lundi, novembre 25, 2024

Ottawa assouplit les restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires pour aider les employeurs en pénurie de main-d’œuvre

Mais les défenseurs des droits des travailleurs affirment que les changements ne corrigeront pas une faille fondamentale du programme qui a rendu les TET vulnérables à l’exploitation et aux abus

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Le gouvernement fédéral facilite l’embauche de travailleurs étrangers pour aider les restaurants, les transformateurs d’aliments et d’autres employeurs à court de main-d’œuvre à faire face aux taux de vacance élevés.

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La ministre de l’Emploi, Carla Qualtrough, a annoncé une série d’ajustements au programme des travailleurs étrangers temporaires (TET) qui assoupliront les restrictions et permettront aux employeurs de faire venir davantage de travailleurs à bas salaire de l’étranger.

Les groupes industriels font pression pour les changements depuis des mois, avertissant que les pénuries persistantes de personnel mettaient leurs opérations en danger. Dans l’industrie alimentaire, par exemple, une coalition de groupes industriels a appelé à un accès d’urgence à davantage de TET pour aider à prévenir les carences dans l’approvisionnement alimentaire.

Mais les défenseurs des droits syndicaux affirment que les changements augmenteront le flux de travailleurs au Canada sans pour autant corriger une faille fondamentale du programme qui a rendu les TET vulnérables à l’exploitation et aux abus.

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La pénurie de main-d’œuvre au Canada a approché 1 million d’emplois non pourvus au dernier trimestre de 2021, en hausse de 80 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, selon un rapport du 22 mars de Statistique Canada. Les postes vacants ont culminé à environ 988 000 emplois vacants en septembre, diminuant progressivement à 830 000 en janvier – le dernier mois pour lequel des données sont disponibles.

À l’heure actuelle, la plupart des employeurs sont autorisés à embaucher des TET à des postes peu rémunérés jusqu’à 10 % de leur main-d’œuvre.

Mais à compter du 30 avril, le gouvernement augmentera ce plafond à 30% pour l’année prochaine pour les employeurs de sept industries durement touchées, notamment la restauration, les soins de santé, la transformation des aliments et la construction. Le plafond pour les employeurs en dehors de ces industries passera à 20 %.

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Les limites ne s’appliqueront pas du tout aux industries saisonnières, telles que la transformation des fruits de mer, qui étaient déjà exemptées depuis 2015. Ces emplois saisonniers pourront durer 270 jours par an, contre 180 jours auparavant.

Le gouvernement fédéral supprimera également une restriction qui interdit aux employeurs des régions où le taux de chômage est supérieur à 6 % d’utiliser des TET dans le commerce de détail et la restauration.

Avant la pandémie, les employeurs devaient remplir des documents tous les six mois pour montrer qu’ils ne pouvaient pas trouver de travailleurs domestiques pour occuper les postes. Pendant la pandémie, la règle a été assouplie à neuf mois. Désormais, ces demandes ne devront être remplies que tous les 18 mois

Les changements permettront aux transformateurs alimentaires du Canada d’embaucher 12 000 TET supplémentaires cette année, selon une estimation d’Aliments et boissons Canada (FBC), un groupe de pression.

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Depuis décembre, FBC dirige une coalition de 11 groupes commerciaux, poussant le gouvernement fédéral à lever les plafonds sur les TET à 30% de la main-d’œuvre pour « aider à stabiliser la chaîne d’approvisionnement alimentaire ». La coalition a applaudi les changements, annoncés le 4 avril, tout comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Mais Syed Hussan, directeur exécutif de l’Alliance des travailleurs migrants pour le changement (MWAC), a critiqué cette décision pour avoir fait venir plus de TET sans « garantir les droits de ces travailleurs ».

Les conditions de travail et de vie des TET dans l’agriculture ont fait l’objet d’un examen public ces deux dernières années, à la suite d’une série d’épidémies de COVID-19 parmi les travailleurs migrants dans les exploitations agricoles. À la fin de l’année dernière, le vérificateur général a constaté des problèmes avec la grande majorité des inspections pour savoir si les fermes respectaient les exigences de quarantaine.

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Dans ses lettres de mandat à la suite des élections de 2021, le premier ministre Justin Trudeau a demandé à Qualtrough et à la ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau de renforcer les protections fédérales pour les TET tout en s’attaquant aux pénuries de main-d’œuvre dans l’agriculture et la transformation des aliments.

Pendant la pandémie, MWAC a déclaré que les travailleurs migrants n’étaient pas en mesure de se plaindre de mauvaises conditions ou de démissionner, car leur permis de travail au Canada était lié à leur employeur. Cela conduit à un dangereux déséquilibre de pouvoir entre l’employeur et l’employé, a déclaré Hussan. Pour y remédier, le MWAC a plaidé pour que les travailleurs migrants obtiennent le statut de résident permanent.

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« Laissez les travailleurs venir, c’est sûr », a déclaré Hussan. « Mais laissez-les venir avec le statut de résident permanent au lieu d’un permis de travail dépendant de l’employeur. »

Le bureau de Qualtrough a déclaré que les modifications apportées au programme TET se produisaient « parallèlement » à des mesures visant à protéger les travailleurs. « Comme toujours, tout employeur qui ne respecte pas le programme s’expose à des sanctions sévères, qui peuvent inclure des amendes et l’expulsion permanente du programme », a déclaré la porte-parole Jane Deeks dans un e-mail.

Le gouvernement a déclaré qu’il travaillait sur de nouvelles réglementations pour mieux protéger les TET contre les mauvais traitements et les abus, et qu’il utilisait une ligne de dénonciation dans le cadre d’une « approche basée sur les risques pour cibler les employeurs à haut risque ». Dans son dernier budget, le gouvernement Trudeau a promis 49,5 millions de dollars sur trois ans pour les organismes communautaires qui soutiennent les travailleurs migrants.

Qualtrough organisera également une table ronde en juin sur le logement des travailleurs, « car la pandémie de COVID-19 a mis en évidence le besoin de logements sûrs et adéquats fournis par l’employeur pour les TET », selon l’annonce du 4 avril.

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