« Owning Your Own Shadow » de Robert A. Johnson est un ouvrage dans lequel l’auteur expose la théorie jungienne de l’ombre et apporte une nouvelle clarté à ce sujet. Le persona est l’image que l’individu souhaite présenter au monde. La personnalité repose en grande partie sur le matériel stocké dans l’ego. L’ego absorbe des données positives et enrichissantes pour l’individu. L’ego protège la personnalité et ne stocke que le matériel qui mettra l’individu sous le meilleur jour.
L’ombre est le réceptacle de ces schémas de pensée et de ces comportements que la société juge inacceptables. La personnalité ignore en grande partie l’ombre et ne la reconnaît pas facilement. Cependant, l’ombre ne disparaît pas et les données qui y sont stockées non plus. À mesure que de plus en plus d’informations inacceptables sont rejetées dans l’ombre, plus cette ombre devient grande et puissante.
Des conflits se développent naturellement entre l’ego et l’ombre lorsque le côté obscur se renforce simplement à cause de la taille des données stockées. La civilisation a appris à l’homme à ignorer ses pensées sombres et à les considérer comme mauvaises et pécheresses ou comme l’œuvre du diable. Cependant, cette soi-disant obscurité fait partie de nous et la nier ne la fait pas disparaître. En fin de compte, il faudra s’en occuper. Un individu ne peut être complet sans la reconnaissance de tous les éléments de sa personnalité. Et cette reconnaissance doit conduire à un équilibre entre les deux côtés.
L’état idéal réside sur le point d’appui, cet espace ou écart qui existe entre l’ego et l’ombre. Dans cette position neutre, la personnalité a la capacité d’évaluer tous les aspects de sa constitution. Le pur génie n’est pas possible sans s’attacher à l’ombre et sans bénéficier des trésors enfouis qui y existent. C’est la religion qui comble ce fossé. Le terme religion dans cet ouvrage fait référence à sa signification originale qui le décrit comme une entité de « guérison » et de « lien ».
Avoir une connexion réelle et constante avec son ombre finira par conduire au paradoxe, c’est-à-dire une existence dans laquelle un individu entretient une relation cognitive avec l’ego et l’ombre. Cet individu existe dans une nouvelle réalité dans laquelle les deux côtés jouissent de l’équanimité et dans laquelle il ne porte aucun jugement contre l’une ou l’autre force. Un sentiment apparemment contradictoire selon lequel il est mauvais de perdre et aussi bon de perdre est adopté par celui qui a atteint le paradoxe.
La mandorle est le centre en forme d’amande de deux cercles qui se croisent. Il symbolise la guérison et l’unité et est utilisé pour renforcer une personne dans un état paradoxal. La mandorle représente la transformation et la renaissance et s’écarte de la dualité banale de l’existence normale. À mesure que l’homme perfectionne son état paradoxal, les deux cercles de la mandorle deviennent l’un des ordres d’existence les plus élevés et le plus proche de Dieu.