dimanche, décembre 22, 2024

Philip Cross : encore plus de troubles à Statistique Canada

L’agence doit abandonner le réveil, réduire son budget, mettre fin aux démissions en série au sommet et recommencer à collecter des données fiables et fiables.

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Anil Arora a récemment quitté son poste de statisticien en chef du Canada, déclarant : « Je voulais quitter cet endroit un peu mieux que je ne l’ai trouvé. » Il est loin d’être clair qu’il l’a fait. Après de nombreuses années de réputation impeccable, Statistique Canada est de plus en plus embourbé dans la controverse, et le manque de leadership en est une des principales raisons.

Les statisticiens en chef sont bien plus puissants que ne le laisse penser leur visibilité publique limitée. Le comité politique au pouvoir de Statistique Canada, composé du chef et du six statisticiens en chef adjoints, fonctionne à peu près comme le cabinet de guerre de l’ancien président américain Abraham Lincoln : après avoir interrogé ses membres, qui ont rejeté à l’unanimité la Proclamation d’émancipation, Lincoln a conclu : « Sept non et un oui ; les oui l’ont. »

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Partir brusquement dans des circonstances opaques devient une habitude pour les chefs statisticiens. Wayne Smith a démissionné en 2016 à la suite d’une petite querelle avec le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau au sujet du support technique, une position désintéressée qui n’a suscité aucun soutien public ou professionnel. Il est tout aussi probable que son départ reflète une mauvaise conscience pour avoir publiquement défendu l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) à participation volontaire qui a remplacé le formulaire long obligatoire du recensement en 2011.

Le départ d’Arora fait suite à une frénésie d’embauche pandémique que le gouvernement n’a jamais autorisée. Il n’est pas surprenant qu’il s’attende désormais à une réduction des effectifs de Statistique Canada, ce qui crée une insécurité d’emploi compréhensible parmi ses employés.

Des dépenses excessives et un renouvellement rapide des postes de statisticien en chef mettent en évidence l’inefficacité du Conseil national de la statistique, qui est censé assurer un contrôle externe expert. L’un de ses défauts est cependant que les intérêts des contribuables ne sont pas représentés : le groupe est composé principalement d’universitaires, dont l’appétit pour les données est insatiable, sans parler du coût.

L’irresponsabilité financière et le manque de leadership sapent les arguments en faveur de la transformation de Statistique Canada en organisme indépendant. Une véritable autonomie nécessiterait une indépendance financière absolue. Mais donner à Statistique Canada un accès privilégié aux fonds publics sans surveillance des représentants élus violerait le principe, remontant à la Magna Carta, de « pas de taxation sans représentation ».

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En l’absence d’une indépendance financière complète, l’un des principaux remparts protégeant l’indépendance de Statistique Canada est « l’option nucléaire » de la démission du statisticien en chef si le gouvernement mine ou s’immisce de manière inappropriée dans ses opérations ou sa réputation. Cela a été clairement démontré par la démission de principe de Munir Sheikh suite à l’affirmation du gouvernement de l’ancien premier ministre Stephen Harper selon laquelle l’ENM volontaire n’affecterait pas la qualité des données du recensement. Mais l’autorité morale de la démission d’un statisticien en chef a été diluée par une utilisation excessive.

Les dépenses excessives n’étaient qu’un problème parmi d’autres pendant le mandat d’Arora. Un autre aspect était l’expansion substantielle de la collecte de données sur la race et le sexe. L’enquête mensuelle sur la population active produit désormais les taux de chômage pour neuf groupes ethniques et races. Statistique Canada a adopté la fixation du mouvement éveillé sur la race et le sexe, ce que j’ai vivement critiqué dans un article de 2021 pour la revue en ligne C2C. Comme l’écrivait Richard Hanania dans Les origines du réveil, « le degré d’éveil dans un pays et la forme qu’il prend dépendent de la manière dont certains types de données sont collectés. » La France interdit simplement la collecte de données sur la race, la religion ou l’origine ethnique des individus. En revanche, Arora s’est pleinement réveillée en défendant l’élargissement des données raciales, affirmant qu’elles étaient justifiées par « de réelles disparités raciales dans les défis auxquels sont confrontés les Canadiens », bien qu’il soit préférable de laisser ces problèmes au public et à ses représentants élus.

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Des défis chroniques ont persisté à Statistique Canada pendant le mandat d’Arora. Une initiative de 2018 visant à utiliser les dossiers bancaires personnels de 500 000 Canadiens a été retirée en raison de préoccupations concernant la confidentialité. Lorsque l’inflation a décollé en 2021, un examen plus minutieux de l’indice des prix à la consommation a révélé des lacunes dans sa mesure, notamment le manque de couverture des prix des voitures d’occasion soudainement populaires. De nombreux analystes se plaignent depuis des années du fait qu’il est devenu nettement plus difficile de trouver des données sur le site Web de Statistique Canada, surtout si on les compare à la facilité d’accès aux données américaines à l’aide d’outils tels que celui de la Banque fédérale de réserve de St Louis. Base de données FRED.

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La question lancinante de savoir où fixer la limite de l’analyse de Statistique Canada a récemment refait surface dans une étude qui concluait que le PIB réel par habitant du Canada était de sept pour cent inférieur à son taux de croissance tendanciel entre 1981 et 2023. Le problème, comme l’a souligné l’ancien ministère des Finances Selon le haut fonctionnaire Claude Lavoie, le PIB pourrait être soit inférieur, soit supérieur à sa tendance selon la période utilisée pour calculer la croissance à long terme. Des études comme celle-ci violent le principe de longue date selon lequel Statistique Canada se concentre sur la recherche où son accès unique aux données génère une réelle valeur ajoutée, plutôt que de s’intéresser à des sujets facilement traités par des analystes extérieurs à l’organisation. Comme l’a conclu Lavoie, « quelqu’un aux échelons supérieurs de Statistique Canada n’a pas bien réfléchi ». Ne pas réfléchir à fond est symptomatique de gestionnaires préoccupés par les questions de diversité, d’égalité et d’identité et par le maintien de la fiction selon laquelle les politiques et les pratiques de Statistique Canada sont irréprochables.

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La nomination d’André Loranger, économiste de longue date à Statistique Canada, au poste de prochain statisticien en chef promet de mettre fin aux excès d’Arora et à « repousser les limites » alors que ce dont Statistique Canada avait réellement besoin était un leadership solide, et non plus de ressources. Un véritable changement à Statistique Canada nécessite une ouverture aux voix critiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation, en particulier les préoccupations jusqu’ici largement inédites des conservateurs concernant la protection de la vie privée, l’impartialité partisane et la réduction des contraintes imposées par Statistique Canada aux répondants aux enquêtes et aux contribuables.

Poste financier

Philip Cross était analyste économique en chef à Statistique Canada.

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