Lorsque les gouvernements privilégient la production cinématographique au détriment des industries de ressources, ils doivent comprendre l’impact que cela a sur la production, les salaires et les recettes fiscales.
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Par Don Wright
Les gouvernements parlent souvent de « création d’emplois », mais en réalité, ils choisissent certains emplois au détriment d’autres. Avec leurs décisions en matière de dépenses, de fiscalité et de réglementation, tous les gouvernements tentent de diriger la croissance de l’emploi vers différents secteurs – public ou privé, services ou biens, ressources ou non, etc.
Nous espérons tous que les gouvernements feront des choix judicieux. Il serait bon qu’ils commencent à prêter une attention plus explicite à un facteur : l’impact de leurs décisions sur le niveau de vie des Canadiens.
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Le niveau de vie d’un pays est en grande partie déterminé par les salaires et les recettes publiques nettes que son secteur des biens et services échangeables peut payer tout en restant compétitif face à ses concurrents internationaux. Si une entreprise ou un secteur n’est pas compétitif, il devra soit baisser ses salaires, soit payer moins d’impôts, soit fermer ses portes. Ces pressions sur les entreprises sont permanentes. Elles déterminent à la fois les salaires qu’un secteur peut se permettre de payer et, grâce à l’interdépendance des marchés du travail, les salaires moyens dans l’ensemble de l’économie.
Certaines industries sont si productives qu’elles peuvent payer des salaires relativement élevés et Les industries qui ne sont pas aussi productives ne peuvent payer que des salaires plus bas et moins d’impôts. Les gouvernements dont les politiques ont pour effet de déplacer la main d’œuvre d’un secteur à un autre feraient mieux d’être attentifs à ces faits.
Les Canadiens n’apprécient peut-être pas cette situation, mais bon nombre des emplois les mieux rémunérés et les plus taxables du pays se trouvent dans le secteur des ressources naturelles. J’ai été chef de la fonction publique de la Colombie-Britannique. Pendant la majeure partie de l’histoire de la province, la base économique de la province a été dominée par les industries des ressources naturelles : foresterie, mines, pétrole et gaz, agriculture et pêche. Pour diverses raisons, ces industries sont confrontées à de forts vents contraires politiques. De nombreux groupes font pression pour les restreindre et les diversifier. Les alternatives proposées comprennent la technologie, le cinéma et le tourisme.
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Il y a quelques années, j’ai demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances de la province d’évaluer la performance relative de ces différentes industries en fonction de deux dimensions clés, à savoir le salaire moyen et les recettes publiques nettes. En 2019-2020, la Colombie-Britannique a dépensé environ 11 700 $ par citoyen. La moitié de la population avait un emploi cette année-là. Ainsi, pour atteindre le « seuil de rentabilité » (c’est-à-dire avoir un budget équilibré), la province devait percevoir 23 400 $ par personne employée. Si vous regardez les choses de cette façon, le « bénéfice » ou la « perte » de chaque industrie correspond simplement à son revenu par employé moins 23 400 $.
Bien entendu, aucun calcul de ce genre ne sera exact. Plusieurs hypothèses doivent être formulées pour obtenir un « bénéfice » ou une « perte » moyenne par employé. Mais, à part cela, les chiffres rapportés par les responsables étaient révélateurs. L’industrie qui rapportait le plus à la province était celle du pétrole et du gaz, avec 35 500 $ par employé. Viennent ensuite l’industrie forestière, avec 32 900 $. Viennent ensuite l’exploitation minière, avec 14 900 $, et la technologie, avec seulement 900 $.
Cependant, selon cette mesure de profits et de pertes, le cinéma a été perdant, avec -13 400 $, tout comme le tourisme, avec -6 900 $.
Les chiffres négatifs pour l’industrie cinématographique reflètent les subventions très importantes que la Colombie-Britannique (comme de nombreuses autres provinces) accorde à ce secteur. Le chiffre négatif pour le secteur du tourisme reflète principalement les faibles salaires moyens par employé, qui se traduisent par des impôts sur le revenu des particuliers, des taxes de vente et d’autres taxes relativement faibles payés par les employés.
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Ces chiffres de « profits ou pertes » ne constituent en aucun cas un jugement sur les travailleurs de ces secteurs. Les gens trouvent le meilleur emploi qui leur est offert sur le marché du travail. Les demandes relatives sur ce marché sont déterminées par de nombreux facteurs, sur lesquels les travailleurs n’ont aucun contrôle. Cela dit, si les gouvernements déplacent délibérément des ressources des secteurs « à profit » vers les secteurs « à perte », ils feraient mieux d’être conscients des conséquences sur les salaires, les impôts et le niveau de vie général.
Les chiffres que j’ai cités concernent une seule année en Colombie-Britannique. La même analyse pour d’autres provinces ou pour le Canada dans son ensemble produirait probablement des chiffres différents, mais je serais surpris que la tendance générale soit très différente. Les électeurs tireront leurs propres conclusions quant à l’impact sur le niveau de vie des Britanno-Colombiens de la limitation des industries primaires et de la promotion d’autres industries.
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Malheureusement, ce type d’analyse est rarement effectué lorsque les gouvernements canadiens prennent des décisions sur les types d’emplois qu’ils souhaitent privilégier en matière de fiscalité, de dépenses et de réglementation. Ils devraient le faire davantage. En fin de compte, si nous nous soucions du niveau de vie des Canadiens, les gouvernements doivent commencer à prêter attention aux calculs de base de ce niveau de vie.
Poste Financier
Don Wright, chercheur principal à l’Institut CD Howe et conseiller principal chez Global Public Affairs, a auparavant été sous-ministre auprès du premier ministre de la Colombie-Britannique, secrétaire du Cabinet et chef de la fonction publique.
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