Les marges bénéficiaires dans l’industrie de l’épicerie ont toujours été faibles et le restent
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De Karl Littler
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Le rapport que vient de publier le Bureau de la concurrence sur l’industrie de l’épicerie devrait être le dernier clou dans le cercueil de la campagne de « cupidité » contre les épiciers canadiens. Dans une période d’angoisse compréhensible des consommateurs face à la hausse des prix des denrées alimentaires, les opportunistes politiques ont pointé du doigt l’industrie de l’épicerie, d’abord sur la hausse des prix des denrées alimentaires, puis en se tournant vers les accusations selon lesquelles les épiciers gonflaient leurs marges sur le dos de l’inflation.
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Le sophisme de l’histoire de la « cupidité » est bien en vue depuis des mois. Statistique Canada a publié un étude novembre dernier qui attribuait l’inflation des prix des aliments à ses multiples causes mondiales, sans laisser entendre que les épiciers canadiens profitaient de la situation.
Plus récemment, la Banque du Canada trouvé que si les détaillants (dont les épiciers sont une composante importante) ont répercuté les augmentations de leurs fournisseurs dollar pour dollar, rien n’indique qu’ils ont augmenté leurs propres marges en cours de route.
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Et en ce qui concerne les bénéfices des épiceries, le principal institut de recherche sur les aliments au Canada a découvert la même chose : Sylvain Charlebois du Laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie a déclaré que la « cupidité » des épiceries est un mythe et a déclaré qu’il « ne voyait aucune preuve de profit sur tous les comptes.
Le récit de la « cupidité » aurait dû être mis de côté par le Comité de l’agriculture de la Chambre des communes, qui a tenu des audiences et publié son propre rapport plus tôt cette année. Il a attribué l’inflation alimentaire à des phénomènes mondiaux : la guerre en Ukraine, la flambée des coûts des aliments pour animaux, du carburant et des engrais, les interruptions de la chaîne d’approvisionnement et les événements climatiques. Il a également refusé de fournir des exemples ou des données sur les épiciers augmentant leurs marges.
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Mais au lieu de faire ce qu’il faut et de déclarer le frottis mort, le comité a choisi de passer la patate chaude, recommandant que : « Si le Bureau de la concurrence trouve des preuves dans sa prochaine étude de marché que les grandes chaînes d’épicerie génèrent des profits excédentaires sur les produits alimentaires, le Le gouvernement du Canada devrait envisager d’introduire un impôt sur les bénéfices exceptionnels.
Ce qui nous amène au rapport de cette semaine. Loin de constater que les bénéfices des épiciers sont « excessifs », le bureau déclare à plusieurs reprises que les bénéfices des épiciers sont « modestes ».
L’épicerie a toujours été une activité à volume élevé et à faible marge et elle le reste. Au fil du temps, avec une population croissante et une inflation des prix se produisant plus tôt dans la chaîne alimentaire, les dollars nominaux dépensés pour l’épicerie vont augmenter. Mais les pourcentages de profit restent les mêmes.
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Le marché canadien de l’épicerie a toujours accueilli favorablement la concurrence, comme ce fut le cas lorsque Costco et Walmart sont entrés. Les consommateurs canadiens, en particulier dans les milieux urbains et suburbains, ont divers choix pour leurs achats d’épicerie auprès d’épiciers de tailles et de formats variés. La part de marché de l’épicerie au Canada pour les cinq principaux joueurs est comparable aux parts de marché en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Italie. La concentration du marché américain est plus faible à l’échelle nationale, mais c’est pour une population de 330 millions d’habitants. Les régions ayant des populations similaires à celles du Canada, comme le sud de la Californie ou la Floride, ont des populations similaires ou plus haut niveaux de concentration.
Le bureau rapport (à la p. 36) indique que les épiciers étrangers hésitent peut-être parce qu’ils voient à quel point les épiciers canadiens se livrent une concurrence agressive sur les prix et parce que le Canada détient déjà une part bien établie du marché des épiciers à rabais. C’est quelque peu paradoxal : une plus grande concurrence pourrait entraîner une baisse des prix, mais les épiciers étrangers ne lèvent pas la main pour entrer sur notre marché parce que les épiciers canadiens se livrent déjà une concurrence féroce sur les prix.
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En somme, chaque organisme compétent et indépendant qui s’est penché sur ces questions au cours de l’année écoulée a démystifié la calomnie de la cupidité, certains le faisant de manière très spécifique. Et de l’autre côté de la question? Grillons. Quand est venu le temps de publier le rapport AGRI, les opportunistes qui ont fait tant de démagogie l’année dernière ont hésité à apporter la moindre preuve.
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Faisons ce qu’il faut de responsable et déclarons la calomnie de la cupidité officiellement morte. Et, avec elle, la taxation des « bénéfices excédentaires » dans l’épicerie. Il a toujours été absurde de suggérer que des marges d’épicerie de l’ordre de deux à quatre pour cent sont excessives. Des rapports trimestriels accessibles au public montrent que les faibles marges des épiciers sont pâles par rapport aux marges des autres industries en contact avec les consommateurs au Canada, ainsi qu’à celles de la plupart des acteurs plus tôt dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
Concentrons-nous plutôt sur le défi de l’inflation et ses causes profondes et sur les problèmes d’insécurité alimentaire. Les épiciers le font quotidiennement. Les décideurs politiques devraient également le faire.
Karl Littler est vice-président principal des affaires publiques au Conseil canadien du commerce de détail.
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