Les libéraux sévissent contre les propriétaires de logements locatifs à court terme dans leur mise à jour financière – tout en ignorant la nécessité d’une construction à grande échelle de bâtiments privés
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Par Aaron Wudrick et Jon Hartley
Dans la mise à jour financière de mardi, le gouvernement Trudeau a tenté d’enterrer le plomb dans une mauvaise nouvelle de déficits plus importants, de remboursements de la dette plus élevés et d’une économie affaiblie.
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À la suite d’une série de sondages d’opinion montrant que les libéraux sont de plus en plus à la traîne des conservateurs de l’opposition, la mise à jour dégage également un sentiment d’urgence palpable alors que le gouvernement se démène pour s’attaquer à une question cruciale sur laquelle il a été complètement pris au dépourvu : le logement.
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Le logement est devenu, ces derniers mois, la principale préoccupation politique au Canada. Cela touche plus durement les Canadiens à revenu moyen et faible et explique en grande partie pourquoi les libéraux ont perdu du soutien parmi ces circonscriptions clés, qui incluent de manière disproportionnée les jeunes Canadiens.
En réponse à leur défaite dans les sondages, les libéraux ont tardivement commencé à agir dans ce dossier — en supprimer la TPS sur les nouvelles constructions locatives et en consacrant 4 $ milliards à un programme d’accélération du logement qui vise à inciter les municipalités à supprimer les barrières de zonage prohibitives. La mise à jour financière vantait que ce fonds avait déjà signé des accords avec neuf villes pour construire 21 000 logements au cours des trois prochaines années, ce qui semble impressionnant si l’on considère que le Canada a besoin d’environ 3,5 millions de nouveaux logements d’ici 2030 pour résoudre la crise de l’accessibilité financière.
Même si toute nouvelle offre de logements sera la bienvenue, ces mesures constituent des réactions instinctives de la part d’un gouvernement qui tente de résoudre les problèmes en les inondant à la hâte d’argent. Même si le Fonds d’accélération du logement se concentre à juste titre sur la suppression du zonage restrictif, le véritable objectif devrait être d’encourager la construction de logements privés à grande échelle, plutôt que de simplement subventionner des logements publics supplémentaires. La véritable cause de la pénurie de logements au Canada n’est pas l’échec du marché mais une série d’échecs politiques sur plusieurs fronts et niveaux.
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Le plus alarmant est peut-être l’attaque du gouvernement contre les logements locatifs à court terme en réduisant les déductions fiscales disponibles pour les propriétaires fonciers, présentée comme une croisade contre les propriétaires cupides qui profitent des touristes tandis que les Canadiens ordinaires se démènent pour garder un toit au-dessus de leur tête. L’hypothèse implicite semble être qu’en rendant les locations à court terme moins attractives, ces logements seront comme par magie transformés en logements locatifs à long terme (ce qui est pour le moins un vœu pieux). Ce faisant, le gouvernement néglige les diverses raisons pour lesquelles les Canadiens choisissent de louer des propriétés à court terme.
La flexibilité, facilitée par des plateformes comme Airbnb, est essentielle pour ceux qui ne souhaitent pas s’engager dans des responsabilités de propriétaire à plein temps. De plus, les Canadiens peuvent avoir des membres de leur famille qui ont besoin de logement de façon intermittente, comme des parents vieillissants ou des étudiants universitaires. La location à long terme, confrontée à des problèmes de conformité et à des défis d’expulsion, n’est pas attrayante pour de nombreux propriétaires. Si le gouvernement choisissait plutôt de rendre le travail d’un propriétaire plus attractif, il n’aurait pas besoin de rendre les locations à court terme moins attrayantes.
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Plus troublante encore est la tendance plus large du gouvernement à empiéter sur les droits de propriété des Canadiens, apparemment pour compenser les échecs de sa propre politique du logement. Dicter aux citoyens la manière dont ils utilisent leurs propres biens soulève de sérieuses inquiétudes quant au fait que le gouvernement outrepasse ses limites. Dans un pays où les droits de propriété sont bien établis, il est inapproprié et peu judicieux que le gouvernement s’immisce dans les choix des familles qui cherchent à joindre les deux bouts en louant leurs propriétés.
D’un point de vue pratique, les moyens choisis par le gouvernement pour lutter contre le logement – s’appuyer sur davantage de subventions gouvernementales, affaiblir le marché locatif à court terme, décourager les investisseurs institutionnels d’acheter des maisons unifamiliales et imposer des taxes ou des interdictions aux acheteurs étrangers – seront en fin de compte trop modestes pour être efficaces. augmentera le parc total de logements, mais entraînera un certain nombre de conséquences néfastes et involontaires.
L’essentiel est le suivant : pour avoir un quelconque impact sur l’abordabilité du logement à grande échelle, en particulier pour les personnes vivant en dessous du revenu médian, le Canada a besoin d’une offre de logements beaucoup plus importante – et le montant des investissements en capital que cela nécessite ne peut provenir que de promoteurs privés.
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Dans l’ensemble, la mise à jour financière montre la nature bâclée des tentatives frénétiques du gouvernement Trudeau pour résoudre les problèmes de logement, ainsi que sa malheureuse tendance à recourir à des interventions musclées, particulièrement dans le domaine des locations à court terme. L’indifférence du gouvernement à l’égard des atteintes aux droits de propriété privée souligne la nécessité d’une approche de la politique du logement plus orientée vers l’offre – une approche qui travaille avec, plutôt que contre, les droits des propriétaires.
Poste National
Aaron Wudrick est directeur des politiques intérieures à l’Institut Macdonald-Laurier. Jon Hartley est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier et chercheur à la Fondation pour la recherche sur l’égalité des chances.
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