Opinion : Nous avons besoin d’une législation et d’une réglementation plus simples et plus intelligentes sur le cannabis

Le gouvernement fédéral a adopté une approche complète de l’État nounou en matière de réglementation du cannabis

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De Shane Morris

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Le cannabis récréatif est devenu une industrie légale au Canada en 2018. Le cadre réglementaire qui a été adopté a été concocté rapidement sans aucune consultation sur le texte réglementaire actuel. Le résultat est une régulation qui est loin d’être optimale. Conscient que le processus était précipité, le Parlement a sagement demandé au gouvernement de revoir la Loi sur le cannabis d’ici trois ans.

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L’examen commence enfin, bien que tardivement, après de nombreux efforts du gouvernement pour en limiter la portée. Pour diriger l’examen, Santé Canada a choisi Morris Rosenberg, qui, au cours d’une carrière de 34 ans au gouvernement fédéral, a été sous-ministre dans trois ministères différents.

Dans son approche de la réglementation du cannabis, le gouvernement fédéral est allé bien au-delà du principe de précaution et a adopté une approche complète de l’État nounou. Bien que le cannabis soit plus sûr que l’alcool ou le tabac, il est actuellement soumis à des restrictions réglementaires beaucoup plus strictes. Le Canada a été le premier pays du G20 à légaliser le cannabis récréatif – bien que l’Allemagne ait depuis indiqué qu’elle avait l’intention de suivre – il fallait donc s’attendre à la prudence. Une approche plus raisonnable de la réglementation fondée sur le risque ne peut vraisemblablement se concrétiser que par étapes graduelles politiquement prudentes. La question est de savoir dans quelle mesure les changements trop lents coûteront à l’industrie et au contribuable en termes d’emplois perdus, de retard de croissance et d’opportunités manquées alors que le jeune secteur est aux prises avec des formalités administratives.

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Si Santé Canada veut vraiment une approche réglementaire intelligente du cannabis, il doit s’assurer que le comité Rosenberg, qui n’a pas encore été nommé, comprend parfaitement l’ampleur de cette bureaucratie. La courbe d’apprentissage sera abrupte, car la production et la vente de cannabis sont exceptionnellement complexes. Il existe des licences de production fédérales et locales, des exigences de sécurité strictes, des règles d’étiquetage intrusives, des notifications de produits requises avant le lancement, des exigences de test strictes, ainsi qu’un suivi mensuel des stocks prescrit par la loi. La réglementation du cannabis ressemble beaucoup à la réglementation de l’industrie pharmaceutique, qui est très étroitement contrôlée.

La santé publique doit évidemment être au centre des politiques. Mais la précipitation à établir des réglementations sur le cannabis a fait rater des opportunités de santé publique. Par exemple, bien qu’un scientifique récent étude par des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa ont conclu que l’inflammation des voies respiratoires et l’emphysème sont les principaux risques pour les fumeurs de cannabis, la réglementation n’autorise pas actuellement les produits inhalés plus sûrs : la technologie des inhalateurs utilisée dans de nombreuses pompes médicales n’est tout simplement pas autorisée. Le tabagisme et le vapotage représentent actuellement 80 % des ventes de cannabis au Canada. Cela n’a aucun sens de bloquer les alternatives de consommation plus saines.

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Une autre option réglementaire plus intelligente consisterait à autoriser une puissance accrue des produits comestibles légaux pour aider les consommateurs de cannabis à s’éloigner du tabagisme ou des produits comestibles non réglementés du marché noir, qui sont tous deux plus risqués. Et les produits présentant un risque réduit pour la santé (par exemple, les crèmes pour la peau) devraient être autorisés à avoir un emballage plus attrayant et des règles de commercialisation moins restrictives.

Il doit également y avoir une conversation intelligente entre Santé Canada et Finances Canada pour réduire les droits d’accise sur les produits de cannabis moins risqués. Premièrement, les taxes d’accise doivent être supprimées du cannabis médical. Deuxièmement, l’approche de la taxe d’accise brute ne tient compte que des niveaux de THC, et non du niveau de risque de la méthode de consommation. Ainsi, les extraits inhalés tels que les vapos sont soumis à la même approche de taxe d’accise fédérale que les produits plus sûrs ingérés par voie orale. L’utilisation des taxes pour réduire la consommation de produits ciblés plus risqués et les dommages connexes d’une manière politiquement durable serait à la fois une politique de santé intelligente et une politique fiscale intelligente.

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Le cannabis récréatif légal et son cadre de politique réglementaire sont nouveaux pour le Canada, avec de nouvelles chaînes de valeur, de nouveaux intervenants et de nouvelles preuves qui sont constamment générées. En 2016 Morris Rosenberg a écrit dans Options politiques que : « les problèmes complexes et interconnectés nécessitent un style de leadership différent, plus collaboratif, qui fait preuve d’humilité, qui est enclin à écouter et à examiner les preuves avant d’agir, avec une plus grande tolérance au risque et aux erreurs honnêtes. De plus, il y a un besoin de leadership qui encourage les approches créatives et innovantes.

Espérons que lui et son panel adopteront cette approche dans leur examen de la Loi sur le cannabis et du cadre réglementaire du Canada.

Shane Morris dirige une société mondiale de conseil en cannabis. Sa proposition de réglementer en fonction du type de produit aurait des effets mitigés sur ses clients canadiens.

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