L’ancien Premier ministre britannique s’est heurté à une forte opposition de la part de la fonction publique et de la Banque d’Angleterre. Un Premier ministre comme Poilievre le ferait probablement aussi
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Dans ses mémoires qui viennent d’être publiés, Dix ans pour sauver l’OccidentL’ancienne Première ministre britannique Liz Truss diagnostique les problèmes auxquels sont confrontés les gouvernements conservateurs partout dans le monde. Le plus important est l’opposition de ce qu’elle appelle « la masse permanente et immuable de préjugés et d’intérêts particuliers résolument de gauche » qui tente de bloquer presque toutes les réformes conservatrices. Ses 50 jours malheureux au poste de Première ministre servent d’avertissement quant à la résistance à laquelle Pierre Poilievre devra faire face s’il remporte les prochaines élections fédérales. Mais elle peut être surmontée en évitant certaines des erreurs commises par Truss.
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Dans son livre, Truss décrit comment elle a combattu « la masse » pendant ses années en tant que ministre de divers ministères. Elle y est parvenue en grande partie grâce à sa persévérance et à ses habiles négociations. Cependant, une fois devenue Premier ministre, elle a agi rapidement – probablement trop rapidement – pour mettre en œuvre son programme de réduction des impôts en faveur de la croissance. Elle s’est également écartée de son objectif de restriction budgétaire en augmentant temporairement les subventions pour les factures d’énergie, qui avaient grimpé en flèche après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La réaction obstructionniste du Trésor, de la Banque d’Angleterre, de l’Office for Budget Responsibility (OBR) et d’autres ministères est dérangeante pour quiconque croit en un gouvernement démocratique soutenu par une fonction publique professionnelle et non partisane. Les responsables ont utilisé diverses tactiques pour saper la confiance du public et des investisseurs dans le programme de Truss, notamment des prévisions exagérées du déficit, des fuites de critiques de sa politique et une intervention tiède et contradictoire de la Banque d’Angleterre. Truss attribue le manque de coopération de la Banque d’Angleterre au fait qu’elle a remis en question son indépendance, ce dont Poilievre doit également se méfier. L’ambivalence de la Banque a déclenché une crise de confiance sur les marchés financiers quant à la viabilité de la dette publique britannique, ce qui a conduit au retrait des réductions d’impôts et finalement, inévitablement, à la démission de Trump.
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Truss démontre de manière convaincante que des intérêts bien ancrés, tant au sein de la fonction publique que de son propre parti, ont activement orchestré sa chute. Elle doit cependant accepter une part de responsabilité. Dès le début, elle a ignoré le conseil de la reine Elizabeth de « se modérer », reconnaissant publiquement avant de démissionner qu’elle était allée « trop loin et trop vite ».
Mais cette excès de zèle n’est pas sa seule erreur. Truss se plaint du fait que le cabinet du Premier ministre britannique ne dispose tout simplement pas des ressources nécessaires pour s’assurer que la vaste bureaucratie mette en œuvre le programme du gouvernement ou pour répondre aux demandes croissantes des médias sociaux. Elle note que ce « manque d’infrastructure politique est un problème bien plus grave pour les conservateurs, car les responsables du gouvernement ont tendance à pencher vers la gauche ». Pourtant, après sept ans au gouvernement, Truss n’aurait pas dû être surprise par tout cela. Elle reconnaît également que des réformes importantes nécessitent un capital politique substantiel, mais ne semble pas reconnaître que, faute d’un mandat électoral du grand public et après une campagne divisée pour remporter la direction du parti, elle ne disposait pas d’un grand capital politique.
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Rien de tout cela ne devrait empêcher Pierre Poilievre de poursuivre ses réformes s’il remporte, comme prévu, une victoire décisive aux prochaines élections fédérales. En fait, le Cabinet du premier ministre du Canada exerce un contrôle trop important, ce qui explique pourquoi les premiers ministres canadiens qui ont une majorité au Parlement ont le plus de pouvoir parmi tous les dirigeants du G7. Si les sondages sont exacts, Poilievre aura un mandat fort de la part du peuple canadien pour mettre en œuvre son programme, qu’il devra donc exposer clairement. Il sera donc difficile pour les fonctionnaires récalcitrants de ralentir ou de saboter ses politiques.
Clairement amère de son traitement en tant que Première ministre, Truss accuse les autres de manière parfois bizarre. Après avoir analysé l’effondrement des marchés financiers qui a déclenché sa démission, elle conclut : « J’ai réalisé qu’il n’y a pas de « marché »… Il existe plutôt des groupes d’individus influents au sein de l’establishment financier, qui se connaissent et se parlent dans une boucle de rétroaction fermée. Le Trésor, la Banque d’Angleterre et l’OBR sont profondément ancrés dans ces réseaux sociaux et professionnels et partagent la même croyance dans l’orthodoxie économique établie. » Elle a clairement raison de dire que ces groupes se sont entendus, violant ainsi leur devoir de servir les élus. Mais il est exagéré de croire qu’ils ont suffisamment d’influence pour rediriger les énormes sommes d’argent qui circulent sur les marchés des changes et des obligations.
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Le récit de Liz Truss sur son expérience en tant que première ministre devrait être une lecture obligatoire pour le cercle intime de Poilievre alors qu’ils préparent leur prise de pouvoir au Canada. Ils devront faire face à la résistance d’une fonction publique de gauche, de groupes d’intérêts particuliers et des médias grand public. La vitesse à laquelle les réformes majeures seront mises en œuvre devra être soigneusement calibrée ; l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher, par exemple, savait qu’elle aurait besoin d’un deuxième mandat avant de s’attaquer aux puissants syndicats britanniques, et a donc consacré son premier mandat à la réforme fiscale et à la confrontation avec l’Union soviétique. Cependant, s’il est bien géré et soutenu par un caucus uni, un gouvernement Poilievre devrait être en mesure d’éviter la crise qui a pris Liz Truss au piège.
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Philip Cross est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier.
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