Opinion : Nous devrions changer la façon dont nous évaluons les médicaments contre le cancer

Une fois approuvés, nous devrions autoriser les essais utilisant des données provenant de vrais patients sous traitement.

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Par Nigel Rawson, Chak Balijepalli et David Stewart

Deux Canadiens sur cinq recevront un jour un diagnostic de cancer et environ un sur quatre d’entre nous en mourra. maladie. Les Canadiens ont besoin d’un meilleur accès à de nouveaux médicaments efficaces contre le cancer.

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Personne ne veut que les régimes d’assurance-médicaments gouvernementaux financent des médicaments coûteux s’ils ont peu de valeur clinique, mais les Canadiens atteints de cancer veulent avoir la possibilité d’accéder à de nouveaux médicaments novateurs qui pourraient les aider.

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Au pays, l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) évalue le rapport coût-efficacité des nouveaux médicaments, y compris les médicaments contre le cancer, pour tous les régimes publics d’assurance-médicaments à l’extérieur du Québec. Une récente examen deux d’entre nous ont participé aux 206 évaluations de 95 médicaments anticancéreux réalisées par l’ACMTS et ont révélé que les coûts par gain de santé obtenu étaient généralement plus élevés que ceux des fabricants de médicaments.

Ce n’est pas si surprenant. Les fabricants veulent défendre leurs médicaments et présentent naturellement les meilleures attentes. Les évaluations de l’ACMTS reposent sur des hypothèses moins favorables. Mais les différences sont souvent substantielles, ce qui soulève la question de savoir pourquoi. Cela soulève également des inquiétudes chez les patients atteints de cancer : les médicaments dont l’estimation du rapport coût-efficacité est défavorable pourraient ne pas être recommandés pour le remboursement par les régimes d’assurance-médicaments gouvernementaux. Ou encore, ils ne peuvent être remboursés que si l’entreprise réduit considérablement le prix, ce qui rend naturellement les entreprises réticentes à lancer de nouveaux médicaments au Canada, ce qui entraîne à son tour des retards en accès, voire pas d’accès du tout.

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Un groupe de professionnels de la santé en oncologie (dont l’un d’entre nous) a récemment recommandé un nouvelle approche à fournir des médicaments novateurs contre le cancer aux Canadiens qui en ont besoin. Si un médicament était rendu disponible dans le cadre d’un programme d’accès spécial dès que Santé Canada avait approuvé son innocuité et son efficacité, les patients pour lesquels il pourrait être approprié pourraient l’utiliser pendant que des données sur les avantages réels, l’innocuité et le coût du médicament étaient recueillies pour déterminer son une rentabilité pratique dans la pratique médicale quotidienne. Des programmes comme celui-ci, subventionnés par les fabricants, sont courants dans plusieurs pays, mais pas au Canada.

Les évaluations canadiennes du rapport coût-efficacité utilisent actuellement la modélisation de données prédictives pour tenter de déterminer si les médicaments contre le cancer sont susceptibles d’être rentables dans la pratique médicale normale. La modélisation prédictive repose nécessairement sur des hypothèses plutôt que sur une expérience réelle généralisée. Les bénéfices pour la santé sont mesurés au moyen d’essais cliniques préalables à la commercialisation au cours desquels, sous une surveillance strictement contrôlée, des patients présentant un diagnostic étroitement défini et vérifié sont sélectionnés au hasard pour prendre soit un nouveau médicament, soit un médicament existant. Tout bénéfice démontré lors de l’essai est censé se répercuter sur l’utilisation du médicament dans la pratique médicale régulière.

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La mesure habituellement utilisée pour évaluer les avantages dans les estimations du rapport coût-efficacité est une « année de vie ajustée en fonction de la qualité » (QALY). Il tente de combiner à la fois la qualité et la quantité de vie en une seule évaluation de la santé d’un patient. Mais la « santé » est un état physique, psychologique et social complexe, aux multiples facettes, qu’il est impossible de quantifier de manière adéquate en une seule valeur.

Les QALY ne tiennent pas non plus compte de la gravité d’une maladie et ne peuvent donc pas évaluer si les personnes les plus malades accordent plus de valeur aux gains de santé que les personnes moins malades, ce qui est souvent le cas chez les patients atteints de cancer. Dans la pratique quotidienne, certains patients traités avec un nouveau médicament peuvent être beaucoup plus malades que ceux autorisés à participer à l’essai clinique.

Les QALY ne parviennent pas non plus à saisir les avantages sociaux d’un médicament, tels que la réduction des besoins en matière de soins ou l’augmentation de la productivité économique due à la diminution de l’absentéisme au travail.

Bien entendu, les données du monde réel sont également loin d’être parfaites. Certains patients du monde réel peuvent ne pas apparaître faire aussi bien avec un nouveau médicament que les patients des essais cliniques, mais la thérapie peut encore être utile. avantage pour beaucoup d’entre eux. La clé consiste à évaluer de manière appropriée la fiabilité des données, les différences entre les patients du monde réel et ceux des essais cliniques, ainsi que la validité de l’analyse.

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Recommandé par l’éditorial

À notre avis, introduire plus rapidement de nouveaux médicaments dans la pratique clinique bénéficierait aux patients et permettrait des évaluations plus complètes visant à déterminer si ces avantages sont rentables et méritent un remboursement.

Nigel Rawson est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier. Chak Balijepalli est fondateur et associé directeur du Pharmalytics Group, Vancouver. David Stewart est professeur de médecine à l’Université d’Ottawa, oncologue médical à l’Hôpital d’Ottawa et auteur de « A Short Primer on Why Cancer Still Sucks ».

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