, se positionnant parmi les gagnants de l’indice Dax dans un marché en baisse.