Les conservateurs disent vouloir des dépenses fédérales « par répartition ». Voici une façon dont cela pourrait fonctionner. Qu’en pensent les autres partis ?
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Par John Lester
Pierre Poilievre a un slogan pour fixer le budget : « pay as you go ». Bien que moins accrocheur que « supprimer les impôts », il est plus susceptible d’améliorer la situation des Canadiens. Les conservateurs s’engagent à équilibrer le budget en maîtrisant les dépenses. Une loi par répartition exigerait que les nouvelles dépenses soient compensées par des réductions des dépenses existantes.
Les détails des réductions de dépenses et de la loi par répartition sont promis pour la campagne électorale. Voici quelques conseils non sollicités sur ce que la plateforme devrait dire.
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Pour commencer, une loi par répartition présuppose l’existence d’un plafond de dépenses qui obligerait les nouvelles initiatives à être financées par des réaffectations. Comme je l’explique dans un article récent de l’Institut CD Howece plafond devrait être fixé dans les programmes électoraux afin que les électeurs aient, comme ont coutume de le dire les conservateurs, « un choix très clair » quant aux dépenses gouvernementales.
Dans le cadre de leur programme, les conservateurs pourraient exprimer le plafond des dépenses en pourcentage du PIB tendanciel. Par exemple, ils pourraient s’engager sur une voie qui réduirait la part des dépenses de programmes dans le PIB à son niveau d’avant la pandémie. Cela nécessiterait de réduire les dépenses de programmes prévues d’environ 35 milliards de dollars d’ici 2028-2029. Quiconque craint que cela ne constitue une contrainte irréalisable sur la flexibilité politique devrait comprendre que cela entraînerait une légère baisse des dépenses réelles d’environ 2 pour cent au cours des quatre prochaines années. Et le plafond exclurait les dépenses affectées par l’état de l’économie, comme les prestations d’assurance-emploi. Il y aurait également des exceptions pour des augmentations discrétionnaires et limitées dans le temps afin de stabiliser l’économie face à un ralentissement économique majeur.
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S’ils remportent les élections, le premier budget des conservateurs devrait alors présenter un plan de dépenses quinquennal plus détaillé et plus contraignant. Le plafond devrait être une limite supérieure pour les dépenses exprimées en dollars. Il devrait prévoir une exception supplémentaire pour les erreurs dans la prévision des déterminants sous-jacents des dépenses au titre des programmes législatifs, tels que l’inflation et la croissance du nombre de bénéficiaires des programmes. Mais les nouveaux programmes non inclus dans les dépenses prévues seraient soumis à la législation par répartition : ils devraient être financés par la réduction d’autres dépenses.
Pour démontrer l’engagement des conservateurs à contrôler les dépenses, leur plateforme électorale devrait inclure des mesures spécifiques qui réduiront les dépenses prévues d’au moins 7 milliards de dollars par an d’ici 2028-2029. S’engager à supprimer l’application ArriveCan et la Banque d’infrastructures n’est pas suffisant. Un bon point de départ pour établir la liste élargie est mon document récent sur les subventions aux entreprises. Le gouvernement fédéral consacre actuellement 40 milliards de dollars à ces subventions, soit une hausse 140 pour cent depuis 2014-15, avec une augmentation supplémentaire de 25 pour cent prévue d’ici 2027-28. Après avoir analysé ces programmes, je conclus que quatre dollars sur cinq dépensés en subventions aux entreprises sont gaspillés. Il ne serait pas difficile de trouver 7 milliards de dollars d’économies qui amélioreraient la situation des Canadiens.
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En réduisant les dépenses, les conservateurs devraient résister à la tentation de répartir la douleur avec des coupes généralisées. Leur plateforme électorale devrait définir leurs priorités globales et s’engager à un examen approfondi des dépenses, dans le but d’éliminer ou de modifier les programmes qui ne valorisent pas l’argent des contribuables ou qui sont incompatibles avec les priorités de la plateforme.
Plusieurs personnes seront surprises d’apprendre que le gouvernement fédéral consacre actuellement beaucoup d’argent à l’évaluation des programmes. Malheureusement, les évaluations qu’il effectue ne seront d’aucune utilité dans le cadre d’un examen de programme axé sur l’optimisation des ressources. Les évaluations internes évaluent presque toujours l’efficacité en termes de réponse des bénéficiaires du programme. Par exemple, les subventions aux entreprises sont évaluées en considérant les réponses des entreprises subventionnées : les investissements, la production et le nombre d’emplois ont-ils augmenté ? Ce n’est pas vraiment un test : il serait étonnant que les entreprises n’a pas répondre favorablement à une subvention.
La question qu’il faut plutôt se poser est de savoir si les Canadiens en général sont plus riches ou plus pauvres à cause de la subvention. Les contribuables en ont-ils pour leur argent ? Malheureusement, cette question est rarement posée. J’ai examiné 48 évaluations préparées depuis 2020 dans huit départements et j’ai constaté que quatre seulement allaient au-delà de l’évaluation des impacts sur les bénéficiaires des programmes pour examiner si les programmes représentaient une optimisation des ressources.
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La responsabilité fiscale fait l’objet d’un certain temps d’antenne, mais Pierre Poilievre veut se battre lors des élections sur la « suppression de l’impôt ». C’est accrocheur mais c’est une mauvaise économie. Fixer un prix aux émissions de combustibles fossiles et restituer les bénéfices aux consommateurs est un moyen efficace de réduire notre empreinte carbone. La suppression de la taxe signifie soit une augmentation des émissions, soit des moyens plus coûteux de les réduire.
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Mais l’autre promesse des conservateurs d’offrir un véritable choix en matière de dépenses lors des prochaines élections offre la possibilité d’améliorer la situation des Canadiens. Nous devrions les obliger à le faire et demander aux autres partis, s’ils n’aiment pas « l’austérité » conservatrice, comment ils pourraient assurer la responsabilité financière.
John Lester est chercheur en résidence à l’Institut CD Howe.
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