Bruxelles affiche un pessimisme croissant concernant l’avenir économique de l’Union européenne, prévoyant une faible croissance du PIB, notamment en Allemagne avec seulement 0,7 % pour 2025. La Commission européenne table sur une reprise lente, avec des prévisions de croissance de 0,8 % en 2024 et 1,3 % en 2025. Les tensions commerciales et un potentiel protectionnisme américain posent des risques supplémentaires. Des réformes structurelles sont jugées nécessaires pour maintenir la compétitivité européenne.
Une incertitude croissante, un manque de main-d’œuvre et un comportement d’achat prudent des consommateurs : Bruxelles affiche un regard pessimiste sur l’avenir économique de l’Union européenne. Pour 2025, la Commission européenne anticipe une augmentation du PIB allemand de seulement 0,7 %, ce qui en ferait la plus faible croissance parmi les pays de la zone euro.
La Commission européenne adopte une approche plus réservée concernant l’économie de la zone euro, s’attendant à une reprise significative seulement en 2026. Selon les nouvelles prévisions, l’union monétaire devrait enregistrer une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,8 % en 2024, suivie d’une hausse de 1,3 % l’année suivante. Ces chiffres ont été révélés dans le cadre des prévisions d’automne. En mai dernier, la Commission avait encore estimé une croissance de 1,4 %. Pour 2026, la croissance projetée s’élève à 1,6 %.
‘L’économie européenne montre des signes de reprise lente’, a déclaré Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’économie. ‘Nous prévoyons une accélération progressive de la croissance au cours des deux prochaines années.’ Cette reprise est soutenue par une baisse de l’inflation, un taux de chômage relativement bas, ainsi qu’une hausse de la consommation privée et des investissements. Toutefois, il reste un défi pour les États membres de l’UE de réduire leur dette tout en stimulant la croissance.
Gentiloni a également souligné, tout comme Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, que des réformes structurelles sont cruciales pour préserver la compétitivité de l’Europe. Cela aidera à augmenter la croissance potentielle et à mieux gérer les risques géopolitiques croissants, y compris les conflits commerciaux.
Les tensions commerciales et leur impact
Les milieux économiques et politiques expriment leurs préoccupations face à l’éventuelle politique commerciale de la Maison Blanche sous Donald Trump, élu récemment à la présidence américaine. Le républicain a exprimé à plusieurs reprises son intention d’augmenter les droits de douane et pourrait poursuivre une politique d’isolement des États-Unis. Gentiloni a averti qu’un tournant vers le protectionnisme de la part des États-Unis serait extrêmement préjudiciable tant pour l’économie américaine que pour l’Europe. Les relations commerciales entre ces deux entités sont d’une importance capitale, car elles représentent un lien essentiel, non seulement entre elles, mais également à l’échelle mondiale.
‘Il ne faut jamais sous-estimer cette importance’, a-t-il déclaré. Cela contribue également à la stabilité de la communauté internationale. Les hausses de droits de douane pourraient frapper plus durement des économies comme celles de l’Allemagne et de l’Italie, a ajouté Gentiloni. Au cours des cinq dernières années, l’Europe a su gérer les conflits commerciaux de manière efficace. L’Europe doit défendre son rôle d’espace économique ouvert au commerce, et bien qu’elle soit prête à relever ces défis, cela demandera une attention minutieuse de la part de la prochaine Commission.
Prévisions de croissance prudentes pour l’Allemagne
La Commission européenne adopte un ton plus pessimiste en ce qui concerne la situation économique de l’Allemagne, prévoyant un recul de son économie de 0,1 % cette année. Pour 2025, une augmentation du PIB de 0,7 % est anticipée, mais cela représenterait la plus faible croissance de la zone euro. En 2026, une hausse de 1,3 % est attendue. Récemment, des économistes ont drastiquement réduit leurs prévisions pour l’Allemagne, les portant à 0,4 % pour 2025. Pour cette année, les conseillers gouvernementaux estiment également une contraction de 0,1 % de la production économique.
En 2023, la plus grande économie d’Europe avait déjà enregistré une diminution de 0,3 %. Dans ses prévisions, la Commission européenne prévoit une baisse significative de la pression des prix. Pour 2024, une inflation de 2,4 % est projetée pour l’Allemagne, avec une prévision de 1,9 % pour 2026. L’année précédente, l’inflation avait atteint 6,0 % dans le pays. Pour la zone euro, une inflation de 2,4 % est également attendue cette année, avec une baisse à 2,1 % en 2025 et à 1,9 % en 2026, ce qui serait en deçà de l’objectif de 2,0 % que la Banque centrale européenne considère comme optimal pour l’économie.