samedi, novembre 9, 2024

Philip Cross : Un morceau d’hydrocarbure que vous voulez vraiment dans votre bas

Cette importance de l’énergie à faible coût pour la croissance économique est rarement reconnue dans les appels à la mode pour une transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables

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L’énergie est de loin la plus grande exportation du Canada, représentant près de 25 pour cent des recettes d’exportation. Le pétrole brut représente la part du lion des exportations d’énergie à 71 pour cent, et les sables bitumineux produisent 70 pour cent du pétrole canadien. Il n’est pas étonnant qu’au fil du temps, ils soient devenus presque synonymes d’exportations énergétiques du Canada. Même dans la surabondance du marché qui a vu les prix du pétrole chuter après 2014, le volume des exportations a bondi de 43 %, ce qui témoigne de la compétitivité des opérations des sables bitumineux.

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L’énergie est bien entendu plus importante que les exportations. Le Canada a toujours été l’un des plus gros consommateurs d’énergie par habitant : nous vivons dans un pays vaste, sombre et froid. Notre dépendance à l’énergie juste pour exister, sans parler de prospérer, nous a poussés à exceller dans la production de tous les types d’énergie, y compris le bois, le charbon, le pétrole, le gaz naturel, l’hydroélectricité et le nucléaire.

Plus fondamentalement, des économistes tels que Vaclav Smil et Carlo Cipolla ont documenté l’étroite corrélation entre la consommation d’énergie et le développement économique des nations. Toutes les nations avancées consomment nettement plus d’énergie que les pays en développement, c’est pourquoi Smil observe que le découplage de la consommation d’énergie de la croissance économique à ses débuts « défierait les lois de la thermodynamique ». Il n’est donc pas surprenant que l’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que la demande d’énergie continue d’augmenter à mesure que les pays les plus pauvres se développent.

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Cette importance de l’énergie à faible coût pour la croissance économique est rarement reconnue dans les appels à la mode pour une transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables. Dans le passé, la transition vers des sources d’énergie de moins en moins chères au fur et à mesure que nous passions du bois au charbon, au pétrole et au gaz, à l’hydroélectricité et au nucléaire – oui, même le nucléaire à ses débuts – a toujours réduit à la fois les coûts et l’intensité carbone. Mais le passage aux énergies renouvelables, principalement solaires et éoliennes, va à l’encontre des transitions induites par le marché vers des sources moins chères et doit donc être réglementé de force ou subventionné par le gouvernement. Forcer une transition vers des sources d’énergie plus coûteuses risque de nuire considérablement à l’économie et à notre niveau de vie, comme en témoigne le manque d’intérêt notable des pays moins développés pour les expériences coûteuses visant à remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables. Il y a beaucoup en jeu pour le Canada, mais jusqu’à présent, une trop grande partie du débat public sur la transition vers l’énergie verte a été motivée par l’idéalisme et la rhétorique stupide sans une attention suffisante aux risques d’expérimenter avec l’essence même de ce qui motive le long terme développement économique.

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Le regretté Jim Prentice, ancien ministre du Cabinet fédéral et premier ministre de l’Alberta, a noté une faille récurrente dans la façon dont les Canadiens perçoivent leurs ressources énergétiques. Dans Triple couronne de 2017, Gagner l’avenir énergétique du Canada, qu’il a coécrit avec Jean-Sébastien Rioux, Prentice a observé à quel point les Canadiens semblent souvent embarrassés par la richesse de leurs ressources naturelles, en particulier les sables bitumineux. D’autres pays, comme les États-Unis et la Russie, considèrent leurs ressources énergétiques comme un atout stratégique. Cela est évident dans la réaction de panique face à la menace du Michigan de couper les expéditions de pétrole vers l’Ontario par le pipeline de la canalisation 5 ou la manipulation régulière par la Russie des exportations de gaz naturel pour soutirer les faveurs des pays clients en Europe.

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Le Canada fournit la moitié de toutes les importations de pétrole des États-Unis, contre 10 % en 1998, lorsque l’exploitation des sables bitumineux a véritablement commencé. Mais non seulement nous n’avons pas tiré parti de notre domination des importations énergétiques américaines à notre avantage, mais notre dépendance totale à l’égard du marché américain pour les exportations de pétrole signifie que nous ne sommes pas pertinents pour les marchés mondiaux, démentant les affirmations selon lesquelles nous sommes une « superpuissance énergétique ». Pas en dehors de l’Amérique du Nord, nous ne le sommes pas. Comme l’a conclu Prentice, lorsqu’il s’agit de traiter les ressources énergétiques comme un atout géopolitique, « nous avons joué aux dames, tandis que d’autres ont joué aux échecs ».

Notre objectif à long terme devrait être de faire des sables bitumineux du Canada le fournisseur privilégié d’un produit à émissions nettes nulles. Même le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU reconnaît que les combustibles fossiles seront encore largement utilisés en 2050, alors pourquoi le Canada ne serait-il pas le principal fournisseur de l’Amérique du Nord ? Au lieu de réfléchir stratégiquement à la façon d’aider les sables bitumineux à se positionner dans l’économie à zéro émission nette de l’avenir, notre premier ministre reste à l’échiquier et se lance dans des spéculations vaines sur leur fermeture.

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Trop de nos gouvernements se joignent à la diabolisation des sables bitumineux alors qu’ils devraient plutôt les célébrer comme un exemple d’innovation technique canadienne et reconnaître leur importante contribution à l’économie canadienne. L’innovation incessante a réduit les coûts de production et permis aux sables bitumineux de croître rapidement au cours des deux dernières décennies tout en réduisant l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre. Et des réductions d’émissions encore plus importantes sont à venir, à mesure que des technologies telles que la capture et la séquestration du carbone et les petits réacteurs modulaires sont déployées.

Les sables bitumineux sont une masse d’hydrocarbures que tous les Canadiens devraient vouloir trouver dans leurs bas de Noël pour les années à venir.

Philip Cross est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier.

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