lundi, décembre 23, 2024

Opinion : Pour réduire les taux de meurtres et de suicides chez les Autochtones, affrontez d’abord les faits

Les Canadiens doivent s’entendre sur la dure réalité de la vie moderne selon laquelle l’éducation est une condition préalable à la réussite économique

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Par John Richards

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De 2017 à 2021, 1,45 Canadien non autochtone sur 100 000 est décédé par homicide. Chez les Canadiens autochtones, le taux était six fois plus élevé : 8,88 sur 100 000. Cette moyenne masque cependant une nette différence régionale. En Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec, le taux d’homicides chez les Autochtones n’est « que » trois fois supérieur à la moyenne des Canadiens non autochtones. Mais dans les provinces des Prairies, c’est dix fois le taux des non-Autochtones. Au cours des cinq années 2017-2021, les deux tiers de tous les homicides autochtones ont eu lieu dans les Prairies.

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À l’échelle nationale, les trois quarts des victimes d’homicide autochtones et non autochtones sont des hommes. La grande majorité – encore une fois, autochtones et non autochtones – ont des liens avec leur meurtrier : un conjoint, un frère ou une sœur, un ami ou une connaissance. Les étrangers sont une petite minorité de ceux qui commettent un homicide.

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Les taux élevés d’homicides chez les Canadiens autochtones sont à la fois une tragédie et une tache sur la société canadienne. Cependant, il est peu probable qu’ils diminuent, à moins que les décideurs ne soient confrontés à plusieurs faits concrets.

Le « racisme » est l’explication fourre-tout de la plupart des mauvaises choses qui se passent dans ou envers les communautés autochtones. Accompagnant le Publication de Statistique Canada des nombres d’homicides est un article cherchant à les expliquer : Les taux stupéfiants de violence contre les peuples autochtones au Canada.

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L’article ne fait aucune mention du faible taux d’emploi comme deuxième « cause profonde ». Pourtant dans pratiquement tous les communautés du monde entier où l’emploi est faible, les pathologies sociales abondent : dépression, conflits familiaux domestiques, abus d’alcool et de drogues. Les meurtres et suicides associés ont même un nom : ils ont été étiqueté « Morts de désespoir. » Il n’est pas surprenant, étant donné les taux élevés d’homicides chez les Premières Nations vivant dans les provinces des Prairies, que l’emploi chez les Premières Nations y soit considérablement inférieur à celui de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Québec.

Un 2017 Rapport parlementaire sur le suicide autochtone a cité de nombreux témoins : « Par exemple, Joachim Bonnetrouge de la Première Nation Deh Gah Got’ie a noté qu’environ la moitié de sa communauté est actuellement sans emploi et que plus d’opportunités profiteraient considérablement à la communauté, ‘Si vous avez une famille et un père, et ils pourraient lui donner un travail, saint homme, vous verriez que cela ferait une grande différence dans la vie de n’importe qui.

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Il ne fait aucun doute que les gouvernements fédéral et provinciaux pourraient faire davantage pour augmenter l’emploi dans les réserves dans les projets d’infrastructure et de ressources naturelles dans le Nord du Canada. La décentralisation des bureaux gouvernementaux vers les régions du Nord serait également utile. Mais dans de nombreuses régions isolées du Nord et de l’Ouest du Canada, les bonnes opportunités économiques sont, et seront probablement toujours, intrinsèquement limitées.

Pour de nombreuses familles des Premières nations, l’émigration est donc un choix tout à fait sensé. En fait, pour atteindre les niveaux moyens de revenu et d’emploi au Canada, c’est peut-être le seul choix. Il y a trois raisons principales pour lesquelles les gens déménagent : pour se rapprocher de leur famille déjà en ville, pour trouver un emploi et pour mieux scolariser leurs enfants. Lors du recensement de 2001, 45 % de ceux qui se sont identifiés comme membres des Premières nations vivaient dans une réserve; lors du recensement de 2021, seulement 30 %. Ce fait doit être souligné : plus des deux tiers des Canadiens autochtones vivent maintenant hors réserve.

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Comme on pouvait s’y attendre, les jeunes adultes ayant un diplôme d’études secondaires sont plus susceptibles d’« aller en ville » que ceux qui n’en ont pas. Pour les Premières Nations, les Métis et les Canadiens non autochtones, les taux d’emploi de ceux qui ont un diplôme d’études secondaires sont supérieurs de plus de 20 points de pourcentage à ceux de ceux qui n’en ont pas. (Les taux d’emploi des Métis dans toutes les provinces sont similaires aux taux nationaux des non-Autochtones.)

Sans amélioration majeure de Pédagogie de l’éducation des Premières Nations et un plus grand soutien parmi les dirigeants des Premières Nations pour l’éducation formelle, les gains médians et les taux d’emploi des familles des Premières Nations sont peu susceptibles de converger vers les résultats non autochtones. Sans surprise, chez les jeunes adultes des Premières Nations (âgés de 20 à 24 ans), la proportion de personnes ayant au moins un diplôme d’études secondaires est bien inférieure à celle des cohortes équivalentes de Métis et de non-Autochtones — et est la plus faible dans les Prairies.

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La critique continue des écoles des réserves indiennes au 19e siècle est tout à fait légitime, mais trop souvent, au 21e siècle, les dirigeants des Premières Nations expriment un scepticisme à l’égard de l’éducation formelle, et cela est devenu un obstacle sérieux à l’amélioration des résultats de l’éducation autochtone – sans quoi dans l’économie moderne dans lequel nous vivons tous, les revenus et l’emploi des Autochtones ne s’amélioreront presque certainement pas.

Les Canadiens doivent s’entendre sur la dure réalité de la vie moderne selon laquelle l’éducation est une condition préalable à la réussite économique. Ce n’est qu’alors que nous pourrons vraiment expliquer la tragédie des homicides et des suicides chez les Autochtones des Prairies.

John Richards est professeur émérite à l’Université Simon Fraser. Son plus long étude sur ce sujet a été récemment publié par le programme d’études supérieures en politique publique Johnson-Shoyama de l’Université de Regina/Université de la Saskatchewan.

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