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Les derniers chiffres clés de la production minière canadienne et mondiale sont sortis, et ils sont sombres. Le Agence internationale de l’énergie dit que pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050, nous devons produire six fois la production mondiale actuelle d’intrants minéraux juste pour construire les turbines, les lignes de transmission, les batteries et d’autres éléments essentiels pour les infrastructures énergétiques à faible émission de carbone. Au lieu de cela, nous exploitons moins qu’en 2019. Alors que les décideurs politiques limitent les nouveaux investissements dans les combustibles fossiles, les matières premières dont nous avons besoin pour développer des formes d’énergie alternatives n’arrivent pas assez rapidement. Le résultat semble être une crise d’énergie.
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La 38e édition du Rapport sur les données minières mondiales, publié chaque année par le gouvernement autrichien, constate que la production minière ne répond pas aux espoirs des gouvernements qui s’efforcent d’augmenter leurs propres sources nationales et amicales de minéraux. Au contraire, la production a à peu près plafonné, le secteur n’ayant pas encore atteint le pic de production de 18 milliards de tonnes métriques atteint en 2019. Loin d’augmenter nos productions, nous avons du mal à les maintenir.
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Plus troublant encore : plus d’un tiers de la production minière mondiale reste contrôlée par nos deux plus grands adversaires géopolitiques. La Chine est toujours responsable de plus d’un quart du total et la Russie de 9,2 % supplémentaires. La Chine est le plus grand producteur mondial de 29 matières premières différentes et domine la transformation et le raffinage de beaucoup d’autres.
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Le financement minier mondial représente à peine le tiers de ce qu’il était il y a dix ans
Au Canada, entre-temps, nous pesons en dessous de notre poids, ne nous classant qu’au huitième rang de la production mondiale, bien derrière nos pairs, les États-Unis (deuxième) et l’Australie (quatrième). Nous sommes en tête du peloton en matière de nouvelles dépenses d’exploration, mais notre production réelle de minéraux critiques est en baisse, malgré l’attention renouvelée du gouvernement fédéral et les accords bilatéraux avec la plupart de nos alliés les plus proches pour augmenter l’offre.
Ressources naturelles Canada a publié son résultats annuels de la production minière à la mi-avril, confirmant qu’en 2022 nous produisions moins de minéraux critiques – le cuivre, le cobalt, le nickel, le zinc, l’uranium et les métaux du groupe du platine indispensables à la transition énergétique – qu’en 2019. La production d’or, qui est une couverture contre l’inflation et l’incertitude économique, ont augmenté, tout comme la production d’argent, de fer et de potasse, un ingrédient clé des engrais. Mais ils ne nous aideront pas à atteindre nos objectifs climatiques et une production de métaux qui ne décollera pas de sitôt, selon l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs.
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L’investissement minier est anémique dans le monde entier, ayant chuté de 35 % entre 2021 et 2022, victime des taux d’intérêt élevés et de la volatilité des prix. Le financement global du secteur minier mondial représente à peine un tiers de ce qu’il était il y a dix ans, passant de 119 milliards de dollars américains au sommet du dernier cycle des matières premières en 2013 à un lamentable 42 milliards de dollars américains l’an dernier. Loin d’augmenter la production minérale pour un futur monde net zéro, nous vivons des investissements réalisés dans le passé.
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Les gouvernements sont conscients et concernés par le problème. Lors de la dernière réunion du G7 sur le climat et l’énergie au Japon, où les minéraux critiques étaient au premier plan des discussions, le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique Steven Guilbeault a assuré aux journalistes : « Nous pouvons devenir un fournisseur fiable de ces ressources ou produits pour nos alliés internationaux. ” Le mot clé, bien sûr, est « devenir ». Parce que les dernières données montrent que, malgré ce qui pourrait être les meilleures intentions, le Canada ne comble pas encore les lacunes d’approvisionnement dont souffre le monde en minéraux critiques fiables et abordables. Le mois dernier, notre seule mine de terres rares suspendu production en raison des coûts élevés et des prix bas des produits de base. Les coûts d’investissement élevés, les difficultés de la chaîne d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre et le fardeau réglementaire ne sont pas des problèmes propres au Canada. Mais ce sont toujours des problèmes.
Les plans, engagements et déclarations fédéraux récents sur les minéraux critiques sont tous les bienvenus. Mais en fin de compte, ce sont des propositions, des approbations, des investissements et des constructions qui sont nécessaires. Et ceux-ci ne viennent pas assez vite.
Heather Exner-Pirot est directrice de l’énergie, des ressources naturelles et de l’environnement à l’Institut Macdonald-Laurier.