La 95e cérémonie des Oscars a vu « Everything Everywhere All At Once » remporter les deux prix du meilleur film et Meilleur réalisateur (enfin, plus précisément, Daniel Kwan et Daniel Scheinert ont remporté ce dernier). « Oppenheimer » a fait de même, offrant à Nolan sa première victoire du meilleur réalisateur (il a été nominé pour « Dunkerque » en 2018) et devenant ainsi son premier film à remporter le premier prix.
Nolan réalise principalement des films d’action (les téléspectateurs réguliers, c’est-à-dire ceux qui ne le faites pas obsédé par les films, connais le nom de Nolan parce qu’il a réalisé les films de Batman). Mais « Oppenheimer » est un drame pour adultes qui tire l’essentiel de son suspense à travers le dialogue (mis à part le test explosif de Trinity). Est-ce que gagner est le signe que Nolan devait devenir plus « sérieux » pour enfin gagner gros ? Je ne le dirais pas, car c’est toujours indéniablement une photo de Nolan ; peu importe la manière dont il adapte non seulement l’histoire réelle, mais aussi la biographie d’Oppenheimer « American Prometheus » (de Kai Bird et Martin J. Sherwin).
Le croisement du film entre une chronologie en couches est une marque de fabrique de Nolan (voir : « The Prestige », « Inception » et « Dunkerque »). Cette fois, les changements (tissés ensemble par la rédactrice oscarisée Jennifer Lame) se situent entre la couleur (« Fission ») et le noir et blanc (« Fusion »). Les thèmes abordés dans le texte sont également les fascinations préférées de Nolan, du poids des grandes capacités à la façon dont l’humanité recherche avidement une technologie dangereuse.