Ces dernières années, la France s’est imposée comme une plaque tournante du travail VFX, portée par le talent et la créativité des acteurs locaux et de vastes programmes de soutien public.
En 2020, le secteur des VFX a encore été dynamisé par le changement du dispositif français de Dégrèvement d’Impôt pour la Production Internationale (TRIP), qui offre désormais un abattement de 40% sur toutes les dépenses de production éligibles pour les projets internationaux dont les dépenses VFX en France dépassent 2 millions d’euros. (2,27 millions de dollars).
PIDS Enghien – le Paris Images Digital Summit à Enghien-les-Bains – se déroule du 26 au 29 janvier, avec une série de présentations, de tables rondes et d’études de cas, et la remise des prix Génie.
Yann Marchet, fondateur et directeur général de PIDS Enghien, dresse un tour d’horizon des principales tendances qui seront abordées lors de l’événement.
Quelles sont les principales réalisations récentes de l’industrie française des effets visuels ?
Les deux dernières années ont été très importantes pour l’industrie française des effets visuels. En 2020, pour la première fois, un long métrage, « The Last Duel » de Ridley Scott, était éligible à la réduction d’impôt de 40 %. De plus en plus de productions internationales ont décidé de travailler avec des vendeurs français. Avant, à l’exception d’une ou deux sociétés, nos maisons VFX étaient principalement axées sur le marché français. C’est probablement le début d’un âge d’or pour l’industrie française des effets visuels.
Quels sont les principaux projets VFX à venir en France dans les 12 prochains mois ?
Outre Buf, MacGuff ou Mikros (MPC Film & Episodic) qui avaient l’habitude d’avoir plusieurs grandes productions internationales dans leur catalogue, des vendeurs français comme The Yard ou Excuse my French travaillent désormais pour les majors américaines et les streamers. Ils ne sont pas les seuls. Je serai ravie de montrer leur travail au PIDS Enghien l’année prochaine !
Quel est le potentiel offert par l’animation en temps réel, comme Unreal Engine ?
Cela offre une terre de nouvelles opportunités pour les créateurs. Avec ces outils, vous pouvez créer un contenu incroyable avec une petite équipe. Il y a un énorme potentiel et nous n’en sommes qu’au début.
Quelles opportunités découlent de la VR, de la XR et du métaverse ?
Au PIDS Enghien, Marc Petit [general manager of Unreal Engine at Epic Games] présentera sa vision du métaverse et les opportunités pour l’industrie VFX. Nous aurons également une table ronde sur « AR & Télévision » et une étude de cas sur l’expérience VR « Le Bal de Paris » de Blanca Li, qui a remporté un prix au Festival du film de Venise. L’avenir du contenu sera multi-utilisateurs et interactif.
Quelles sont les principales tendances mises en évidence par la liste restreinte des prix GENIE ?
Avec les GENIE Awards, nous célébrons la création numérique et les créateurs VFX français. Il est intéressant de noter que nous avons plusieurs projets qui sont également sélectionnés cette année aux 20e Visual Effects Society Awards (« The Last Duel », « Sumo », « Green », « Relativity »). Cela illustre la diversité de la création numérique française et la créativité de nos artistes. Nous remettrons un prix GENIE visionnaire à Rob Legato ainsi qu’à Jerzy Kular et Xavier Nicolas, pour le légendaire studio VFX pionnier Ex-Machina. Ce studio a disparu il y a 20 ans mais il a joué un rôle majeur dans la reconnaissance des VFX français dans le monde, et a laissé un héritage remarquable. Chez PIDS, nous célébrons l’innovation, l’avenir du contenu et aussi l’histoire des effets spéciaux. La France est le pays de Georges Méliès, qui continue d’inspirer les créateurs.
Quels sont les faits saillants des études de cas de cette année?
Nous diffuserons plusieurs contenus exclusifs, comme « Hôtel du Temps », la nouvelle émission télévisée réalisée par Thierry Ardisson. Il participera au PIDS avec Rodolphe Chabrier [MacGuff] pour parler des technologies utilisées dans cette émission, comme un outil généré par l’intelligence artificielle appelé « Face Retriever », qui permet [the producer] pour ramener des personnages légendaires. « Vortex » est une série télévisée, avec Tomer Sisley, réalisée en production virtuelle, à l’aide d’un Mur LED, pour la première fois en France. Le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun sera là pour parler de cette incroyable aventure. Cette série télévisée est en post-production. Il y aura également une étude de cas exclusive [only in-person] fourni par One of Us, pour parler de « The Matrix: Resurrections ». Nous accueillerons également pour la première fois Fortiche, le studio derrière « Arcane », et aurons une session avec MocapLab et Ubisoft sur « Extreme motioncapture outdoor » avec le jeu « Riders Republic ».
Vous avez aussi une table ronde sur « Petits budgets, gros effets ». Quelles innovations se produisent dans ce contexte ?
Les outils sont de plus en plus accessibles. Les YouTubers peuvent créer des contenus là où ils utilisent de plus en plus de VFX. Un exemple est ATOM, qui participera à cette table ronde. Il a une chaîne YouTube où il crée des effets visuels incroyables. Le DIY est une vraie tendance dans les VFX de nos jours.
Le Centre des arts d’Enghien-les-Bains est un pôle des arts médiatiques. Comment s’intègre-t-il dans la structure globale de la France en faveur des effets visuels, de l’innovation numérique et des arts médiatiques ?
PIDS Enghien est produit par le Centre des arts [CDA] à Enghien-les-Bains, membre du Réseau des villes créatives de l’UNESCO depuis 2013. Au carrefour de l’art, de la science et de la technologie, le CDA est un hub d’innovations, une plateforme d’expertise et de conseil. Il y a un écosystème fantastique à Enghien, créant un dialogue productif entre les arts, la science et la technologie.