Opinion : Vous vous inquiétez des prix des courses ? Attendez que nous obtenions une comptabilité carbone obligatoire

Les détaillants pourraient être tenus de rendre compte des émissions de la production à la consommation de tout ce qu’ils vendent

Contenu de l’article

Par Tammy Nemeth

Si le gouvernement fédéral s’inquiète maintenant des prix des produits alimentaires, attendez que la crise mondiale durabilité et lié au climat les divulgations financières de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) arrivent au Canada.

Contenu de l’article

Entre autres choses, ces normes imposent le recours à une comptabilisation des émissions de CO2 intrusive, lourde et coûteuse sur l’ensemble de la chaîne de valeur d’une entreprise. Pour les détaillants en alimentation, cela implique d’expliquer et de comptabiliser les émissions liées à la production, au transport, à l’emballage, à la réfrigération, à la consommation et à l’élimination de tout ce qu’ils vendent. En d’autres termes, votre épicerie devra quantifier toutes les émissions de la viande de hamburger que vous avez achetée : que ce soit lors de sa production (y compris toutes les étapes de la ferme au transformateur), de son transport jusqu’au magasin, de son emballage et de sa réfrigération au magasin, ainsi que vos déplacements vers et depuis le magasin, votre réfrigération et éventuellement votre cuisson du hamburger, ainsi que votre élimination de l’emballage et de tout gaspillage de nourriture.

Publicité 2

Contenu de l’article

Inutile de dire que faire et documenter ces calculs pour chaque produit du magasin ne réduira pas votre facture d’épicerie, mais augmentera plutôt les coûts des épiciers et donc leurs prix également. Qu’ont à dire les détaillants en alimentation et les autres entreprises concernant l’aspect pratique, le fardeau et les répercussions financières de ces normes au Canada ? Jusqu’à présent, il semble que ce ne soit pas grand-chose.

Les comptables guerriers du nouveau Conseil canadien des normes de durabilité (CSSB) ont récemment déclaré que les consultations avec les Canadiens sur les normes mondiales pourrait commencer en 2024. Compte tenu des conséquences considérables des normes en termes de coûts, de reporting et de modification complète de la manière dont les entreprises, quelle que soit leur taille, font des affaires, les discussions devraient être aussi ouvertes et complètes que possible. Mais cela ne semble pas être le plan. En fait, c’est un mauvais signe que le CSSB affirme avoir déjà engagé dans le cadre d’une sensibilisation significative des parties prenantes. Mais avec qui exactement les membres du conseil d’administration se sont-ils entretenus ?

Il est difficile de déterminer précisément quels avis le CSSB a sollicités. En revanche, l’ISSB fournit accès libre à ses réunions et ordres du jour enregistrés, tient un registre de l’engagement important des parties prenantes, publie toute la documentation pertinente, y compris tous les commentaires qu’elle reçoit, et promeut ouvertement les interviews et les présentations des membres du conseil d’administration sur les réseaux sociaux.

Contenu de l’article

Publicité 3

Contenu de l’article

Le CSSB n’offre pas une telle transparence. On ne sait pas clairement quand il s’est réuni, ce qui était à l’ordre du jour, de quoi il a été question, quels commentaires ont été reçus, qui le conseil a consulté, quels types de présentations le président ou les membres du conseil ont fait, ou bien d’autres choses encore. Sur toutes ces questions, son site Internet ne contient aucune information utile. Sauf si vous êtes déjà connecté au réseau interne de organismes de réglementation des valeurs mobilièresles organismes de normalisation de l’information financière, ou CPA-Canadavous n’aurez aucune idée de ce qui se passe.

Même lorsque le CSSB sollicite des commentaires sur les futures normes de l’ISSB, la transparence fait défaut. Par exemple, il a encouragé certaines entreprises et groupes à donner leur avis sur deux futurs projets de l’ISSB. Les groupes canadiens ont été dirigés vers un portail de sondage en ligne du CSSB, mais les réponses n’ont pas été publiées individuellement, mais plutôt agrégé et interprété par le CSSB. Le conseil d’administration canadien semble agir davantage comme un filtre ou un gardien dans le processus. Le président et les membres du conseil d’administration du CSSB, issus principalement du secteur comptable, sont nommés par un comité composé de régulateurs, d’experts en développement durable et d’autres comptables et peuvent donc ne pas être habitués à une consultation ouverte et approfondie.

Publicité 4

Contenu de l’article

Le manque de transparence du CSSB contraste fortement avec les pratiques du Royaume-Uni. Dans son examen des normes ISSB, il a ouvert une large consultation, ou «demande de preuves», sur : comment (ou si) les normes ISSB pourraient être mises en œuvre au Royaume-Uni ; s’ils généreront des bénéfices proportionnés à leurs coûts ; dans quelle mesure leur préparation est techniquement réalisable ou non ; et quels changements pourraient être nécessaires pour les adapter au contexte économique britannique. Le Canada a peut-être promis ce niveau de détail, mais jusqu’à présent, il n’a pas tenu ses promesses.

Histoires connexes

Les normes à venir ne constituent pas simplement un autre ensemble de règles comptables qui devraient être laissées aux comptables pour décider. Ils visent à transformer complètement la façon dont toutes les entreprises canadiennes fonctionnent, et les impacts substantiels qu’ils auront sur les coûts seront répercutés sur les consommateurs. Même si les normes augmenteront les coûts de toutes les industries, leur apparition à un moment où les Canadiens sont déjà confrontés à une inflation substantielle des prix des aliments constitue une préoccupation particulière. De nouveaux coûts généralisés ne devraient pas être imposés à l’économie sans discussion ni débat. Nous avons besoin d’un débat beaucoup plus approfondi que celui qui a été mené jusqu’à présent.

Tammy Nemeth est une analyste énergétique basée au Royaume-Uni.

Contenu de l’article

commentaires

Postmedia s’engage à maintenir un forum de discussion vivant mais civil et encourage tous les lecteurs à partager leurs points de vue sur nos articles. Les commentaires peuvent prendre jusqu’à une heure pour être modérés avant d’apparaître sur le site. Nous vous demandons de garder vos commentaires pertinents et respectueux. Nous avons activé les notifications par e-mail : vous recevrez désormais un e-mail si vous recevez une réponse à votre commentaire, s’il y a une mise à jour d’un fil de commentaires que vous suivez ou si un utilisateur que vous suivez commente. Consultez nos directives communautaires pour plus d’informations et de détails sur la façon d’ajuster vos paramètres de messagerie.

Source link-29