Opinion : Un régime national d’assurance-médicaments réduira l’accès aux médicaments pour près de 26 millions de Canadiens

Les régimes publics existants couvrent moins de médicaments que les régimes privés et prennent deux fois plus de temps pour les couvrir une fois que Santé Canada les a approuvés.

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Le récent budget fédéral prévoyait 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour soutenir le lancement d’un régime national d’assurance-médicaments. L’argent servira à financer des prestations universelles de médicaments sur ordonnance pour les contraceptifs et les médicaments contre le diabète et vise à constituer la première étape vers des programmes complets, financés par le gouvernement fédéral et à payeur unique, qui remplaceront éventuellement les régimes d’assurance-médicaments publics et privés existants.

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En prenant cette mesure, la coalition libérale-NPD à Ottawa montre un manque étonnant de préoccupation quant à la façon dont le régime national d’assurance-médicaments perturbera les prestations de médicaments sur ordonnance pour les Canadiens assurés par le secteur privé.

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Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, 25,5 millions de Canadiens – soit 64 pour cent d’entre nous – bénéficient d’une assurance médicaments sur ordonnance dans le cadre de régimes privés. De plus, les gouvernements provincial et fédéral offrent des prestations de médicaments à certaines populations cibles définies en fonction de leur âge, de leur revenu, de leur maladie ou de leur statut d’Autochtone. Les personnes qui se retrouvent entre les mailles du filet des régimes privés et publics sont protégées par des programmes de filet de sécurité financés par l’État pour les dépenses personnelles en médicaments sur ordonnance qu’offrent toutes les juridictions du Canada.

En résumé, les Canadiens sont déjà universellement assurés contre les dépenses catastrophiques – mais uniquement pour les médicaments approuvés par ces différents régimes. La liste des médicaments couverts est différente selon les programmes privés et publics. Les régimes privés sont généralement plus complets. Telus Health rapporte que plus de 80 pour cent des régimes d’assurance-médicaments privés ont des listes de formulaires ouvertes, ce qui signifie qu’elles incluent généralement tous les médicaments dont la commercialisation est autorisée par Santé Canada.

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Le plus gros problème du pays en matière de couverture des médicaments est que ses programmes publics d’assurance médicaments ne couvrent pas beaucoup de nouveaux médicaments. Si les médicaments prescrits à une personne assurée ne figurent pas sur le formulaire public, cette personne est exposée à 100 pour cent du coût à titre de dépenses personnelles. Malheureusement, l’assurance-médicaments ne résout pas ce problème.

Il est vrai que l’assurance-médicaments permettra à tous les Canadiens de bénéficier d’un système unique, calqué sur les régimes publics d’assurance-médicaments existants. Pour examiner comment cela pourrait affecter l’accès aux médicaments, j’ai comparé le nombre de nouveaux médicaments couverts par les régimes d’assurance-médicaments publics et privés et le temps d’attente des Canadiens pour avoir un accès assuré à ces médicaments. L’analyse a utilisé des données provenant de la principale source d’information sur le marché pharmaceutique, IQVIA Inc., ainsi que des formulaires provinciaux et fédéraux.

Le preuve est clair : la couverture des médicaments innovants est meilleure et plus rapide dans les régimes privés que dans les régimes publics. En excluant les vaccins et les produits radiopharmaceutiques, sur les 166 nouveaux médicaments autorisés à la commercialisation par Santé Canada entre 2018 et 2022, à la fin de 2023, les régimes publics d’assurance-médicaments n’en couvraient que 18 pour cent en moyenne, comparativement à 68 pour cent en moyenne dans les régimes privés d’assurance-médicaments. . En d’autres termes, les Canadiens bénéficiant de régimes publics étaient couverts pour moins d’un nouveau médicament sur cinq que Santé Canada jugeait sûr et efficace au cours de la période d’étude, tandis que les Canadiens bénéficiant de régimes privés étaient couverts pour 3,5 sur cinq.

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En moyenne, les Canadiens assurés publiquement ont attendu plus de deux ans avant que leurs médicaments soient disponibles dans leur régime provincial ou fédéral après l’approbation de Santé Canada. C’était deux fois plus long que le temps d’attente moyen vécu par les Canadiens assurés par le secteur privé. Pour être précis, le délai de couverture d’assurance était en moyenne de 770 jours pour toutes les inscriptions des 11 listes publiques de médicaments provinciales et fédérales, alors que le temps d’attente comparable dans les régimes privés n’était que de 369 jours.

Le retard n’est cependant pas le principal problème. De nombreux nouveaux médicaments n’étaient tout simplement pas répertoriés publiquement, même après six ans. En 2018, Santé Canada a délivré 38 autorisations de mise en marché pour de nouvelles substances actives. Au 31 décembre de l’année dernière, le nombre de ces médicaments inscrits sur les formulaires publics variait d’un minimum de trois en Colombie-Britannique à un maximum de 13 en Nouvelle-Écosse. L’Ontario n’en avait répertorié que neuf. La moyenne pour les régimes privés était de 29.

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Malgré ce que prétendent ses partisans, un régime national d’assurance-médicaments n’améliorera pas la couverture d’assurance des Canadiens. Au contraire, cela universalisera la rareté et les retards que connaissent actuellement les régimes publics d’assurance-médicaments et réduira l’accès aux nouveaux médicaments pour les Canadiens actuellement couverts par les régimes privés.

Brett Skinner est PDG de l’Institut canadien des politiques de santé.

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