samedi, novembre 23, 2024

Philip Cross: L’inflation est pire que ne le dit l’IPC

Les analystes comparent trop facilement de nombreuses statistiques entre les pays sans être conscients des différences de couverture et de concepts

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Une grande partie du débat actuel sur l’inflation porte sur la situation du Canada par rapport à d’autres pays, en particulier les États-Unis. Malheureusement, de nombreuses personnes, y compris des économistes, n’hésitent pas à simplement comparer l’indice des prix à la consommation (IPC) des deux pays. Les dernières lectures étaient de 7,0% aux États-Unis contre 4,8% ici, ce qui suggère que l’inflation est moins un problème pour nous. Mais cela ne tient pas compte de la façon dont l’IPC (et de nombreuses autres statistiques) diffère d’un organisme statistique national à l’autre.

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D’abord, le panier de biens et services enquêtés diffère entre les deux pays. Par exemple, les prix des voitures d’occasion de Statistique Canada excluent, qui ont fortement augmenté en Amérique du Nord pendant la pandémie après qu’une pénurie de puces informatiques a entraîné la production de moins de nouvelles voitures alors que la demande s’accélérait. Il n’y a aucune raison théorique d’exclure les voitures d’occasion. Statistique Canada n’a tout simplement pas les ressources pour les sonder adéquatement. À l’heure actuelle, les prix des voitures d’occasion ajoutent plus d’un point de pourcentage à l’inflation au sud de la frontière. Nous connaissons presque certainement une certaine inflation des voitures d’occasion; nous ne le comptons tout simplement pas. .

Il existe d’autres différences dans l’IPC, notamment le traitement du logement, l’une des composantes les plus importantes des prix. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de mesurer les prix des logements, c’est pourquoi la façon de procéder a changé au fil du temps dans les deux pays. Les raisons de la différence sont moins importantes pour les utilisateurs que le fait qu’il y ait une différence.

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En général, les analystes comparent trop facilement de nombreuses statistiques entre les pays sans être conscients des différences de couverture et de concepts. Par exemple, le chômage est mesuré différemment ici qu’aux États-Unis. Très raisonnablement, ils n’incluent pas les jeunes de 15 ans dans leur enquête et sont plus intransigeants sur ce qui constitue la recherche d’emploi parmi les chômeurs. Dans ce cas, cependant, Statistique Canada produit une estimation mensuelle de ce que notre taux de chômage serait calculé en utilisant les règles américaines. Même des variables apparemment faciles à définir comme les ventes au détail diffèrent, les États-Unis incluant les restaurants alors que StatCan ne le fait pas (et s’il vous plaît, il est StatCan, pas StatCan : le bulletin interne s’appelle @StatCan).

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Heureusement, les définitions des comptes nationaux, en particulier pour le PIB, sont les mêmes dans les deux pays. Cela est fait explicitement pour faciliter la comparaison de macro-variables comme la croissance économique et la productivité, même si la coordination signifie que StatCan doit parfois accepter des concepts ou des méthodes qu’il n’aime pas. Rendre les données plus faciles à utiliser pour les gens a éclipsé les désaccords mineurs entre les statisticiens. L’utilisation des mêmes « déflateurs du PIB » permet une comparaison significative des prix à la consommation sur une base de pommes à pommes. En fait, l’inflation au Canada est actuellement inférieure d’environ 1 % à celle des États-Unis, et non l’écart de 2,2 % indiqué par l’IPC. (Quant aux pommes elles-mêmes, leur prix a augmenté de 5,5 % l’an dernier.)

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Cependant, un tel accommodement raisonnable des intérêts des utilisateurs prévaut rarement dans les agences statistiques. Les incohérences au sein de StatCan sont courantes. Par exemple, ses données sur les ventes manufacturières mesurent explicitement la sortir de l’industrie aérospatiale et non ses expéditions (qui ont tendance à être grumeleuses, lorsqu’un gros avion est expédié après des années de construction). Mais cette mesure ne concorde pas du tout avec les données mensuelles de production de l’aérospatiale dans les données du PIB.

D’autres incohérences abondent. Statistique Canada désaisonnalise toutes ses principales statistiques commerciales, mais pas les flux de capitaux entrants et sortants du Canada. Bien qu’il existe une tendance saisonnière à ces flux – les dividendes sont versés à la fin de l’année – la résistance historique à l’ajustement de ces données s’est avérée trop ancrée pour être surmontée, au diable les utilisateurs !

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Il y a même un désaccord au sein de StatCan sur ce qui définit une année. La plupart des mesures annuelles, notamment l’IPC annuel utilisé pour indexer le système fiscal et de transfert, comparent les 12 mois d’une année avec les 12 mois d’une autre. Mais l’examen de fin d’année de l’enquête sur la population active insiste pour comparer décembre de cette année à décembre de l’année dernière, ce qui est non seulement déroutant mais également vulnérable aux distorsions d’une valeur aberrante en décembre. Dommage pour le pauvre lecteur des communiqués de presse de StatCan qui essaie de comprendre ce que l’agence entend par « un an ».

Certaines différences dans ce qui semble être la même variable sont inévitables et ne peuvent être éliminées. Les données sur la masse salariale largement citées sur les emplois (la mesure préférée aux États-Unis) ne sont pas et ne seront jamais les mêmes que l’emploi dérivé de l’enquête auprès des ménages. Les données sur la masse salariale ne couvrent pas les millions de travailleurs indépendants, tandis que les personnes qui travaillent au noir dans plus d’un emploi n’apparaîtront qu’une seule fois dans le nombre d’emplois des ménages bien qu’elles s’inscrivent sur plus d’une masse salariale. Certaines statistiques sont forcément compliquées. Mais les organismes statistiques devraient essayer de minimiser les complications, et non d’en ajouter gratuitement simplement pour satisfaire les caprices des chefs de division.

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La morale est que le simple fait de saisir une statistique dans le commerce peut souvent conduire à une erreur, en particulier lorsque l’on compare différents pays. Le nom de la série, comme l’inflation ou le chômage, peut être le même, mais les données ne sont pas toujours comparables. Encore plus impardonnable est l’incohérence au sein d’un même système statistique. La normalisation des concepts au sein et entre les agences statistiques nationales est loin d’être sexy, mais sans elle, le public ne saura pas vraiment ce qui se passe dans l’économie ou comment nous nous comparons aux autres nations.

Philip Cross a été analyste économique en chef à Statistique Canada de 2010 à 2012.

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