jeudi, novembre 28, 2024

Pete Hegseth, un potentiel ministre de la Défense controversé aux yeux de Trump, perçu comme une menace intérieure.

Pete Hegseth, néoconservateur influent, a vécu une transformation personnelle depuis les attentats du 11 septembre 2001, période où il a soutenu des interventions militaires en Irak et en Afghanistan. Après un parcours académique à Princeton et des expériences militaires, il a critiqué les abus au sein de l’armée tout en plaidant pour une victoire en Irak. Devenu commentateur sur Fox News, il s’oppose aux institutions qu’il juge « woke » et incarne le conflit entre valeurs traditionnelles et idéologies contemporaines.

Pete Hegseth : Un Néoconservateur en Quête d’Identité

Pete Hegseth, un fervent néoconservateur, était à la croisée des chemins à l’époque des attentats du 11 septembre 2001, lorsque des terroristes islamistes ont frappé les États-Unis en détournant des avions de ligne. Sous la direction du président George W. Bush et de ses conseillers néoconservateurs, l’Amérique a lancé des offensives militaires pour renverser les talibans en Afghanistan et Saddam Hussein en Irak, convaincue qu’elle pouvait transformer ces régimes autoritaires en démocraties prospères, à l’instar du Japon et de l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Mais cette ambition s’est révélée être une erreur cuisante pour Hegseth, qui se qualifie aujourd’hui de « néoconservateur en rétablissement ».

Un Parcours Académique et Militaire

Originaire d’une petite ville du Minnesota, Hegseth a excellé académiquement, finissant en tête de sa classe au lycée. À l’aube des années 2000, il a poursuivi des études en politique à l’université prestigieuse de Princeton, dans le New Jersey. Avant même les événements tragiques du 11 septembre, il avait rejoint un programme de formation pour jeunes officiers tout en étant rédacteur en chef du magazine étudiant conservateur « The Princeton Tory », où il prônait la défense des « piliers de la civilisation occidentale ». Ses écrits incluaient des critiques du mariage homosexuel, qu’il qualifiait de « bestialité », et il voyait l’homosexualité comme un « mode de vie immoral ».

En 2003, Hegseth a défendu l’invasion américaine en Irak, affirmant que « les idées conservatrices fonctionnaient, fonctionnent encore et fonctionneront ». Cependant, sa vision allait bientôt être mise à l’épreuve. Après avoir brièvement travaillé dans une banque d’investissement à Wall Street, il a été déployé à Guantanamo en tant qu’officier de la Garde nationale, où il a supervisé environ 600 suspects de terrorisme.

De retour à Wall Street en 2005, Hegseth était de plus en plus troublé par les nouvelles de la situation en Irak, se demandant comment il pouvait contribuer à l’effort de guerre. Quelques mois plus tard, il se retrouvait en Irak, participant à des opérations nocturnes. Son peloton, surnommé « Kill Company » par certains, était connu pour ses méthodes agressives. Bien qu’il ait remis en question certaines règles d’engagement, Hegseth a condamné les abus commis par ses camarades, les qualifiant d’« atrocités » inacceptables.

Pour ses actions en Irak, il a été décoré d’une « étoile de bronze », mais cela ne l’a pas poussé à s’opposer à la guerre. Au contraire, il a dirigé le groupe Vets for Freedom, plaidant pour un renforcement des troupes en Irak et restant convaincu d’une victoire possible. En 2011, il s’est rendu en Afghanistan en tant que formateur, tout en poursuivant des études à la Harvard Kennedy School of Government.

Hegseth s’est alors lancé dans une tentative de se présenter au Sénat du Minnesota en 2012, mais a abandonné la course, reconnaissant avoir mal évalué le paysage politique. Le mouvement anti-élitiste Tea Party avait pris le dessus sur la base républicaine, et il a réalisé que l’Amérique avait changé, alors que sa génération était absorbée par des guerres lointaines.

Plus tard, Hegseth a pris la tête d’une organisation de vétérans, dénonçant les défauts des services de santé gouvernementaux pour anciens soldats. À la suite d’un scandale concernant des vétérans décédés faute de soins appropriés, il est devenu un commentateur prisé sur Fox News, attirant l’attention de Donald Trump, qui envisageait de le nommer ministre des Anciens Combattants.

Bien qu’il n’ait pas obtenu ce poste en raison de controverses personnelles, Hegseth a continué à se faire un nom sur Fox News, plaidant pour la grâce de criminels de guerre. Il voyait ces soldats comme des héros, trompés par une direction militaire qu’il considérait comme « woke ». Ses opinions ont trouvé un écho chez Trump, qui a gracié plusieurs vétérans condamnés en 2019.

Hegseth, souvent vêtu d’une cravate, ne cherche pas à être simplement un « type sympa ». Il a même renvoyé son diplôme de Harvard, dénonçant ces institutions comme des lieux qui « empoisonnent » l’esprit des jeunes Américains. Sa mère, quant à elle, témoigne de l’évolution de son fils, qui est désormais un symbole de la lutte entre les valeurs traditionnelles et les nouvelles idéologies.

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