Le monde n’est pas en bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière d’émissions de CO2. Les gouvernements devraient cesser de prétendre le contraire
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Par Robert Lyman
Presque quotidiennement, les médias grand public de la plupart des pays occidentaux publient des articles sur le monde qui évolue rapidement et irrésistiblement vers l’élimination des émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre d’ici 2050. Les Nations Unies ont publié un «Scénario d’émissions nettes nulles d’ici 2050« qui est de plus en plus utilisé, non pas comme une vision de la façon dont l’avenir pourrait se dérouler, mais comme une feuille de route que tous doivent suivre.
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Notre propre gouvernement fédéral a embrassé « zéro émission nette d’ici 2050 » comme objectif national. Des centaines d’organisations privées ont rejoint la « Course vers le zéro », comme si le résultat des efforts de réduction des émissions dans le monde entier était déjà assuré et qu’il ne restait plus qu’à savoir qui y parviendra le premier. L’hypothèse générale du scénario de l’ONU est que les pays électrifieront complètement leurs économies le plus tôt possible et élimineront également toutes les sources de production d’électricité hors hydrocarbures.
Mais aucune de ces croyances et attentes n’est correcte. Le monde ne se « décarbonise » tout simplement pas.
À l’échelle mondiale, les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone et d’autres gaz comme le méthane, sont l’électricité et le chauffage (31 %), les transports (15 %), l’industrie manufacturière (12 %), l’agriculture (11 %) et la foresterie (6 %). Presque toutes ces émissions sont liées à l’énergie, à l’exception des émissions provenant des changements d’affectation des sols et de la foresterie.
En 1990, lorsque l’attention mondiale s’est focalisée pour la première fois sur les questions climatiques, les émissions annuelles de dioxyde de carbone provenant de la combustion humaine de sources d’énergie s’élevaient à environ 23 milliards de tonnes. En 2019, les émissions annuelles ont atteint près de 35 milliards de tonnes, soit environ 50 % de plus. Depuis 1990, elles ont augmenté chaque année sauf trois.
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Les tendances de l’offre, de la demande et des émissions mondiales d’énergie sont surveillées et signalé chaque année dans la Revue statistique de l’énergie mondiale, autrefois publiée par British Petroleum mais désormais par le Institut de l’énergie. La dernière édition de la revue est parue le 20 juin. Parmi ses points forts :
- En 2023, les émissions mondiales liées à l’énergie étaient supérieures de 1,6 % à celles de 2022.
- L’origine géographique des émissions a changé au fil du temps. Celles des pays membres de l’OCDE ont d’abord augmenté, mais ont ensuite lentement diminué, tandis que celles des pays non membres de l’OCDE ont augmenté de manière continue.
- En 2023, les pays non membres de l’OCDE ont produit 68 % des émissions mondiales, contre seulement 32 % pour les pays de l’OCDE. Les tendances futures en matière d’émissions seront presque certainement déterminées par la croissance des économies et des populations des pays non membres de l’OCDE.
- La Chine à elle seule produit 32 % des émissions mondiales. En 2023, les émissions de la Chine ont augmenté de 6 %. Ses émissions croissance en 2023, elles ont dépassé les émissions totales du Canada pour cette année-là.
- En 2023, les États-Unis ont produit 13 %, l’Europe 10 % et le Canada 1,5 % des émissions mondiales totales.
- En 2023, la consommation mondiale d’énergie s’élevait à 620 exajoules. Le charbon, source d’énergie la plus émettrice, en a produit 196, le gaz naturel 164 et le pétrole 196. Au total, ces sources d’hydrocarbures ont fourni 81,4 % de l’énergie mondiale. De leur côté, l’énergie nucléaire et l’hydroélectricité ont fourni respectivement 25 et 40 exajoules. Les énergies renouvelables (éolienne, solaire et biomasse) n’ont fourni que 51 exajoules, soit 8 % du total.
- En 2023, l’électricité fournira moins de 20 % de l’énergie mondiale. En d’autres termes, le monde est loin d’être complètement électrifié.
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L’objectif proposé par l’ONU en matière d’émissions de gaz à effet de serre est d’être au moins 40 % inférieurs aux niveaux de 2005 d’ici 2030 et au moins 80 % inférieurs aux niveaux de 2005 d’ici 2050. Mais les tendances passées et présentes en matière de consommation d’énergie et d’émissions mondiales sont en hautpas en bas.
Certains politiciens et militants affirment que les politiques visant à restreindre les investissements dans l’exploration, la production et l’exploitation des hydrocarbures finiront par forcer un changement dans les habitudes de consommation. Peut-être. Jusqu’à présent, cependant, rien n’indique que cela se produise. L’examen statistique de cette année indique que la consommation totale d’hydrocarbures liquides (c’est-à-dire le pétrole, les condensats et les liquides de gaz naturel) a dépassé 103 millions de barils par jour en 2023, tandis que la production de pétrole brut a augmenté de plus d’un million de barils par jour par an pour la dixième année consécutive (à l’exception de l’année de la pandémie de 2020). La production de gaz naturel a légèrement augmenté par rapport aux niveaux de 2022 pour atteindre plus de 4 000 milliards de mètres cubes et la production de charbon a dépassé les neuf milliards de tonnes, dans les deux cas leurs niveaux les plus élevés jamais enregistrés.
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Poste Financier
Robert Lyman est un économiste de l’énergie à la retraite.
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