L’économie mondiale devrait croître de plus de 3 % cette année et l’année suivante, tandis que l’Allemagne fait face à une stagnation avec une prévision de croissance de 0 % pour 2023. Le FMI signale des problèmes structurels et une baisse de la consommation en Allemagne, qui pourrait connaître une récession. En comparaison, les États-Unis, l’Inde et la Chine restent les moteurs de la croissance mondiale. Par ailleurs, une détente de l’inflation est attendue, bien que des incertitudes demeurent.
La croissance de l’économie mondiale est estimée à un peu plus de trois pour cent pour cette année et l’année suivante. Cependant, la situation en Allemagne apparaît plus préoccupante, avec une stagnation prévue pour cette année.
Le Fonds monétaire international (FMI) prédit une poursuite de la tendance languissante pour l’économie allemande. Pour l’année prochaine, il ne prévoit qu’une augmentation de 0,8 pour cent, une révision à la baisse de 0,5 point par rapport aux estimations faites en juillet.
Prévisions de stagnation pour cette année
Concernant l’année 2023, l’Allemagne devrait afficher la plus faible croissance parmi les pays industrialisés du G7, avec des prévisions de croissance à zéro pour cent. Cette estimation a également été réduite de 0,2 point par rapport aux prédictions précédentes. Pour l’année prochaine, l’Allemagne devrait se trouver à la traîne, notamment par rapport à l’Italie.
Le FMI attribue cette stagnation à une consolidation budgétaire stricte et à une baisse significative des prix de l’immobilier. L’organisme international souligne aussi des problèmes structurels persistants, comme le manque de main-d’œuvre qualifiée en Allemagne, ainsi qu’une baisse de la confiance des consommateurs.
Cette crise actuelle rappelle les difficultés économiques des années 2000.
Une reprise espérée
Le gouvernement allemand estime qu’une récession est à prévoir pour cette année, mais il demeure plus optimiste que le FMI concernant la croissance de 2025, prévoyant une augmentation de 1,1 pour cent. Des prévisions similaires ont été émises par l’OCDE, qui a évalué une croissance de 1,0 pour cent pour l’année prochaine.
À l’échelle mondiale, les prévisions du FMI sont légèrement plus encourageantes, bien qu’encore mitigées, avec une croissance de 3,2 pour cent attendue pour cette année et l’année suivante. Le FMI décrit la situation mondiale comme ‘stables, mais pas extraordinaires’, tout en mettant en garde contre les incertitudes et les risques à venir.
L’économie globale peine à se redresser, avec une diminution des commandes dans l’industrie et une consommation déprimée.
Défis au sein de la zone euro
Les principaux moteurs de la croissance mondiale demeurent l’Inde, la Chine et les États-Unis. Les perspectives américaines, à l’approche des élections présidentielles, sont plus positives que prévu, soutenues par une consommation stimulée par l’augmentation des salaires réels.
En revanche, l’évaluation de la zone euro laisse à désirer, notamment à cause des performances allemandes, mais également d’autres pays comme la France, dont les prévisions de croissance pour l’année prochaine ont été réduites de 0,2 point à 1,1 pour cent. L’Italie souffre également d’une ‘faiblesse persistante dans l’industrie’.
Le FMI souligne l’importance pour les États de faire face à la montée de la dette mondiale.
Perspectives d’inflation
Récemment, l’inflation était un défi majeur pour l’économie mondiale. Toutefois, une tendance à la baisse semble se dessiner, bien que cela ne soit pas uniformément réparti. D’après Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, ‘la bataille mondiale contre l’inflation est largement gagnée’. Le pic d’inflation aurait été atteint au troisième trimestre 2022 avec un taux de 9,4 pour cent.
À la fin de 2024, ce taux devrait se stabiliser autour de 3,5 pour cent, ce qui resterait légèrement en dessous de la moyenne des 20 années précédant la pandémie de COVID-19. Ceci offrirait une certaine marge de manœuvre pour des baisses d’intérêts. Les pays industrialisés devraient bénéficier d’une situation plus favorable que les économies émergentes, bien que les prix des services continuent d’être presque deux fois plus élevés qu’avant la crise.
Parmi les risques identifiés, le FMI mentionne des tensions géopolitiques, comme celles observées en Ukraine et au Proche-Orient, sur fond d’incertitudes persistantes. Gourinchas insiste sur la nécessité de stabiliser la dynamique de la dette et de reconstituer les réserves financières.