Pourquoi la reprise inégale du travail?
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Par Parisa Mahboubi et Tingting Zhang
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Depuis le retour du Canada aux niveaux d’emploi d’avant la pandémie en novembre 2021, le marché du travail a ajouté plus de 600 000 emplois. Mais l’emploi dans certaines industries n’est toujours pas revenu aux niveaux d’avant la pandémie. Pourquoi une reprise inégale ?
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La reprise globale de l’emploi a été rapide, l’emploi total atteignant 19 770 300 en décembre 2022, soit 3,3 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie (février 2020). Mais dans cinq grandes industries, les emplois sont toujours en baisse. Ce sont : les services d’hébergement et de restauration, qui manquent encore de 126 900 emplois par rapport à leur emploi d’avant la pandémie ; « autres services » hors administration publique (52 700 courts) ; services aux entreprises, aux bâtiments et autres services de soutien (48 500 courts); agriculture (37 200 courts) et transport et entreposage (16 700 courts). L’an dernier, ces industries représentaient 19 % de l’emploi total, contre 22 % en 2019.
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Qu’est-ce qui explique ces retards de l’emploi ?
Comme la plupart des industries, en 2022, ces cinq entreprises ont connu des postes vacants élevés et des taux de chômage historiquement bas. Est-ce simplement une question de ne pas pouvoir trouver de travailleurs?
Dans quatre cas sur cinq, non. En utilisant les données d’octobre 2022, les dernières disponibles, nous calculons que même si les employeurs avaient été en mesure de pourvoir tous les postes qui devenaient vacants, seuls les « services aux entreprises, aux bâtiments et autres services de soutien » auraient retrouvé les niveaux d’emploi d’avant la pandémie. Le fait que les postes vacants ne semblent pas être la seule raison du retard de l’emploi ne signifie pas pour autant qu’ils ne sont pas réels : au deuxième trimestre 2022, les cuisiniers, les aides de cuisine et les serveurs figuraient parmi 10 premiers métiers avec les plus fortes augmentations annuelles d’emplois qui n’ont pas pu être pourvus, affectant la création d’emplois et la croissance de l’emploi.
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Des taux d’activité plus faibles en raison d’une population vieillissante sont une raison possible des pénuries de main-d’œuvre, mais d’autres facteurs entrent également en jeu. Certains travailleurs qui ont perdu leur emploi en raison de fermetures pandémiques peuvent avoir déménagé dans des industries moins vulnérables aux fermetures et aux pertes d’emploi.
Le COVID-19 a également provoqué une augmentation significative du télétravail. La proportion de personnes travaillant principalement à domicile est passée de 4 % en 2016 à 32 pour cent début 2021. Bien que la part de travail exclusivement de la maison avait décliné à 15,8 % en décembre dernier, la proportion d’employés bénéficiant d’un régime de travail hybride était passée à 9,6 %. Le principal attrait du travail hybride est sa plus grande la flexibilité. Mais c’est évidemment plus difficile dans les industries qui dépendent des interactions personnelles – en particulier l’hébergement et la nourriture – il n’est donc pas surprenant que ce soit l’industrie avec le taux de postes vacants le plus élevé.
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Les pénuries d’intrants clés en raison de problèmes de chaîne d’approvisionnement ont également affecté la croissance de l’emploi dans des secteurs tels que agriculture et hébergement et services alimentaires. Il en va de même pour les fortes hausses de prix résultant de ces pénuries. Ils augmentent à la fois le coût des intrants et réduisent la demande des consommateurs pour les biens et services produits. L’impact négatif de inflation peut être significatif. Par exemple, alors que les ventes de services de restauration et débits de boissons ont atteint un niveau record de $7,4 milliards en octobre – 14% de plus qu’en février 2020 – les ventes corrigées de l’inflation ont montré un chiffre d’affaires perte de 105 millions de dollars sur la même période.
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Enfin, les fermetures liées à la pandémie et les mesures sanitaires peuvent avoir accéléré changement technologique dans de nombreux secteurs. L’automatisation peut aider à résoudre les pénuries de main-d’œuvre, mais en stimulant la production et la productivité, elle peut également entraîner un ralentissement de la croissance de l’emploi.
À long terme, cependant, la productivité est essentielle pour atténuer les pénuries. Par exemple, l’agriculture a connu une augmentation remarquable de la productivité (une augmentation de 34,6 % du PIB réel par heure travaillée) entre février 2020 et octobre 2022. Bien que des conditions de récolte exceptionnelles dues à une meilleure temps joué un rôle important dans les gains de PIB, cela pourrait aussi être en partie lié à innovation. Malgré une réduction d’une année à l’autre des dépenses en immobilisations globales de l’industrie agricole en 2020, son investissement dans les véhicules moyens et lourds et les machines et équipements industriels a augmenté.
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L’industrie de l’hébergement et de la restauration ainsi que les « autres services » à l’exclusion de l’administration publique ont également enregistré des gains de productivité importants (9 % et 13 %, respectivement), peut-être en raison du passage de certaines entreprises des tâches à forte intensité de main-d’œuvre aux tâches automatisées.
Les gouvernements et les entreprises doivent garder à l’esprit qu’il y a encore plus d’un million de chômeurs sur le marché du travail canadien, dont une partie est probablement le résultat d’une inadéquation entre les compétences que les gens possèdent et les besoins des entreprises.
Le marché du travail canadien était assez tendu en 2022 et cela étanchéité devrait se poursuivre. Pour faire face à leurs pénuries de main-d’œuvre, les employeurs devront envisager une combinaison d’améliorations des conditions de travail, de meilleurs régimes de rémunération, d’investissements améliorant la productivité et de la formation des travailleurs qu’ils parviennent à conserver.
Parisa Mahboubi est analyste politique senior à l’Institut CD Howe, où Tingting Zhang est analyste politique junior.