Les causes de notre ralentissement de la croissance sont internes et non externes
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Au cours des dix dernières années, le PIB réel par habitant n’a augmenté que de 0,8 % par an en moyenne dans ce pays, son taux de croissance le plus bas depuis les années 1930. Le PIB total a augmenté en raison de notre population croissante. Mais le PIB par habitant a été essentiellement stagnant. Cette longue période de faible croissance a creusé l’écart entre la croissance par habitant aux États-Unis et au Canada, démontrant que les causes de notre ralentissement de la croissance sont intérieures et non extérieures.
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Du quatrième trimestre de 2016 à la fin de 2022, le PIB réel par habitant a augmenté de 11,7 % aux États-Unis, mais de seulement 2,8 % au Canada. Les États-Unis nous ont dépassés avant, pendant et après la pandémie. De 2016 à fin 2019, il nous a dépassé de 3,5 points de pourcentage. Au pire de la pandémie, au premier semestre 2020, le PIB réel par habitant a chuté de 9,7 % aux États-Unis contre 13,2 % ici. Et depuis la mi-2020, il a augmenté de 15,3 % aux États-Unis contre seulement 14,1 % ici. La capacité des Américains à soutenir la croissance au cours de la dernière décennie montre que notre stagnation n’est pas le résultat inévitable du vieillissement de la population ou de l’épuisement des innovations technologiques – qui les frappent aussi – mais reflète plutôt des facteurs sous notre contrôle.
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Il est de plus en plus reconnu que nous devons nous attaquer à notre taux de croissance économique chancelant. Les chefs d’entreprise ont été en avance sur la courbe sur cette question. Au début de 2019, le Conseil canadien des affaires a lancé son Groupe de travail sur l’avenir économique du Canada, qui s’est concentré sur six domaines stratégiques où des mesures sont nécessaires pour améliorer les perspectives économiques du Canada. L’ancien ministre des Finances, Bill Morneau, a écrit l’année dernière que l’une des raisons pour lesquelles il s’était présenté aux élections en 2015 était que « la croissance économique du Canada était au point mort depuis au moins deux décennies et qu’elle devait être relancée ». En tant que ministre, il a nommé un Conseil consultatif sur la croissance économique, mais le ralentissement de la croissance s’est en fait aggravé pendant son mandat. Une autre initiative favorable à la croissance est la Coalition bipartite pour un avenir meilleur, dirigée par les anciens ministres Lisa Raitt (conservatrice) et Anne McLellan (libérale). Son objectif est de parvenir à un consensus sur la manière d’encourager la croissance, d’augmenter la productivité, de stimuler la compétitivité et de gérer la politique climatique.
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Les sources sectorielles les plus évidentes de notre faible croissance sont les investissements des entreprises et les exportations. Depuis le quatrième trimestre de 2014, les investissements des entreprises dans ce pays ont chuté de 17,6 % en volume, même s’ils ont augmenté de 23,5 % aux États-Unis. Entre-temps, depuis le sommet atteint au troisième trimestre de 2015, le volume des exportations de marchandises du Canada a diminué de 0,4 pour cent, tandis qu’aux États-Unis, il a augmenté de 14,0 pour cent, malgré le stimulus d’une dévaluation de 25 pour cent du dollar canadien depuis 2014.
Ensemble, les exportations de biens et les investissements des entreprises dans les usines et le matériel représentent 37 % de notre économie. Lorsque plus d’un tiers d’une économie se contracte sur une période de huit ans, la croissance économique globale est forcément durement touchée. Mais c’est particulièrement vrai pour les investissements et les exportations, qui contiennent les technologies les plus productives et les plus novatrices du Canada : ils doivent le faire, ils subissent le plus de pression pour être concurrentiels et innover. (Comme Statcan dit-il, « l’exposition aux marchés étrangers et les améliorations de la productivité vont de pair ».)
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La chute des investissements des entreprises au Canada est particulièrement préoccupante. On comprend de plus en plus que le Canada a gaspillé une décennie de faibles taux d’intérêt sur la dette publique et le logement et pas assez sur les investissements des entreprises. Les faibles niveaux d’investissement depuis 2014 ont entraîné une déclin d’investissement par travailleur, de 16 000 $ en 2014 à 11 900 $ en 2021. Les implications à long terme de la baisse des ratios capital-travailleur sont inquiétantes. « A long terme », nous rappelle Thomas Philippon, professeur à la Stern School of Business dans son livre The Great Reversal, « le PIB et le stock de capital ont tendance à croître au même rythme ».
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Au-delà de leur impact direct sur la croissance, les baisses persistantes de l’investissement des entreprises et des exportations révèlent des lacunes structurelles de l’économie canadienne, notamment de faibles taux de création d’entreprises, l’incertitude des politiques, des obstacles réglementaires à l’investissement (en particulier dans le secteur des ressources), des restrictions au commerce intérieur, perte de confiance des investisseurs étrangers et faibles niveaux de productivité et d’innovation.
Une manifestation de la faiblesse chronique des investissements des entreprises et de la faible productivité est la prévision de l’OCDE selon laquelle la croissance du PIB par habitant du Canada entre 2020 et 2060 sera la plus faible parmi ses 29 pays membres. Cela souligne que, sans changements fondamentaux dans notre approche de la croissance, l’anémie économique du Canada persistera. Le retour à une croissance économique plus rapide nécessite non pas des augmentations ponctuelles financées par la dette des transferts de revenu, mais l’exploitation du potentiel des innovateurs et des entrepreneurs du Canada.
Philip Cross est chercheur principal au Fraser Institute.
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