« Je ne sais pas si on peut sortir de la rue quelqu’un qui n’a pas commis d’infraction en prison et le réhabiliter avec succès. Si c’est possible, je suis ouvert à cette idée. »
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OTTAWA – Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré qu’il était ouvert à l’idée de contraindre les toxicomanes à suivre un traitement, comme le propose le gouvernement de l’Alberta, mais qu’il n’était toujours pas convaincu.
Interrogé par un journaliste jeudi pour savoir s’il soutiendrait une stratégie nationale qui utiliserait une intervention forcée pour contraindre les consommateurs de drogue à suivre un traitement dans certaines conditions, Poilievre a déclaré qu’il n’en était pas sûr mais qu’il était ouvert à l’exploration de cette possibilité.
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« Je dois étudier la question plus en profondeur. Je dois comprendre comment cela fonctionnerait. Je veux que tous ceux qui prennent des drogues suivent un traitement et une cure de désintoxication pour se sevrer. Ce que je n’ai pas réussi à comprendre, c’est si quelqu’un ne veut pas être réhabilité, peut-on l’obliger à le faire ? Je ne sais pas », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à London, en Ontario.
« Je ne sais pas si l’on peut sortir de la rue quelqu’un qui n’a pas commis d’infraction en prison et le réhabiliter avec succès. Si c’est possible, je suis ouvert à cette idée, mais j’aurais besoin de voir plus de preuves à ce stade », a-t-il ajouté.
Mais imposer un traitement médicamenteux involontaire aux toxicomanes soulève une multitude de problèmes graves et préoccupants en matière de libertés civiles et est probablement inconstitutionnel, selon l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC).
Poilievre est un critique virulent des stratégies d’« approvisionnement plus sûr » déployées par certains centres de santé, dont un à Londres, qui proposent un approvisionnement sûr de certains opioïdes aux consommateurs de drogues présentant un risque élevé de surdose.
Lors de la conférence de presse de jeudi, Poilievre a promis de réduire tout financement fédéral pour les initiatives d’« approvisionnement plus sûr » et les militants qui les promeuvent s’il est élu Premier ministre.
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« Nous allons réduire ce budget. Il n’y aura plus d’argent pour aucun d’entre eux. Tout l’argent sera consacré aux services de traitement et de rétablissement, à la désintoxication, au counseling, à la thérapie de groupe, aux huttes à sudation pour les Premières Nations, à l’exercice physique, au placement professionnel et au logement de transition », a-t-il déclaré.
« C’est ainsi que nous allons ramener nos proches à la maison sans drogue. »
Le 15 juillet, le chef de la police de Londres, Thai Truong a déclaré que les drogues détournées et sûres « alimentaient le trafic de drogue » en étant revendues illégalement dans la communauté et utilisées « comme monnaie d’échange contre du fentanyl ».
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Le chef adjoint de la police, Paul Bastien, a déclaré que jusqu’à présent en 2024, la police avait saisi plus de 12 000 comprimés d’un opioïde appelé hydromorphone, dont la quasi-totalité avait probablement été détournée de programmes d’approvisionnement plus sûrs.
Plus tôt ce mois-ci, le chef conservateur a promis de fermer également certains sites de consommation supervisée qui se trouvent à proximité des écoles, des terrains de jeux et « partout ailleurs où ils mettent en danger la population et entraînent des décès ».
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Les militants ainsi que le gouvernement fédéral ont fait valoir que les sites de consommation supervisée et les stratégies d’approvisionnement plus sûres sauvent des vies, une affirmation que Poilievre remet régulièrement en question.
Selon Santé Canada, 8 049 personnes sont décédées d’une surdose apparente d’opioïdes l’année dernière, soit une augmentation de six pour cent par rapport à l’année précédente.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, s’oppose également aux programmes d’approvisionnement plus sûrs. La lettre de mandat de 2023 du ministre de la Santé mentale et de la Toxicomanie de la province, Dan Williams, lui demandait d’élaborer un « modèle albertain » distinct pour lutter contre l’épidémie d’opioïdes.
Une partie de ce plan comprend l’élaboration d’une « législation sur l’intervention compassionnelle ». La proposition, qui devrait être présentée dans le cadre d’une loi à l’automne, permettrait à un membre de la famille, à un médecin ou à un policier demander à un tribunal de la famille de rendre une ordonnance obligeant un toxicomane à suivre un traitement.
Mais les détails définitifs du programme restent un mystère jusqu’à ce que le projet de loi soit présenté.
L’éventuel programme obligatoire de traitement involontaire de la toxicomanie en Alberta, voire à l’échelle nationale, est « profondément troublant », affirme Anaïs Bussières McNicoll, directrice du programme des libertés fondamentales de l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC).
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« Cette suggestion d’imposer un traitement et une détention à des personnes qui ne sont accusées d’aucun crime est profondément troublante », a-t-elle déclaré.
« La toxicomanie est, bien sûr, une épidémie alarmante et urgente, mais forcer les gens à se rendre dans des centres de traitement contre leur gré est potentiellement inconstitutionnel et illégal », a-t-elle ajouté.
Selon elle, selon ce que l’Alberta finira par proposer, il existe un risque de violation de plusieurs dispositions de la Charte des droits et libertés, notamment du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi que du droit de ne pas être détenu ou emprisonné arbitrairement.
« Nous croyons comprendre que les recherches démontrent que contraindre les gens à suivre des traitements sans leur consentement est contre-productif et nuisible », a ajouté Bussières McNicoll.
Poilievre a également appelé le premier ministre Justin Trudeau à convoquer à nouveau le Parlement pour débattre du régime de mise en liberté sous caution et des stratégies du gouvernement fédéral en matière d’épidémie d’opioïdes.
Trudeau est actuellement dans la première semaine de ses deux semaines de vacances d’été.
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