La Saskatchewan se classe au troisième rang des provinces canadiennes pour les décès dus au COVID-19 pour 100 000 personnes à 80, juste au-dessus de la moyenne nationale de 79.
Mais le nombre réel de morts pourrait être beaucoup plus élevé, selon un professeur de l’Université de Toronto qui a étudié la mortalité pendant la pandémie.
Q : Comment le nombre pourrait-il être plus élevé ?
R : Plusieurs facteurs entrent en jeu, notamment la façon dont la Saskatchewan définit les décès dus au COVID-19 et le nombre élevé de décès en excès pendant la pandémie. La professeure Tara Moriarty de l’Université de Toronto étudie les décès excessifs, à l’exclusion de ceux attribués aux surdoses et à la toxicité des médicaments.
Moriarty croit que la lenteur de la déclaration des causes de décès dans la plupart des régions du Canada prive les gens et les gouvernements des informations nécessaires pour prendre des décisions pendant la pandémie.
Q : À combien s’élèvent les décès excédentaires en Saskatchewan?
R : C’est difficile à dire avec précision en raison du nombre élevé de décès avec des rapports incomplets.
Au 3 juillet, Moriarty avait recensé 917 décès supplémentaires remontant au 1er février 2020, à l’exclusion de ceux officiellement attribués au COVID-19, qui était de 568 à l’époque. Mais elle souligne que ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison du nombre de décès avec des informations incomplètes.
Q : Quel est le nombre de décès avec déclaration incomplète ?
R : De février 2020 au 24 avril 2021, 4 300 décès en Saskatchewan n’ont pas été signalés de manière complète. Il s’agit du quatrième chiffre le plus élevé parmi les provinces, devant les juridictions comptant beaucoup plus d’habitants que la Saskatchewan, comme le Québec et l’Alberta.
Q : Les autres provinces font-elles un meilleur travail pour déclarer les décès?
R : Moriarty a attribué le mérite au Québec d’avoir fait le meilleur travail en matière de déclaration des décès et a déclaré que le Manitoba semble faire le mieux parmi les autres provinces. Ces deux provinces sont les seules à avoir un taux de mortalité COVID-19 par habitant plus élevé que la Saskatchewan.
Tous les décès en excès au Québec pendant la pandémie ont été attribués à COVID-19, dit Moriarty. Cela aide à expliquer le taux de mortalité pandémique élevé au Québec pour 100 000 sur 135.
En Saskatchewan, jusqu’à la fin octobre, les décès officiels dus au COVID-19 représentaient environ 30 % des décès excédentaires. Cela suggère que le nombre de morts dans la province pourrait être plus de trois fois plus élevé que celui signalé.
Q : Combien de décès surviennent en Saskatchewan au cours d’une année typique?
R : Au cours des cinq années précédant la pandémie, la Saskatchewan a enregistré en moyenne 9 499 décès chaque année. Ce chiffre est passé à 10 107 en 2020, le plus élevé des 75 dernières années.
En 2020, seulement 153 décès officiellement classés comme liés au COVID-19 ont été signalés. Certains des 608 décès au-dessus de la moyenne peuvent également s’expliquer par une augmentation des décès par toxicité médicamenteuse, mais la plupart d’entre eux ne le peuvent pas.
La Saskatchewan était sur la bonne voie pour une augmentation des décès cette année avant la quatrième vague pandémique à l’automne, lorsque la province a enregistré le plus de décès en un mois en octobre (156). La province a enregistré 7 915 décès au cours des neuf premiers mois de cette année.
Q : La province reconnaît-elle les lacunes en matière de déclaration des décès?
R : En réponse à une demande de renseignements, la porte-parole d’eHealth Saskatchewan, Lorri Thacyk, a déclaré que la province avait rencontré des problèmes techniques lors de l’envoi d’informations sur les décès à Statistique Canada en novembre 2020.
L’arriéré a été éliminé, a ajouté Thacyk, et la Saskatchewan a repris le « calendrier de déclaration standard ».
Les questions spécifiques sur le nombre élevé de décès avec déclaration incomplète n’ont pas été abordées.
Q : Comment la Saskatchewan définit-elle un décès par COVID-19 ?
R : Le ministère de la Santé dit que les décès dus au COVID-19 sont classés lorsqu’une personne meurt d’« un
maladie cliniquement compatible dans un cas de COVID-19, à moins qu’il n’existe une autre cause de décès claire et immédiate qui ne peut pas être liée à COVID-19 (par exemple, un traumatisme).
Q : Est-ce la définition acceptée ?
R : Le ministère de la Santé a déclaré dans un courriel cette semaine que la définition est « conforme » avec l’Agence de la santé publique du Canada. Moriarty n’est pas d’accord.
Sur le site Web de l’ASPC, la première phrase de la définition est presque identique. Mais l’ASPC ajoute qu’un médecin hygiéniste ou un coroner peut user de son pouvoir discrétionnaire pour passer outre cette définition.
L’ASPC indique également que les décès dus à la COVID-19 peuvent inclure ceux pour lesquels la maladie aurait contribué au décès.
Moriarty dit que les provinces sont « vraiment méfiantes » quant à la mesure dans laquelle la définition est outrepassée. Elle encourage les journalistes à poser des questions à ce sujet « à plusieurs reprises ».
L’Organisation mondiale de la santé a adopté une définition plus large pour inclure tous les décès « où la maladie a causé, ou est supposée avoir causé ou contribué au décès ».
Q : Combien sont morts de la COVID-19 en Saskatchewan?
R : Selon le décompte officiel du gouvernement, 944 personnes sont décédées du COVID-19. Le nombre officiel de décès dans la province diffère des chiffres canadiens avec 57% de moins de 80 ans.
Au Canada, plus de 60 % des décès dus à une pandémie sont survenus chez des personnes âgées de 80 ans ou plus.
Q : Des décès ont-ils été liés aux vaccins ?
R : Au 27 novembre, la province a signalé sept décès survenus dans les 30 jours suivant la réception d’une dose de vaccin. Le vaccin a été écarté comme cause de décès dans trois cas et non concluant dans les quatre autres.
À l’époque, 1,7 million de doses avaient été injectées dans les bras des résidents de la Saskatchewan.
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