En novembre dernier, Virgin Atlantic Airways a fait la une des journaux en réalisant le premier vol transatlantique au monde en utilisant « 100 % de carburant d’aviation durable ».
Cette semaine, l’Advertising Standard Authority (ASA) du Royaume-Uni a interdit une publicité radio de Virgin diffusée avant le vol, dans laquelle l’entreprise vantait sa « mission de vol unique ». Bien que Virgin ait utilisé un carburant qui émet moins d’émissions que les approvisionnements traditionnels, l’agence de réglementation a jugé que l’affirmation de la société en matière de développement durable était « trompeuse » car elle ne donnait pas une image complète des impacts environnementaux et climatiques négatifs du carburant.
« Il est important que les allégations concernant le carburant d’aviation durable précisent la réalité, afin que les consommateurs ne soient pas induits en erreur en pensant que le vol qu’ils prennent est plus écologique qu’il ne l’est en réalité », a déclaré Miles Lockwood, directeur des plaintes et des enquêtes à l’ASA, dans un communiqué.
Cette décision est la dernière d’une série de mesures de répression éco-blanchiment contre les carburants d’aviation durables (SAF), qui sont fabriqués à partir de composants autres que les carburants fossiles. Ces dernières années, les gouvernements britannique et américain et le secteur privé ont offert des incitations et des fonds pour aider à accélérer la production de SAF. Mais les sceptiques affirment que les carburants alternatifs n’auront guère d’impact sur l’empreinte carbone importante du secteur aérien.
Vols propulsés par des plantes
L’aviation est responsable d’environ 2,5 % des émissions mondiales, en grande partie dues à la combustion de carburants à base de pétrole. Des carburants d’aviation durables ont été fabriqués à partir d’un certain nombre d’ingrédients alternatifs, allant des pneus usés aux déchets plastiques (même si mon collègue James Bruggers a déjà évoqué certains problèmes rencontrés dans le domaine de la transformation du plastique en carburant pour avions).
La majorité des SAF sont fabriqués à partir de matières déjà présentes dans l’environnement, comme les graisses de cuisson ou les huiles végétales. Ces carburants alternatifs émettent toujours du dioxyde de carbone lorsqu’ils brûlent, mais leurs émissions sur l’ensemble du cycle de vie sont généralement inférieures à celles des carburants à base de pétrole en raison de la manière dont ils sont récoltés. Les SAF exploitent les ressources renouvelables présentes dans l’environnement au lieu des combustibles fossiles qui ont piégé le carbone sous terre pendant des millions d’années.
Actuellement, les normes internationales exigent que les SAF soient mélangés à des carburants conventionnels, ce qui permet aux compagnies aériennes de continuer à utiliser la même infrastructure plutôt que de développer de nouveaux avions capables de gérer exclusivement des accélérateurs à base biologique. Pour être considéré comme « durable » et bénéficier des crédits d’impôt américains, le mélange doit toutefois réduire les émissions nettes d’au moins 50 % par rapport aux carburants exclusivement à base de pétrole.