C’est une première historique pour un pays producteur de combustibles fossiles, selon le ministre de l’Energie
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Le Canada exigera de son industrie pétrolière et gazière qu’elle réduise ses émissions de 35 à 38 pour cent par rapport aux niveaux de 2019 en six ans, ce que le gouvernement qualifie de première historique pour un important pays producteur de combustibles fossiles.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a annoncé le 7 décembre, lors du sommet COP28 à Dubaï, le plafond des émissions de pétrole et de gaz, promis depuis longtemps, une politique susceptible d’attiser les tensions avec les dirigeants conservateurs des provinces de l’Ouest qui abritent l’essentiel de l’industrie.
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Le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau mettra en œuvre un système de plafonnement et d’échange pour réaliser ces réductions. Il fixera une limite légale aux émissions du secteur et permettra ensuite aux entreprises d’acheter et d’échanger un nombre limité de quotas ou de permis d’émission. Les entreprises qui réduisent leurs émissions pourront vendre davantage de permis, récompensant ainsi celles qui innovent pour réduire la pollution.
« Il n’y a pas d’avenir pour cette industrie sans décarbonation », a déclaré Guilbeault.
Il n’y a pas d’avenir pour cette industrie sans décarbonation
Ministre de l’Environnement Steven Guilbeault
Les producteurs auront la possibilité d’émettre jusqu’à un niveau d’environ 20 à 23 pour cent inférieur aux niveaux de 2019 grâce à la possibilité d’acheter des compensations carbone ou de cotiser à un fonds qui promeut la décarbonisation dans le secteur si leurs émissions dépassent le plafond.
Le plafond diminuera au fil du temps jusqu’à ce que l’économie canadienne atteigne zéro émission nette en 2050. L’annonce de jeudi constitue un cadre qui présente le plan, avec plus de détails devant être publiés dans un projet de règlement au milieu de l’année prochaine, a déclaré Guilbeault. Ces réglementations définiront un objectif précis d’émissions pour 2030, a-t-il déclaré.
Réaction de l’industrie
L’Association canadienne des entrepreneurs en énergie a déclaré qu’elle rejetait le plafond, arguant qu’il nuirait aux travailleurs canadiens du secteur de l’énergie et aux petites et moyennes entreprises qui les soutiennent.
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« Le monde poursuivra son parcours de décarbonisation, mais exigera des politiques plus pragmatiques et abordables », a déclaré jeudi le président de l’association, Mark Scholz, dans un communiqué. « Le plafond d’émissions imposé par le gouvernement fédéral entravera la capacité du Canada à attirer des capitaux. Cela signifie des coûts énergétiques plus élevés et moins d’emplois pour les travailleurs canadiens du secteur énergétique.
L’Association des explorateurs et producteurs du Canada a déclaré qu’imposer un plafond d’émissions aux producteurs de pétrole et de gaz, qui réalisent déjà d’importantes réductions d’émissions, est inutile et inacceptable.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, s’y oppose déjà, affirmant que « le plafonnement de facto de la production du secteur pétrolier et gazier de l’Alberta équivaut à une attaque intentionnelle du gouvernement fédéral contre l’économie de l’Alberta ». Smith a déjà invoqué une loi qui, selon elle, permet à la province de passer outre la législation fédérale pour défier ses réglementations sur l’électricité propre.
Le secteur pétrolier et gazier est la plus grande source d’émissions au Canada, représentant 28 pour cent de cette pollution en 2021, selon le gouvernement du Canada. Les émissions du secteur s’élevaient à 201 millions de tonnes en 2019, soit 20 % de plus qu’en 2005.
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Le système de plafonnement et d’échange couvrira toutes les émissions directes de gaz à effet de serre, tout en tenant également compte des émissions indirectes liées à la production de pétrole et de gaz et au stockage du carbone. Le plafond réglementera les installations pétrolières et gazières en amont, y compris les opérations offshore, et s’appliquera également aux usines de gaz naturel liquéfié.
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Le ministre de l’Environnement a déclaré que le règlement garantira que les sociétés pétrolières et gazières réalisant des bénéfices records les investiront dans les emplois, les communautés et l’économie du Canada. Aucun nouveau financement gouvernemental n’a été annoncé jeudi pour aider l’industrie à atteindre les objectifs, bien que le Canada ait précédemment promis 12,4 milliards de dollars de crédits d’impôt pour la construction de systèmes de captage du carbone.
Guilbeault a déclaré qu’il s’était entretenu avec d’autres grands pays producteurs de combustibles fossiles lors de la COP28 et qu’aucun n’avait plafonné les émissions de leur secteur. « Cela n’a jamais été fait auparavant. »
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