Les deux ont reculé depuis 2015
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La publication mardi des chiffres du PIB du quatrième trimestre résume bien les raisons de la sous-performance persistante de l’économie canadienne. La croissance du PIB réel a stagné, l’augmentation des dépenses des ménages et des gouvernements ayant été contrebalancée par la faiblesse des investissements des entreprises et des exportations. Cela perpétue le schéma de croissance sectorielle qui a commencé avec l’avènement du gouvernement Trudeau en 2015 et s’est accentué après le début de la pandémie en 2020 : dépenses et consommation publiques en hausse, investissements et exportations en baisse ou au point mort.
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Au cours des huit dernières années, le PIB réel n’a augmenté que de 12,3 %. La performance de l’économie canadienne est encore plus catastrophique si l’on tient compte de notre récente poussée démographique. La croissance démographique en elle-même augmente la demande globale, car plus de personnes signifie des dépenses plus élevées pour tout, du logement à la nourriture en passant par les vêtements et les innombrables articles sur les sites Web et les étagères d’Amazon et de tous nos autres détaillants. Depuis le début de la pandémie, le PIB réel par habitant du Canada a augmenté d’un microscopique 0,1 %, bien en deçà des 4,1 % enregistrés aux États-Unis au cours de la même période. Cette grande divergence reflète à la fois une croissance du PIB total plus élevée aux États-Unis (5,0 % là-bas, 4,0 % ici) et une croissance démographique beaucoup plus rapide au Canada (3,9 contre 0,9 %).
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Les origines de la faible croissance économique chronique du Canada résident dans la morosité des investissements des entreprises et des exportations, qui ont tous deux reculé depuis 2015. Depuis, le volume des investissements des entreprises au Canada a chuté de 17,6 %. Les quatre derniers trimestres marquent en fait une certaine amélioration : l’investissement est resté stable. Les données sur les intentions d’investissement de l’enquête annuelle de Statcan ne montrent cependant aucun renversement de la faiblesse des investissements en 2023. La chute des dépenses en immobilisations qui dure maintenant depuis près d’une décennie ne peut pas non plus être imputée uniquement à notre industrie minière (y compris pétrolière et gazière) assiégée : 40 % des principaux secteurs d’activité du Canada (responsables de 29 % des dépenses en immobilisations) ont réduit leurs investissements depuis 2014. Entre-temps, le volume des exportations de marchandises du Canada a chuté de 2,6 % depuis le début de la pandémie et demeure inférieur à son sommet de 2015.
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Nous devrions analyser la baisse alarmante et persistante des investissements des entreprises au Canada et la perte de notre compétitivité à l’exportation. Au lieu de cela, un récit anti-entreprise continue de circuler qui blâme les entreprises avides pour la reprise de l’inflation depuis 2021. Les données des comptes nationaux montrent à nouveau que cela est faux (ce qui explique pourquoi les preuves citées sur les bénéfices alimentant l’inflation sont invariablement anecdotiques). Au cours des deux dernières années, la part des bénéfices des entreprises dans le PIB a chuté de plus d’un point de pourcentage, passant de 28,2 % à 27,1 %.
Plutôt que de créer un environnement favorable à l’investissement qui contribuerait à accroître la productivité, nos gouvernements continuent de dépenser davantage, en acheminant de l’argent vers les ménages. Malgré un PIB stable, le revenu disponible des ménages a bondi de 3 % au quatrième trimestre, avec la dernière série de prestations gouvernementales plus élevées, notamment un crédit supplémentaire unique pour la TPS et une augmentation de 10 % des paiements de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans et plus. . Depuis 2015, le revenu disponible réel a augmenté de 21,0 %, soit près du double de la croissance de l’économie globale. En conséquence, les dépenses des ménages ont augmenté de 17,8 % au cours de la même période, alors même que les investissements et les exportations ont chuté.
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L’accent mis sans relâche sur la stimulation des revenus et des dépenses des ménages a fait grimper la dette publique depuis 2020, contribuant à alimenter l’inflation tout en faisant peu pour notre potentiel de croissance à long terme. Malgré les niveaux de scolarité élevés et la croissance démographique rapide du Canada, l’OCDE prévoit que de ses 38 pays membres, le nôtre connaîtra la plus faible augmentation de la croissance du PIB réel par habitant jusqu’en 2060.
À un moment donné, les gouvernements du Canada doivent mettre fin à leur fixation sur la stimulation incessante de la demande à court terme et se concentrer sur les déterminants de la croissance à long terme. Sept années difficiles de baisse des investissements des entreprises et des exportations devraient suffire à convaincre les gouvernements de tous bords que les faiblesses structurelles du Canada doivent être reconnues et corrigées.
Philip Cross est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier.
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