Peter Routledge : Pourquoi le BSIF augmente la marge de sécurité pour les prêts immobiliers garantis

Les marchés du logement sont sujets à des épisodes d’exubérance excessive, mais une souscription solide va à l’encontre de cette tendance

Contenu de l’article

L’abordabilité du logement, et en particulier le rêve d’accession à la propriété pour les premiers acheteurs, sont des sujets qui reçoivent une grande attention dans le discours national. Les Canadiens s’inquiètent de l’abordabilité du logement à la suite de l’appréciation exubérante du prix des maisons depuis le début de la pandémie de COVID-19. Plus récemment, l’impact de la forte inflation et de la hausse des taux d’intérêt sur le marché du logement a aggravé ces inquiétudes.

Publicité 2

Contenu de l’article

Je dirige le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), un organisme dont les pouvoirs de surveillance et de réglementation peuvent avoir et ont effectivement une influence considérable sur le marché canadien de l’habitation. Plus précisément, l’influence du BSIF sur le marché de l’habitation a peut-être donné à certains observateurs l’impression que le BSIF est l’organisme de réglementation du marché de l’habitation au Canada. Nous ne sommes pas.

Le mandat du BSIF nous oblige à surveiller et à réglementer la grande majorité des prêteurs du système canadien de financement de l’habitation de manière à accroître leur résilience et, par conséquent, la résilience du financement de l’habitation. Notre principale responsabilité au sein du système de logement canadien est de veiller à ce que les prêteurs canadiens sous réglementation fédérale gèrent leur risque de manière à favoriser une qualité de crédit solide dans le cadre des prêts immobiliers garantis (RESL).

Publicité 3

Contenu de l’article

Cela signifie que la variance de la qualité du RESL n’augmente pas à un niveau qui mène à un manque systémique de disponibilité du crédit au logement au pire moment possible. Si nous plaçons des attentes raisonnables à l’égard des institutions que nous supervisons, juste assez pour assurer une saine gestion des risques dans le financement du logement, mais pas au point de trop restreindre l’accès au crédit immobilier, alors nous aurons rempli notre mandat de contribuer à la confiance du public dans le système financier.

Depuis la crise financière mondiale de 2008-2009, le BSIF a pris des mesures fiables pour promouvoir une bonne qualité de crédit des RESL. Nous avons progressivement modifié le montant de capital que doivent détenir les prêteurs réglementés pour les prêts au logement (c’est-à-dire les prêts hypothécaires résidentiels et les lignes de crédit sur valeur domiciliaire ou HELOC).

Publicité 4

Contenu de l’article

Plusieurs fois depuis sa publication initiale en 2012, nous avons révisé un document que nous appelons Ligne directrice B-20 : Pratiques et procédures de souscription d’hypothèques résidentielles, qui énonce un ensemble d’attentes de souscription pour les prêts hypothécaires résidentiels. Ces attentes rigoureusement supervisées favorisent une souscription prudente de prêts hypothécaires résidentiels dans l’ensemble du système de financement du logement, ce qui se traduit par une qualité de crédit saine et, par conséquent, une disponibilité de crédit à long terme.

Nous avons également mis en place un taux de qualification minimum (MQR) pour les prêts hypothécaires non assurés en 2017 (le ministre des Finances fait de même pour les crédits immobiliers assurés). Cela signifie que les prêteurs doivent qualifier les emprunteurs potentiels à un taux hypothécaire supérieur à leur taux contractuel, qu’il soit variable ou fixe. Cela ajoute une marge de sécurité cruciale qui améliore la capacité des emprunteurs à absorber les variations imprévues des taux d’intérêt ou des revenus. Néanmoins, nous envisagerions des modifications au MQR si nous pensions que de tels changements renforceraient la résilience du financement de l’habitation au Canada.

Publicité 5

Contenu de l’article

Bien que le MQR suscite beaucoup d’attention populaire, ce n’est pas le seul outil que nous utilisons pour remplir notre mandat dans le secteur du financement du logement. Par exemple, le 28 juin, nous avons publié un consultatif qui définissent des attentes raffinées pour le traitement de certains produits de prêts immobiliers garantis.

En bref, nous nous attendons à ce que les prêteurs construisent plus de marges de sécurité dans la conception et la souscription de plans de prêts combinés (CLP) et d’autres produits de prêt innovants qui pourraient présenter des risques uniques pour la résilience du financement du logement.

Publicité 6

Contenu de l’article

Nos attentes incluent les prêteurs qui s’assurent que tous les emprunts de produits de prêt combinés au-dessus d’une limite prêt-valeur (LTV) de 65 % seront amortis et non réamorçables. Cela décourage les prêteurs d’autoriser les paiements d’intérêts uniquement sur les prêts hypothécaires dont le RPV est supérieur à 65 %. Ce faisant, nous atténuons la fragilité produite lorsque les emprunteurs maintiennent des ratios LTV élevés au-delà des périodes d’amortissement contractuelles.

Nous renforçons également publiquement nos attentes à l’égard des prêteurs pour améliorer la gestion des garanties, l’évaluation des propriétés et la gestion du risque de longévité pour les prêts hypothécaires inversés. Et en outre, que les prêteurs s’assurent que leurs hypothèques sur les maisons avec des caractéristiques de capital partagé ont un privilège de premier rang sur la propriété.

L’histoire enseigne que les marchés du logement sont sujets à des épisodes d’exubérance excessive. Au BSIF, nous nous opposons à cette tendance en favorisant une souscription saine chez les prêteurs que nous réglementons. Ce faisant, nous visons à contribuer à la confiance du public dans le système financier canadien.

Peter Routledge est le surintendant des institutions financières

Publicité

commentaires

Postmedia s’engage à maintenir un forum de discussion animé mais civil et encourage tous les lecteurs à partager leurs points de vue sur nos articles. Les commentaires peuvent prendre jusqu’à une heure pour être modérés avant d’apparaître sur le site. Nous vous demandons de garder vos commentaires pertinents et respectueux. Nous avons activé les notifications par e-mail. Vous recevrez désormais un e-mail si vous recevez une réponse à votre commentaire, s’il y a une mise à jour d’un fil de commentaires que vous suivez ou si un utilisateur vous suivez des commentaires. Visitez notre Règles de la communauté pour plus d’informations et de détails sur la façon d’ajuster votre e-mail réglages.

Source link-27