« Plus de violence armée et de privilège blanc »: dans les pensées du nouveau passeport du Canada

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Le gouvernement Trudeau a dévoilé cette semaine une édition entièrement repensée du passeport canadien. Bien qu’il regorge de nouvelles fonctionnalités de sécurité, les critiques se sont concentrées sur sa conception : là où le passeport présentait autrefois des scènes de l’histoire canadienne, il montre maintenant de vagues représentations de la vie canadienne dans un style corporatif.

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Dans Dear Diary, le National Post réinvente de manière satirique une semaine de la vie d’un journaliste. Cette semaine, Tristin Hopper fait un voyage dans les pensées du nouveau passeport.

Lundi

Je peux comprendre que certains Canadiens trouveraient choquant que le nouveau modèle de passeport omette Terry Fox. Mais quand on y regarde de plus près, on comprend facilement pourquoi Fox n’a pas sa place sur un document censé représenter tous les Canadiens. Pour commencer, il était à la fois blanc et hétérosexuel : dès le départ, Fox dégouline complètement de privilèges non mérités. Et deuxièmement, il a couru pour soutenir le cancer; une maladie qui frappe de manière disproportionnée les personnes de race blanche dans le monde développé. Son silence sur la tuberculose, la poliomyélite et le paludisme était assourdissant.

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Mardi

C’était un beaucoup appel plus facile pour supprimer la crête de Vimy de la conception. Je veux dire, c’est un passeport : allons-nous obliger nos citoyens à présenter aux douaniers étrangers un talisman d’agression et de violence transfrontalières ? Je suis désolé, mais le Canada est une nation de maintien de la paix; un rassembleur de pouvoir et un promoteur du dialogue plutôt que de la force. Pas étonnant que nos villes soient sous la coupe de la criminalité armée à l’américaine. Nous avons littéralement des pièces d’identité émises par le gouvernement indiquant aux Canadiens qu’il n’y a rien de mal à résoudre leurs problèmes de violence armée.

Mercredi

La page honorant la GRC est évidemment sortie. Les gens se demandent pourquoi les taux de voyages internationaux sont tellement inférieurs chez les Canadiens marginalisés. Eh bien, c’est peut-être parce que nous avons décoré leurs documents de voyage avec des icônes de l’oppression de l’État. Et honnêtement, je n’arrive pas à croire que nous avions l’habitude d’imprimer des passeports avec désinvolture représentant des paysages des Prairies remplis de pumpjacks. Nous parlons de la spoliation forcée de terres autochtones non cédées afin d’en extraire un matériau dont la combustion inflige chaque jour une violence environnementale mortelle aux communautés les PLUS marginalisées de la planète. Ce passeport a-t-il été conçu par le KKK ?

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Jeudi

Au début, j’étais d’accord pour garder la Coupe Stanley. C’est une icône laïque avec une large acceptation intersectionnelle; Les matchs de la LNH sont régulièrement diffusés en mandarin, en pendjabi et même en inuktitut. Mais ensuite, j’ai rompu avec ma propre suprématie blanche intériorisée. Avec une profonde honte, je réalise maintenant que la coupe Stanley représente l’appropriation coloniale de la culture autochtone canalisée à travers une lentille de masculinité cis toxique. Pas un seul nom trans ou non binaire n’orne cette idole fasciste du pouvoir systémique, dont l’existence comme autre chose qu’une représentation taboue du mal nationaliste collectif est franchement écœurante.

Vendredi

Mon existence même est une tache contre la poursuite significative de l’équité. Un passeport n’est rien sinon un marqueur de citoyenneté; un statut juridique qui trouve ses racines dans la différenciation entre esclave et oppresseur. Lorsqu’un Canadien brandit un passeport, il détourne tous ceux qui n’en ont pas. Lorsque nous exigeons des passeports pour entrer dans notre pays, nous signalons qu’une personne n’est pas la bienvenue et qu’elle est différente. Je ne peux pas abattre les systèmes oppressifs et hiérarchiques que je sers, mais je peux au moins les représenter en utilisant de vagues scènes à la canadienne réalisées dans un art corporatif inoffensif.

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