Edwin, le réalisateur indonésien lauréat de Locarno, utilise le marché des projets du Taiwan Creative Content Fest pour concrétiser son « Sleep No More ». Le film de dark fantasy est structuré comme une coproduction indonésienne-taïwanaise et devrait être tourné au troisième trimestre de l’année prochaine.
Avec quatre prix Citra dans son Indonésie natale, Edwin est un habitué des circuits des arts et essais et des festivals depuis son apparition en 2005 avec son « Dajang Soembi, la femme mariée à un chien ». Son long métrage de 2021 « La vengeance est à moi, tous les autres paient cash » a remporté le premier prix Léopard d’Or à Locarno.
L’histoire du nouveau film se déroule dans une usine indonésienne qui fabrique de fausses pièces de carrosserie sur mesure. Ses ouvriers ont des côtés sombres et cupides et le propriétaire âgé des lieux sait comment faire ressortir ces démons. Malgré l’avertissement d’un visiteur taïwanais, une jeune femme cherche à percer le secret de l’usine.
« Une grande partie de notre expérience humaine porte sur la manière dont nous échappons aux incertitudes et le travail en constitue une part importante. Les gens s’efforcent d’atteindre la stabilité économique et la sécurité des soins de santé. Mais en réalité, nos emplois peuvent être emprisonnants. Et la recherche de la certitude peut nous conduire sur un chemin sombre, nous amenant sur un chemin sans fin et incertain », explique Edwin. « La peur de l’incertitude me frustre. Mais sous un autre angle, je suis reconnaissant de savoir que la seule vraie certitude dans la vie est l’incertitude elle-même. C’est pourquoi je souhaite explorer le genre de l’horreur qui vit entre l’imagination et l’attente, le certain et l’incertain.
Le film sera produit par la société indonésienne Palari Films et la société taïwanaise Volos Films, un coproducteur prolifique. Ils ont rassemblé environ 50 % du budget de 750 000 $ auprès d’investisseurs locaux.
« Nous avons façonné cette histoire en nous appuyant sur les liens entre les peuples entre l’Indonésie et Taiwan dans le contexte historique de l’exportation de travailleurs migrants indonésiens vers Taiwan dans les années 1970 », a déclaré Taurisia, fondatrice de Palari Films. « Nous avons choisi de développer un film d’horreur comme noyau pour le public des deux lieux. »
« ‘Sleep No More’ rassemble des éléments d’horreur et de fantastique avec une réflexion contemporaine et indispensable sur l’exploitation du capital humain dans les sociétés asiatiques », a déclaré Stefano Centini, le fondateur de Volos Films.