La dette du Canada n’est finalement pas si enviable
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Par Jake Fuss et Milagros Palacios
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À maintes reprises, le gouvernement Trudeau a justifié les augmentations des dépenses et de la dette en prétendant que le Canada est dans la «position enviable» d’avoir le ratio dette nette/PIB le plus faible du G7. Mais c’est une façon erronée et trompeuse d’examiner la dette publique du Canada. Quand on creuse plus loin dans les chiffres, la position de la dette du Canada n’est pas si enviable après tout.
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L’affirmation du gouvernement selon laquelle le Canada est relativement peu endetté provient d’un fonds monétaire international (FMI) base de donnéestel qu’indiqué à la page 24 du plus récent budget fédéral. Selon le FMI, le Canada a en effet le ratio dette nette/PIB le plus bas des pays du G7 (Allemagne, Italie, Japon, France, Royaume-Uni et États-Unis).
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Mais l’ensemble limité de pays de comparaison semble avoir été soigneusement sélectionné. L’élargissement de l’analyse à un groupe plus large de pays fournit une évaluation plus précise de l’endettement comparatif du Canada. Parmi les 29 pays de l’OCDE pour lesquels données comparables sont disponibles, le Canada tombe au 11e rang en 2023 lorsqu’il est classé selon la dette nette en tant que part de l’économie – il n’est plus le meilleur, juste au milieu du peloton.
Et il y a un problème avec la « dette nette », la mesure utilisée par le gouvernement. La dette nette est une mesure étroite de l’endettement qui soustrait les actifs financiers de la dette publique totale. L’hypothèse implicite est que ces actifs pourraient être utilisés pour compenser la dette. Mais les actifs financiers utilisés pour calculer la dette nette du Canada comprennent ceux des régimes de pensions du Canada et du Québec (RPC et RRQ), qui totalisé 654,7 milliards de dollars au 31 décembre dernier.
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La différence entre la dette brute et la dette nette du Canada, selon le FMIest de près de 2,6 billions de dollars à la fin de 2023. Autrement dit, la valeur des actifs nets détenus dans le RPC et le RRQ explique plus du quart de la différence entre la dette brute et la dette nette du Canada.
Pourquoi est-ce important ? Les actifs du RPC et du RRQ doivent répondre aux obligations pour les retraités actuels et futurs, de sorte qu’ils ne pouvaient pas être utilisés pour compenser la dette gouvernementale sans compromettre la capacité des deux régimes à fournir des prestations aux retraités.
Les Études économiques Desjardins offrent une analyse comparative de la dette nette excluant les actifs de retraite entre les pays du G7. Selon cette mesure, le Canada a le deuxième ratio dette nette/PIB le plus faible du G7. Cependant, cela est encore une fois défectueux. Desjardins ne regarde que la dette du gouvernement central. Autrement dit, il compare l’endettement du gouvernement fédéral du Canada à l’endettement des gouvernements centraux d’autres pays. Mais alors que le Royaume-Uni, la France, le Japon et l’Italie sont tous des États « unitaires », le Canada est un pays fédéral où les provinces ont de nombreux pouvoirs constitutionnels (c’est-à-dire la santé et l’éducation), dépensent beaucoup et ont accumulé une dette importante. Comparer la dette nette du gouvernement fédéral du Canada à celle des gouvernements centraux des pays du G7 n’est pas une comparaison de pommes avec des pommes.
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Une meilleure mesure de l’endettement comparatif du Canada consiste à comparer la « dette brute des administrations publiques » au PIB de tous les pays. Dette brute, selon le FMIinclut « tous les passifs qui nécessitent le paiement futur d’intérêts et/ou de principal par le débiteur au créancier », tandis que les administrations publiques incluent tous les niveaux d’administration.
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En utilisant cette mesure, le Canada chutes du 11e rang sur 29 pays de l’OCDE lorsque la dette nette est mesurée au 20e. Notre baisse de neuf positions dans le classement est la deuxième plus importante de tous les pays (derrière seulement la Finlande, qui perd 16 places). Et notre dette brute est égale à 111 % de notre PIB, ce qui n’est bon selon personne.
En continuant de répéter que le Canada a un niveau d’endettement relativement faible, le gouvernement Trudeau induit les Canadiens en erreur. Les données démontrent clairement que le Canada est très endetté par rapport à bon nombre de nos pairs — et c’est loin d’être une situation financière enviable.
Jake Fuss et Milagros Palacios sont économistes au Fraser Institute.
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