Bon Matin!
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a plongé l’économie mondiale dans la tourmente, exerçant une pression supplémentaire sur les chaînes d’approvisionnement mondiales déjà perturbées et faisant monter en flèche les prix des matières premières. L’inflation fait rage et en réponse, la Banque du Canada a relevé les taux de 75 points de base et d’autres hausses sont en cours.
Il n’est pas étonnant que les entreprises canadiennes se sentent confrontées à un mur d’inquiétude.
L’émergence du monde après les jours sombres de la pandémie de COVID-19 n’était pas censée se passer comme ça, et l’incertitude de ce qui nous attend se reflète dans les dernières Indice de confiance des entreprises par le Conference Board du Canada.
Ce mois-ci, l’indice est tombé à son plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2020, qui, si vous vous en souvenez, était en proie à la pandémie. Cette dernière enquête a été réalisée entre le 7 avril et le 20 avril 2022.
C’est le troisième trimestre consécutif que l’indice baisse, a déclaré l’économiste du Conference Board Sasan Fouladirad. La dernière fois que cela s’est produit, c’était le krach pétrolier de 2014/2015, lorsque les prix du brut ont chuté de 57 % et ont fait tomber l’économie canadienne sur les hanches.
Les perspectives de l’économie d’aujourd’hui figurent en bonne place parmi les préoccupations. Plus de 70 % des entreprises interrogées ont déclaré s’attendre à ce que les conditions économiques au Canada se détériorent ou restent les mêmes au cours des six prochains mois. C’est environ sept points de pourcentage de plus que la dernière enquête en février.
Soixante-quatre pour cent pensent que leur rentabilité va se détériorer ou rester la même au cours de cette période.
Alors que même le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a reconnu la semaine dernière que l’inflation était plus forte au premier trimestre qu’il ne l’avait prévu, la hausse des prix est une préoccupation majeure.
L’indice des prix à la consommation du Canada a bondi de 6,7 % d’une année à l’autre en mars, la plus forte augmentation depuis 1991.
Les entreprises canadiennes ne voient pas l’inflation disparaître de sitôt, 67 % d’entre elles déclarant s’attendre à ce que les prix augmentent à un taux annuel de 5 % ou plus au cours des six prochains mois. Dix-sept pour cent voient l’inflation encore plus élevée à 8 % ou plus.
Les inquiétudes concernant le coût élevé de la main-d’œuvre ont fait un bond énorme depuis la dernière enquête. Quarante-six pour cent des répondants affirment que la hausse des coûts de main-d’œuvre affecte négativement leurs plans d’investissement des entreprises, 36 points de pourcentage de plus qu’en février et le nombre le plus élevé depuis le début de l’enquête en 1993.
« Plus l’inflation élevée persiste, plus les entreprises subiront des pressions de la part des travailleurs pour augmenter leurs salaires, ce qui augmentera encore plus les coûts de main-d’œuvre des entreprises », a déclaré Fouladirad.
Et comme si les entreprises n’avaient pas déjà assez à gérer, les récentes fermetures de COVID en Chine sont la dernière inquiétude sur leur radar.
La principale préoccupation est que les fermetures perturbent davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales, alimentant encore plus l’inflation.
Selon les données des sociétés d’analyse maritime Windward, les navires en attente à l’extérieur des ports chinois ont presque doublé de février à avril, a déclaré Fouladirad.
« Même si la congestion dans les ports chinois diminue, il faudra du temps aux ports internationaux pour faire face à l’afflux de conteneurs en provenance de Chine. »
Seulement 18 % des personnes interrogées s’attendent à ce que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement s’améliorent au cours des six prochains mois ; 40% pensent qu’ils vont s’aggraver et 42% s’attendent à ce qu’ils restent les mêmes.
Toutes ces inquiétudes commencent à impacter les plans d’investissement des entreprises. Environ la moitié des répondants déclarent que la hausse du coût des marchandises ou la pénurie de personnel qualifié affectent les dépenses d’investissement prévues. La hausse des coûts de main-d’œuvre et les politiques gouvernementales (principalement fédérales) sont également des facteurs.
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