lundi, novembre 25, 2024

Opinion : Une fonction publique où le gouvernement canadien excelle : le suicide assisté

De nombreux Canadiens se voient offrir ou demandent la mort en raison d’un manque de soutien pour vivre leur vie

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Depuis la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en 2016, plus de 30 000 Canadiens sont morts de ces façons. Beaucoup de ces décès étaient du genre envisagé par les partisans de la loi. Mais beaucoup d’autres soulèvent de graves inquiétudes quant au fonctionnement actuel de la loi : des prisonniers enchaînés ont été euthanasiés ; la mort a été offert aux anciens combattants atteints de SSPT ; et il y a eu des alarmants rapports des demandes d’euthanasie en raison du manque de logement pour les personnes handicapées. Il semble que de nombreux Canadiens se voient offrir ou demandent la mort en raison d’un manque de soutien pour vivre leur vie.

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Mais, disent les philosophes de l’Université de Toronto Kayla Wiebe et Amy Mullin dans une récente papier, même s’il est vrai que des « conditions injustes » influencent la demande de mort, voire en sont la principale motivation, la mort doit toujours être proposée. La nécessité de donner la priorité à l’autonomie signifie apparemment que, même lorsqu’il y a un « manque injuste de choix à la disposition des gens », tout « choix » de mourir qui en résulte doit être prévu.

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C’est un triste commentaire sur ce pays que des personnes confrontées à de grandes difficultés personnelles ne puissent pas obtenir l’aide qui leur permettrait de continuer à vivre leur vie. Et ce n’est pas seulement sur les politiciens et les bureaucrates, c’est sur nous tous : la société devrait soutenir ceux qui sont en détresse, pas seulement le gouvernement.

Un cas troublant concernait Christine Gauthier, caporale à la retraite et paralympienne, qui cherchait de l’aide depuis plus de cinq ans pour faire installer une rampe pour fauteuil roulant. Gautier partagé avec CTV son incrédulité lorsque le gouvernement n’a pas pu accéder à sa demande mais lui a plutôt proposé l’euthanasie : « Tu vas m’aider à mourir, mais tu ne m’aideras pas à vivre ? »

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Tu vas m’aider à mourir mais tu ne m’aideras pas à vivre ?

Christine Gautier

Les défenseurs des personnes handicapées, y compris les Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des personnes handicapéesont souligné comment l’euthanasie et le suicide assisté, et en particulier leur disponibilité pour ceux qui ne sont pas en phase terminale, renforcent les hypothèses capacitistes selon lesquelles les vies handicapées ne valent pas la peine d’être vécues.

L’euthanasie des prisonniers est tragiquement ironique. La peine de mort a été abolie au Canada en raison de la crainte d’une condamnation injustifiée et de la crainte que l’État ne se mêle de tuer. Mais cette approche prudente de mettre fin à la vie humaine semble avoir été renversée. Au 21e siècle, les prisonniers reçoivent des injections létales de la même manière que sous la peine capitale, c’est-à-dire enchaînés et entourés de gardiens, mais maintenant cela se fait par respect pour leur droit à l’autonomie.

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En tant que société, nous avons fait fi de la prudence face à l’expansion rapide de l’euthanasie et du suicide assisté, tant en ce qui concerne le nombre considérable de Canadiens euthanasiés que les règles en évolution rapide concernant les personnes éligibles. En 2021, les tribunaux ont supprimé l’exigence que la mort soit raisonnablement prévisible. Cette année, l’accès à la mort volontaire devait être accessible aux personnes atteintes de maladie mentale, bien que cela ait maintenant été retardé d’un an. L’élargissement de l’admissibilité aux enfants est également en cours de discussion.

Le bien commun doit être au centre des discussions sur l’euthanasie et le suicide assisté au Canada. Au début de la pandémie, les Canadiens et leurs gouvernements ont accordé la priorité à la protection des personnes les plus vulnérables de la communauté. Cela contrastait fortement avec la façon dont les avocats et les tribunaux abordaient l’euthanasie et le suicide assisté. Le souci de la communauté a maintenant cédé la place à une autonomie personnelle radicale – au milieu de rapports selon lesquels même les limites et les garanties établies très libérales échouent.

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Quelles que soient les lacunes des réponses gouvernementales et sociales à la propagation du COVID-19, et elles étaient évidemment nombreuses, nous avons vu de belles expressions d’interdépendance et de responsabilité envers nos familles et nos communautés au milieu des problèmes de vie et de mort. Nous devons retrouver ce sens lorsque nous pensons à l’euthanasie et au suicide assisté. Les Canadiens ont besoin des moyens de bien vivre, plutôt que simplement des moyens d’être tués. Nous ne voulons pas que cela devienne une « valeur canadienne » que si vous éprouvez des difficultés, votre gouvernement se tient prêt à vous aider à sortir de votre vie et à faire face à tout ce qui vient ensuite.

Rebecca Vachon est directrice du programme de santé au groupe de réflexion Cardus.

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