La transition vers l’énergie verte est plus coûteuse que ne le prétendent ses partisans
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J’ai récemment assisté à une conférence en Angleterre où les participants se sont penchés sur la question de la gestion des multiples crises auxquelles nous sommes confrontés, notamment le vieillissement des populations, le changement climatique, les inégalités croissantes, les effets persistants du COVID et l’invasion russe de l’Ukraine.
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Un thème d’intérêt particulier pour les Canadiens était la transition vers des sources dites « d’énergie verte » pour ralentir les changements climatiques. Les changements dans notre source d’énergie dominante ne sont pas nouveaux. Au cours des deux derniers siècles, le Canada est passé de la traction animale et du bois au charbon, puis à l’électricité, puis au pétrole et au gaz.
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Ces transitions énergétiques passées ont été portées par le moindre coût des nouvelles sources d’énergie. Les gouvernements n’avaient pas à les diriger. Les efforts incessants des ménages et des entreprises pour réduire les coûts ont poussé l’adoption de nouvelles sources d’énergie sur le marché.
La transition vers les énergies renouvelables, en particulier l’énergie éolienne et solaire, est la première tentative de passer à une source d’énergie qui coûte plus cher que les sources existantes. Les énergies éolienne et solaire existent depuis des décennies, suffisamment longtemps pour ne plus être considérées comme des technologies nouvelles ou expérimentales. Mais leur adoption a été lente par rapport aux transitions passées en raison de leur approvisionnement intermittent, ce qui nécessite de maintenir un réseau de combustibles fossiles prêt à prendre le relais à tout moment lorsque le soleil ne brille pas ou que le vent cesse de souffler. La topographie accidentée du Canada nous donne également l’avantage d’une abondante énergie hydroélectrique, une source d’énergie renouvelable qui n’est pas disponible dans la plupart des pays.
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Les forces du marché ne suffiront pas à elles seules à favoriser l’adoption généralisée des énergies renouvelables. Pour être compétitive, la transition énergétique verte nécessite non seulement des subventions coûteuses, mais aussi des taxes carbone pour faire monter le prix des énergies fossiles. Même avec ces interventions importantes et coûteuses, en particulier en Europe et au Canada, la part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique mondial a augmenté de moins de deux points de pourcentage depuis 1995, selon l’Agence internationale de l’énergie.
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Le plus grand défi pour l’énergie verte est que sa popularité réside principalement dans les économies de marché avancées de l’OCDE, alors que le besoin en est le plus grand dans les marchés émergents. Ce sera une victoire à la Pyrrhus si les pays de l’OCDE atteignent zéro émission nette d’ici 2050, mais les émissions des pays émergents comme la Chine et l’Inde continuent d’alimenter le changement climatique. Il est déjà assez difficile pour les gouvernements occidentaux de convaincre leurs populations de dépenser les vastes sommes nécessaires à la transition vers l’énergie verte dans leurs propres économies. Il sera presque impossible de les convaincre de transférer les milliers de milliards nécessaires pour verdir l’infrastructure énergétique des pays en développement. Il s’agit d’un problème de politique, pas de gestion des risques financiers, ce qui rend les choses encore plus difficiles. L’énigme est que si les dollars pour l’énergie verte obtiennent leurs meilleurs résultats dans le tiers monde, ils sont plus susceptibles d’être dépensés dans l’OCDE.
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Une plus grande efficacité énergétique qui réduit la demande d’énergie est la solution idéale. Mais le lien étroit entre la croissance économique et la consommation d’énergie signifie que la croissance continue dans le monde (et, espérons-le, y compris au Canada) limite la réduction possible de la demande mondiale d’énergie. Une autre solution consiste à trouver de nouveaux moyens plus efficaces de produire ou de stocker l’énergie verte afin que son coût baisse suffisamment pour que les forces du marché poussent la transition sans subventions gouvernementales, en particulier dans les pays en développement. Ou nous pourrions décarboniser la production de combustibles fossiles, quelque chose où les sables bitumineux du Canada ont un avantage parce que leur production est concentrée géographiquement, ce qui signifie qu’il est économiquement faisable de construire des pipelines pour transporter et éventuellement enfouir les émissions de carbone.
Dans tout scénario réaliste, cependant, la transition vers l’énergie verte est plus difficile et plus coûteuse que ne le prétendent ses partisans.
Philip Cross est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier.
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