Philip Cross : Carolyn Rogers, de la Banque du Canada, a raison. La faible productivité est une crise nationale

Le seul moyen sûr de tuer l’expérience canadienne est de laisser le niveau de vie être inférieur à celui des États-Unis afin que nos meilleurs et les plus brillants partent vers le sud.

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Un consensus émerge selon lequel la croissance économique chroniquement lente et la faible productivité du Canada constituent une crise nationale. Sous-gouverneur principal de la Banque du Canada Carolyn Rogers la semaine dernière, le retard de productivité a qualifié d’« urgence », affirmant qu’« il est temps de briser le verre ». Avec une croissance du PIB réel au cours de la dernière décennie la plus faible depuis les années 1930 et avec une par habitant Le PIB languissant aux niveaux de 2014, il est difficile d’éviter cette conclusion.

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Les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance au Canada ne sont pas nouvelles. Le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce a averti en 2018 que le Canada « prenait du retard » alors que les États-Unis sont passés de la septième économie la plus compétitive au monde à la deuxième en seulement cinq ans, tandis que le Canada restait embourbé à la 14e place. En 2021, les anciennes ministres Lisa Raitt (conservatrice) et Anne McLellan (libérale) ont formé la Coalition bipartite pour un avenir meilleur pour soutenir la nécessité d’une croissance économique plus forte. Si aucune mesure n’est prise pour inverser la tendance actuelle, le secrétariat de l’OCDE prévoit que la croissance du Canada au cours du prochain quart de siècle sera la plus lente de ses pays membres.

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Même si un consensus se forme sur le fait que le manque de croissance économique du Canada représente une crise, le diagnostic de ses causes est souvent erroné. Les économistes savent que la croissance est déterminée par trois variables : l’offre de travail, le stock de capital et l’efficacité avec laquelle le travail et le capital sont combinés et déployés – qu’ils appellent, de manière peu descriptive, « productivité totale » ou « multifactorielle ». »

Le gouvernement Trudeau s’est concentré sur l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre en stimulant l’immigration et en introduisant un programme national de garde d’enfants. Une plus grande immigration augmente la population et la main-d’œuvre, d’où la proposition du Conseil consultatif sur la croissance économique dirigé par Dominic Barton d’augmenter l’objectif d’admission du Canada de 50 pour cent pour le porter à 450 000 personnes, ce que nous avons fait au cours de chacune des deux dernières années. Les services nationaux de garde d’enfants ont été introduits dans le budget 2021 dans le but explicite d’augmenter le taux d’activité des jeunes mères.

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Mais se concentrer exclusivement sur le facteur travail n’a pas fait augmenter le PIB par habitant et a peut-être même contribué à son récent déclin. Comme je l’ai documenté dans une étude récente pour le Institut Fraser, le taux d’activité des femmes n’a pas augmenté malgré l’introduction de services nationaux de garde d’enfants. Pire, comme Bill Robson Selon l’Institut CD Howe, la forte croissance démographique ne s’est pas accompagnée d’une augmentation des investissements en capital. En conséquence, l’investissement par travailleur au Canada a chuté de 26 pour cent depuis 2015, ce qui entraîne inévitablement une baisse de la productivité.

L’expérience récente du Canada montre que le PIB par habitant ne peut augmenter sans davantage d’investissements. La faiblesse chronique des investissements est ce que Carolyn Rogers a diagnostiqué comme étant au cœur de la mauvaise performance du Canada en matière de productivité. L’investissement des entreprises a chuté de 21,4 pour cent depuis 2014, et l’enquête annuelle de Statistique Canada sur les intentions d’investissement ne voit que peu de changement en 2024. Pendant ce temps, la productivité totale des facteurs a stagné entre 2015 et 2021, restant 3 pour cent en dessous de son sommet de 2005.

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Les performances récentes de l’économie américaine démontrent qu’un investissement et une productivité plus élevés sont des objectifs réalisables – ou le sont, du moins, dans une société qui récompense la prise de risque et encourage les innovations de rupture. Les investissements des entreprises aux États-Unis ont bondi de 33 % depuis 2014. Parallèlement, l’optimisme quant aux avantages potentiels de la technologie de l’intelligence artificielle en matière de productivité a fait monter en flèche le marché boursier américain. Les investisseurs sont de plus en plus convaincus que saupoudrer l’économie de la « poussière de fée » d’une productivité plus élevée (pour emprunter une expression de Jonathan Ferro de Bloomberg) peut simultanément stimuler la croissance économique et ralentir l’inflation.

Le ralentissement de la croissance au Canada constitue en réalité une crise nationale. Alors que les revenus ici sont de plus en plus inférieurs à ceux des États-Unis, la tentation augmente pour nos citoyens les plus productifs et les plus ambitieux d’émigrer. Michael Bliss, l’un des principaux historiens des affaires au Canada, a conclu son livre Entreprise du Nord en avertissant que « la seule solution sûre à l’échec éventuel de l’expérience canadienne en matière de nationalité serait de créer un écart toujours plus grand dans les niveaux de vie entre les deux démocraties nord-américaines ». Parvenir à une croissance économique durable nécessitera davantage d’investissements des entreprises. Sans cela, l’augmentation de l’offre de main-d’œuvre ne fera qu’exercer une pression à la baisse accrue sur les revenus par habitant au Canada.

Philip Cross est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier.

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