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Par Jasmin Guenette et Christina Santini
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À compter de la semaine dernière, les employeurs sous réglementation fédérale, y compris, par exemple, les petites entreprises interprovinciales d’autobus et de camionnage, devront fournir un minimum de 10 jours de maladie payés par année à leurs employés. La politique est bien intentionnée mais elle n’est pas gratuite et elle aura des conséquences négatives pour de nombreuses entreprises.
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Dix jours de maladie payés seront un défi pour de nombreuses entreprises, en particulier les plus petites, dont les poches ne sont pas profondes et les listes de personnel ne sont pas longues. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a demandé que les petites entreprises soient exemptées ou qu’une approche à échelle mobile basée sur la taille de l’entreprise soit envisagée. Un retard dans la mise en œuvre de ces changements pour les petites entreprises aurait également été le bienvenu. Mais le gouvernement fédéral a décidé de ne pas écouter — ignorant essentiellement le fait que les petites entreprises ont encore du mal à se remettre de la pandémie. Plus de la moitié n’ont pas encore retrouvé leurs revenus d’avant la pandémie, tandis que 58 % ont encore une dette liée à la pandémie d’environ 114 000 $ en moyenne. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un allégement des coûts, et non d’une augmentation des coûts.
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Les propriétaires de petites entreprises comprennent à quel point il est important pour leurs employés de ne pas être malades et de travailler dans un environnement sûr. En fait, l’environnement de travail dans une petite entreprise ressemble souvent à celui d’une famille. Les gens s’entraident et trouvent des solutions aux problèmes des autres. Ils peuvent faire preuve d’une plus grande flexibilité en matière de congé et prévoir des arrangements plus informels que de nombreuses structures institutionnelles plus importantes.
Mais rendre obligatoire 10 jours de maladie payés suppose que toutes les petites entreprises disposent des ressources infinies et de la capacité des grandes banques, par exemple, ou des gouvernements, d’ailleurs. Ils ne le font pas. Les petites entreprises ne peuvent pas répercuter les coûts sur les clients sans affecter leur compétitivité par rapport aux grandes entreprises. Les absences imprévues peuvent également affecter la productivité et les offres de services et sont plus difficiles à gérer pour les petites entreprises. Si une entreprise de 10 salariés a une absence, cela représente 10 % de son effectif. Les remplaçants, s’ils peuvent être trouvés, augmentent encore les coûts. S’il n’y a personne pour remblayer, les travaux ne seront pas effectués. L’envoi n’arrivera pas à temps d’un point A à un point B. Il restera sur le quai ou dans le centre de distribution.
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Les ressources financières des petites entreprises ne sont pas illimitées. Après avoir édicté la loi des 10 congés de maladie payés pour les employeurs de compétence fédérale, le gouvernement devrait offrir une compensation ou réduire le fardeau fiscal global des petites entreprises.
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Les coûts augmentent partout. Les coûts salariaux, y compris les cotisations à l’assurance-emploi (AE) et au Régime de pensions du Canada (RPC) payées par les employeurs, augmenteront à nouveau en 2023. Les coûts des services publics, du carburant et du transport augmentent et la taxe sur le carbone et la taxe d’accise sur l’alcool sont également fixées pour les augmentations. Les congés de maladie obligatoires n’ont aucun coût direct pour le gouvernement, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles ils font appel aux politiciens. Mais ils représentent assurément un coût pour les employeurs. C’est pourquoi il est si important de mettre en place des mesures qui aideront les petites entreprises à se permettre de mettre en place 10 jours payés. Une solution proposée par la FCEI est de ne pas augmenter les charges sociales, comme l’AE et le RPC, en 2023.
Le gouvernement s’est engagé à tenir compte des réalités des petites entreprises lors de la mise en place de ce nouveau programme. Il n’a pas. Le moins qu’il puisse faire maintenant est de réduire les coûts ailleurs pour compenser.
Jasmin Guenette est vice-président aux affaires nationales à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, où Christina Santini est analyste principale des politiques.