mardi, novembre 19, 2024

Opinion : Oubliez l’impôt minimum de remplacement : fixez l’impôt sur le revenu ordinaire

Il serait préférable de supprimer l’AMT et d’instituer des réformes plus fondamentales de l’impôt régulier

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Par Rhys Kesselman

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Le budget fédéral du mois dernier propose les premières réformes importantes de l’impôt minimum de remplacement (AMT) depuis son introduction en 1986. Ils cibleraient davantage l’impôt sur les hauts revenus et tripleraient à peu près ses revenus (bien qu’ils seraient toujours inférieurs à la moitié de un pour cent de tous les impôts fédéraux sur le revenu des particuliers). Mais les réformes compliqueraient davantage un système déjà complexe et certaines de ses dispositions sont perverses. Il serait préférable de supprimer l’AMT et d’instituer des réformes plus fondamentales de la taxe régulière.

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Le budget plus que quadruple le niveau d’exemption archaïque de l’AMT, donc moins de contribuables seront touchés. Il augmente le taux forfaitaire d’imposition sur le revenu AMT de 5,5 points à 20,5 pour cent. Et cela élargit la base AMT de plusieurs manières. Pourtant, pour la plupart des hauts revenus, l’AMT aura un impact limité, et même pour les plus touchés, la morsure sera faible par rapport à leurs revenus réels.

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Bien que plus de 300 000 déclarants aient des revenus supérieurs à 250 000 $, l’AMT réformée devrait toucher seulement 32 000 contribuables par an. Les plus touchés seront les 8 200 déclarants dont les revenus dépassent 1 million de dollars, qui paieront 80 % des revenus annuels accrus de l’AMT de 600 millions de dollars. Leur revenu moyen est d’environ 2 millions de dollars, de sorte que les nouveaux revenus représentent environ 3 % de leurs revenus. L’impact moyen sera encore plus faible en termes proportionnels pour les contribuables ayant des revenus de 500 000 $, bien que le budget offre peu de détails.

Certaines modifications apportées à la façon dont la réforme de l’AMT calcule les revenus soumis à l’impôt sont curieuses. Il supprimera 50 % des déductions pour les mesures de soutien aux personnes handicapées, l’indemnisation des accidents du travail, l’aide sociale et les Suppléments de revenu garanti. Le niveau d’exemption de l’AMT est prévu à 173 000 $ en 2024, et très peu de personnes à ce revenu ou plus auront de telles déductions dans leur impôt régulier.

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D’autres changements notables à la base imposable de l’AMT sont : y compris 100 % des gains en capital (au lieu de 80) ; ajouter 30 pour cent des gains en capital sur les dons de bienfaisance (au lieu de zéro); et le refus de 50 % de la plupart des crédits d’impôt non remboursables, des reports prospectifs de pertes en capital, des pertes au titre d’un placement d’entreprise et des déductions pour frais d’intérêts sur les placements et pour frais de garde d’enfants.

La modification du traitement des gains en capital sur les dons de bienfaisance et des crédits d’impôt non remboursables porte un coup dur aux dons des contribuables fortunés. Et le refus de certaines parties de diverses dépenses directement associées aux revenus enfreint une prémisse de base d’un impôt basé sur le revenu : nous imposons le revenu, et non ce qui est dépensé pour le gagner. La réforme pénalise également les contribuables dont les revenus fluctuent d’une année à l’autre et obligera les investisseurs à anticiper s’ils seront assujettis à l’impôt ordinaire ou à l’impôt alternatif dans les années à venir.

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Enfin, les réformes rendront le calendrier AMT actuel de huit pages (!) T691 encore plus longtemps, et les provinces suivront probablement avec une plus grande complexité dans leurs propres TFP.

Au lieu de compliquer davantage l’AMT, il vaudrait mieux la supprimer entièrement, intégrer ses points clés dans le régime fiscal régulier et adopter une approche beaucoup plus simple. Pour les déclarants ayant un revenu supérieur à 250 000 $, par exemple, ou des gains en capital supérieurs à 50 000 $, augmentez le taux d’inclusion sur les gains en capital supérieurs à ce seuil à 75 % et plafonnez les crédits d’impôt sur les dividendes des grandes sociétés à, disons, 20 000 $. De plus, rétablir l’étalement du revenu (pour être juste envers les contribuables aux revenus très variables) et limiter les frais d’intérêts déductibles sur les placements au revenu imposable associé (comme le fait le Québec).

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Actuellement, le taux d’imposition effectif (ETR) sur les plus-values ​​pour les plus hauts revenus, qui reçoivent une part très élevée de tous ces revenus, est de 16,5 % (50 % d’inclusion multiplié par le taux maximal de 33 %). Dans le cadre de l’AMT existant, l’ETR sur les gains n’est que de 12 %, bien qu’il passerait à 20,5 % dans le cadre des réformes proposées. En revanche, avec mon approche proposée, les contribuables au-dessus des seuils spécifiés seraient confrontés à un ETR de 24,75% – plus élevé que les réformes proposées de l’AMT mais toujours inférieur au taux supérieur régulier et à peine excessif.

Cette approche serait beaucoup plus simple que la réforme de l’AMT, ses effets sur les incitations fiscales à l’investissement seraient beaucoup plus transparents et son impact sur les hauts revenus et les revenus serait plus important. L’augmentation exacte des revenus dépendrait des seuils et de la conception choisis, mais basée sur estimations disponiblespourrait être jusqu’à huit fois celle des propositions AMT du budget.

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Les propositions officielles ciblent mieux l’AMT et augmentent les revenus, mais leurs inconvénients compensent ces avantages. Plutôt que de se concentrer sur les hauts revenus relativement peu nombreux qui paient un impôt minimal, il serait préférable de réformer le système fiscal ordinaire pour les contribuables dont les revenus ou les gains en capital dépassent des seuils spécifiés. Cela toucherait la plupart des personnes à revenu élevé et à faible taux d’imposition, tout en simplifiant le système et en obligeant presque tous les très hauts revenus à payer une plus grande part d’impôts, ce qui est l’intention de la réforme.

Rhys Kesselman est professeur émérite à la School of Public Policy de l’Université Simon Fraser. Son récent étude sur la réforme fiscale est publié aux Finances de la Nation.

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