Un gouvernement conservateur de petite taille ne devrait pas soutenir des tarifs élevés sur les véhicules électriques chinois. Va-t-il annuler les milliards de subventions aux batteries ?
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« Les gouvernements sont devenus grands et autoritaires », a déclaré Pierre Poilievre en se présentant à la direction du Parti conservateur. « Vous voyez, dans un pays libre, un gouvernement plus petit laisse la place à de plus grands citoyens. » Ces mots ont résonné comme une symphonie pour ceux d’entre nous qui veulent moins de gouvernement et plus de liberté individuelle.
Au cours de sa première année à la tête de l’opposition, le public a reçu une lente goutte d’engagements politiques. Nous savons qu’il veut éliminer la taxe sur le carbone, supprimer le financement de Radio-Canada et imposer des conditions aux subventions aux municipalités pour le logement. Mais aucune de ces mesures ne réduit significativement la taille du gouvernement ou ne le rend, comme il l’a promis, moins « autoritaire ».
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Désespérés d’avoir la preuve qu’il a réellement l’intention de réduire la portée du gouvernement, les partisans de Poilievre examinent sa politique à la recherche d’indices. Son récent soutien aux tarifs douaniers canadiens sur les produits chinois nous laisse plus de questions que de réponses.
Le gouvernement Trudeau a décidé de suivre l’exemple de Joe Biden en annonçant ses propres tarifs de 100 pour cent sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, ainsi que des tarifs de 25 pour cent sur l’acier et l’aluminium chinois. Étonnamment, parmi le chœur de soutien se trouvait Pierre Poilievre. En fait, même avant l’annonce de Trudeau, Poilievre chantait la mélodie des tarifs. Début août, il a accusé la Chine de «subventionner massivement les industries de l’acier, de l’aluminium et des véhicules électriques » et a déclaré que les tarifs étaient nécessaires pour « protéger les travailleurs.»
Sur cette question, Poilievre et la ministre des Finances Chrystia Freeland s’expriment en parfaite harmonie : elle dénonce le soutien du gouvernement chinois à la fabrication de véhicules électriques, arguant que cela inondera le marché canadien d’options moins chères, rendant les véhicules électriques fabriqués au Canada moins compétitifs. Leur terrain d’entente est surprenant.
Sont-ils également au courant des subventions aux entreprises ? Selon le Directeur parlementaire du budgetles gouvernements canadiens ont jusqu’à présent annoncé des subventions pouvant atteindre 52,5 milliards de dollars pour une chaîne d’approvisionnement nationale en véhicules électriques qui sera construite par des sociétés multinationales.
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Poilievre comprend clairement que les excès du gouvernement constituent un problème. Concernant les subventions aux entreprises pour les fabricants de véhicules électriques, il a écrit que «cet argent appartient aux Canadiens… pas à une société étrangère», même si cela soulève la question de savoir si les subventions aux entreprises canadiennes seraient moins répréhensibles. En toute honnêteté, il a également critiqué le plan de sauvetage du constructeur aéronautique Bombardier par le gouvernement, accusant l’entreprise d’avoir pris «aides aux contribuables.»
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Les gouvernements nord-américains tentent clairement de protéger leurs importantes subventions à l’industrie des véhicules électriques en restreignant l’accès aux batteries et aux voitures moins chères fabriquées à l’étranger. Mais lorsque nous critiquons la Chine pour avoir faussé le marché en subventionnant ses propres fabricants de véhicules électriques, nous nous condamnons implicitement. Notre culpabilité est aggravée parce que les tarifs douaniers contredisent les principes du libre-échange – un principe que Poilievre a souvent défendu.
Tout partisan du capitalisme de libre marché comprend que les subventions faussent les coûts de production, conduisant à une allocation inefficace des ressources, et que les droits de douane protègent les industries nationales de la concurrence, réduisant ainsi la dynamique d’augmentation de la productivité et de l’innovation. En principe, Poilievre ne devrait pas soutenir une telle politique.
Lorsque le candidat Poilievre parcourt le pays en répétant le refrain « Le Canada est brisé », il y a une implication sous-jacente selon laquelle le gouvernement devrait s’impliquer moins dans nos vies. Mais jusqu’à présent, ses politiques phares ne réduisent pas de manière significative la taille du gouvernement.
L’acceptation tacite de l’intervention gouvernementale peut révéler une répugnance à poursuivre ce qui est impopulaire. Les politiques d’un petit gouvernement pro-liberté sont souvent douloureuses, du moins à court terme. Ils nécessitent de réduire les services, d’éliminer les subventions « créatrices d’emplois » et de réduire une bureaucratie pléthorique qui s’accroche comme des balanes à notre secteur privé.
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Personne n’est surpris que le gouvernement Trudeau ait choisi d’imposer des tarifs douaniers. C’est un gouvernement qui a augmenté la dette fédérale de 50 pour cent et qui utilise les mots « investir » et « dépenser » de manière interchangeable.
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Cependant, à moins d’un an des élections fédérales, les partisans de Poilievre se demandent : va-t-il vraiment « réparer » le Canada en réduisant le rôle du gouvernement dans nos vies ? En l’absence d’une plateforme complète, tout ce que nous pouvons faire pour l’instant, c’est espérer.
Samantha Dagres, une professionnelle des communications basée à Montréal, contribue à Young Voices.
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