Perrin Beatty : les libéraux font de la politique avec une loi « anti-briseurs de grève »

La loi interdira le recours à des travailleurs de remplacement lors de grèves dans les industries sous réglementation fédérale

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Il y a moins d’un mois, le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan, a déclaré aux Canadiens que « notre crédibilité en tant que nation commerçante dépend du fonctionnement stable de nos chaînes d’approvisionnement. Nous devons faire tout notre possible pour préserver cette stabilité. Alors qu’est-ce qui a changé ?

Le dépôt par le gouvernement fédéral d’un projet de loi cette semaine interdisant le recours à des travailleurs de remplacement lors de grèves dans les industries sous réglementation fédérale suggère que le gouvernement veut en réalité s’éloigner de la préservation de la stabilité. En fait, cela ne fait que doubler le fait que le Canada est perçu à l’échelle internationale comme un partenaire commercial peu fiable et instable. Les actions du gouvernement font également de toute discussion sur l’abordabilité pour les familles canadiennes un simple sujet de discussion vide de sens.

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La loi suscite de sérieuses inquiétudes pour les entreprises canadiennes qui dépendent des services vitaux fournis par des entreprises sous réglementation fédérale. Ces entreprises maintiennent nos communautés connectées, notre économie ouverte aux affaires et une vie abordable pour les Canadiens.

Bien que rarement utilisés, les travailleurs de remplacement permettent aux organisations de secteurs comme le camionnage, le transport ferroviaire, les ports, les télécommunications et le transport aérien de maintenir un niveau de continuité de base qui préserve les services essentiels pour les Canadiens. Cela pourrait avoir un impact sur les personnes qui utilisent les services de navette dans les plus grandes villes du Canada – des personnes qui ne pourraient pas se rendre au travail autrement. Cela signifiera que le propane pourrait ne pas parvenir jusqu’aux hôpitaux ou aux résidences pour personnes âgées pour fournir du chauffage. Et cela peut signifier que les céréales fourragères ne bougeront pas pour nourrir le bétail. L’élimination de la possibilité de recourir à des travailleurs de remplacement pour maintenir ces services essentiels encouragera davantage les syndicats à faire grève plutôt qu’à négocier collectivement. En conséquence, le risque de dommages importants sera accru pour l’économie du Canada et pour notre réputation en tant que lieu fiable où faire des affaires, sans parler d’un lieu où les citoyens peuvent compter de manière prévisible sur les services dont ils ont besoin pour vaquer à leurs occupations quotidiennes.

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En termes simples, il n’est ni nécessaire ni avantageux d’interdire les travailleurs de remplacement. Ces travailleurs, qui sont généralement des employés non syndiqués d’une organisation confrontée à un arrêt de travail, ou des entrepreneurs ayant une relation à long terme avec l’organisation, constituent un filet de sécurité essentiel pour notre économie, capables d’intervenir sur une base temporaire — dans l’intérêt des Canadiens — jusqu’à la fin d’un arrêt de travail.

Le système de négociation collective établi de longue date au Canada a été soigneusement conçu pour encourager les employeurs et les syndicats à parvenir à des accords à la table de négociation. Mais cette nouvelle loi ferait pencher la balance du pouvoir en faveur des syndicats et causerait de graves dommages à l’économie canadienne. Notre réputation d’endroit fiable où faire des affaires aurait disparu, et le gouvernement aura miné la capacité des Canadiens à recevoir les services dont ils ont besoin.

En prévision des grèves potentielles au port de Montréal et dans les deux chemins de fer nationaux cet hiver, les entreprises de partout au Canada se demandent quelle pourrait être la stratégie du gouvernement fédéral. Ils s’inquiètent de leur capacité à fonctionner, à générer des revenus et à payer leurs employés. Malheureusement, un autre élément d’incertitude inutile devra être pris en compte dans leur planification si une loi anti-travailleurs de remplacement est adoptée.

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Ce n’est pas la première fois que nous avons cette discussion. Des propositions législatives visant à interdire les travailleurs de remplacement ont été présentées au moins une douzaine de fois au cours des deux dernières décennies. À chaque fois, une nette majorité de députés, y compris des membres du caucus libéral actuel, l’ont rejeté, sachant les dommages qu’il causerait à notre économie. Le gouvernement actuel fait simplement de la politique pendant que les Canadiens en paient le prix.

Les Canadiens s’attendent à ce que nos élus travaillent dans le meilleur intérêt de tous les Canadiens, et pas seulement dans leur propre intérêt. À la suite des multiples coups durs portés à notre économie au cours des dernières années et face à la stagnation qui s’installe, il est choquant que le gouvernement cherche à accroître l’incertitude et la volatilité dans nos corridors commerciaux, dans les télécommunications et dans d’autres secteurs critiques.

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Nous avons vu des vagues de grèves perturber nos échanges ces derniers mois. Tous les signes indiquent que d’autres arrivent. Mais il semble que l’idéologie et l’opportunisme politique l’emportent sur les politiques publiques responsables. Il est temps pour nos dirigeants d’engager un dialogue honnête qui fournira à notre gouvernement les outils dont il a besoin pour relever nos défis en matière de travail, tout en permettant aux employeurs et aux employés de négocier comme ils le devraient : à la table et en tant que deux parties égales agissant dans bonne foi.

Perrin Beatty est président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada.

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