Décision politique majeure aux implications profondes
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Par Alex Whalen
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Récemment au Parlement, le gouvernement Trudeau a déposé une motion pour mettre en œuvre certaines parties du budget fédéral de 2023. À première vue, il s’agissait d’une manœuvre bureaucratique de routine. Mais enterré à la page 194 de la motion de 415 pages se trouvait le renouvellement de la formule actuelle régissant le programme de péréquation du Canada. Il n’a pas encore reçu beaucoup d’attention, mais il s’agit d’une décision politique majeure avec des implications de grande portée, étant donné que : il y a des problèmes bien connus avec la formule de péréquation, les Albertains ont voté pour un changement dans le système et plusieurs provinces ont également des préoccupations.
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La péréquation est un système de paiements du gouvernement fédéral à certaines provinces « bénéficiaires » pour leur permettre d’offrir des niveaux de service public à des taux d’imposition qui sont à la fois comparables à ce qui existe dans d’autres provinces. La péréquation existe sous une forme ou sous une autre depuis 1957 et, ces dernières années, la formule a été renouvelée tous les cinq ans. En 2018, le gouvernement Trudeau l’a renouvelé avec peu de changements malgré les inquiétudes de plusieurs provinces concernant un manque de consultation. Maintenant, le gouvernement veut refaire la même chose.
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En fait, la formule a besoin d’être réformée, pas seulement renouvelée. Certains aspects de celui-ci fonctionnent à contre-courant de ce qui était à l’origine destiné. Par exemple, les paiements de péréquation sont calculés en fonction de la « capacité fiscale » des provinces — essentiellement, leur capacité à générer des revenus, compte tenu de leurs assiettes fiscales respectives. En théorie, lorsque les disparités de capacité fiscale diminuent, c’est-à-dire lorsque l’écart entre les provinces les plus pauvres et les plus riches se comble, les paiements de péréquation devraient également diminuer.
Mais ce n’est pas le cas. Bien qu’interprovincial différences la capacité fiscale a diminué au cours des dernières années, les paiements de péréquation continuent d’augmenter. Pourquoi? Parce que la « règle de croissance fixe » du programme, mise en place par le gouvernement Harper en 2009, exige que les paiements augmentent à un taux lié à la croissance de l’économie globale. Par conséquent, cette règle — qui, ironiquement, visait à limite l’augmentation des coûts de péréquation — fait augmenter les paiements aux provinces bénéficiaires alors même que l’écart entre les provinces riches et les provinces pauvres se resserre.
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Comme on pouvait s’y attendre, les représentants de certains gouvernements provinciaux qui ne reçoivent pas de paiements de péréquation pensent que ce n’est pas juste et ont émis de vives critiques, les propositions allant de l’élimination complète du programme à une réforme substantielle. Dans ce contexte, tout renouvellement de la formule actuelle par le gouvernement fédéral serait susceptible de semer la discorde.
De manière peut-être moins évidente, la réforme de la péréquation devrait également intéresser les provinces bénéficiaires à long terme. En partie à cause de la règle de la croissance fixe, la péréquation en tant que part des revenus provinciaux a augmenté dans la plupart d’entre eux. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, la péréquation représentait 23 % des recettes provinciales totales en 2020-2021 (l’exercice le plus récent pour lequel des données sont disponibles), et cette part augmente depuis plusieurs années. Avec plus d’un revenu sur cinq provenant de ce seul programme fédéral, le Nouveau-Brunswick en dépend clairement. L’augmentation des paiements de péréquation fournit une augmentation des revenus à court terme, mais elle laisse les provinces si dépendantes d’eux très vulnérables aux futurs changements de programme, un problème qui pourrait également être résolu dans les réformes.
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L’augmentation des coûts de péréquation, des règles contraires à ce qui était prévu et la possibilité de plus de division et d’acrimonie — ce ne sont là que quelques-uns des nombreux problèmes du programme de péréquation actuel du Canada. Un autre renouvellement de cinq ans, tel que proposé actuellement par le gouvernement fédéral, serait une occasion manquée de réforme.
Alex Whalen est économiste principal à l’Institut Fraser.
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