Si des politiques publiques sensées doivent être mises en œuvre pour résoudre les problèmes liés au climat, les Canadiens ont besoin d’informations réalistes et crédibles
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Par Robert Lyman
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Une nouvelle étude réalisée par le Forum des politiques publiques en collaboration avec Navius Research, compare les coûts de différentes approches d’émissions nettes nulles. La discussion entourant cette étude a mis l’accent sur la « différence de 100 milliards de dollars », ce qui donne l’impression que l’atteinte du zéro net coûtera au Canada 100 milliards de dollars en perte de PIB en 2050, dont 60 milliards de dollars, selon l’étude, en Alberta. Une « différence de 100 milliards de dollars » dans le contexte de ce qui sera une économie de 3 500 milliards de dollars d’ici 2050 implique probablement pour certaines personnes que le coût est trop faible pour s’inquiéter.
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Malheureusement, cela donne une indication trompeuse de ce que l’analyse PPF/Navius a réellement trouvé. En fait, l’étude a estimé la différence de coûts entre trois scénarios nets zéro différents, les coûts étant mesurés en réduction du PIB en 2050. Mais elle n’a pas estimé « le coût du net zéro ». Presque personne ne le fait !
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Dans le premier scénario examiné, les réductions d’émissions sont réalisées sur la base d’une « politique annoncée », c’est-à-dire la stratégie 2022 du gouvernement fédéral. Plan de réduction des émissions (ERP), dont même Ottawa reconnaît qu’il n’atteindra pas complètement le zéro net sans mesures supplémentaires. Dans le deuxième, « scénario accéléré », les réductions d’émissions sont réalisées sur la base de l’ERP, plus un plafond à l’échelle de l’économie sur les émissions nettes nulles en 2050. Enfin, le troisième scénario ajoute une élimination explicite de la production de pétrole et de gaz. à partir de 2035 et atteignant une réduction de 95 % par rapport aux niveaux de 2015 d’ici 2050. Cette troisième option a été proposée par l’Institut international du développement durable, Défense environnementale Canada et la Beyond Oil and Gas Alliance.
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En résumé, les trois cas étudiés étaient : la première option, le statu quo politique ; la deuxième option, le statu quo plus un plafond de zéro net pour l’ensemble de l’économie 2050 ; et l’option trois, le statu quo, plus le plafond net zéro de 2050 plus une élimination progressive du pétrole et du gaz à partir de 2035. Il n’y avait pas d’option zéro, cependant – aucun examen du Canada pas poursuivre net zéro.
Le rapport a conclu que l’option deux (le statu quo plus le plafond net zéro) réduirait le PIB du Canada de 200 milliards de dollars en 2050 par rapport au seul statu quo politique, tandis que l’option trois, ajoutant l’élimination complète des ressources pétrolières et gazières du Canada production, porterait la perte en 2050 à 300 milliards de dollars.
Le chiffre de 100 milliards de dollars dont vous avez peut-être entendu parler fait donc référence à la différence des coûts entre les options deux et trois. Le rapport du PPF a conclu que ces 100 milliards de dollars supplémentaires n’étaient pas justifiés par les réductions d’émissions supplémentaires en fait plutôt faibles résultant de l’arrêt progressif de la production de pétrole et de gaz.
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Et c’est vrai même si leur estimation du coût supplémentaire de l’arrêt progressif de la production de pétrole et de gaz est presque certainement trop faible. Selon un aperçu statistique par l’Ivey Business School, en 2019, l’industrie pétrolière et gazière canadienne représentait à elle seule près de 150 milliards de dollars en PIB, soit 7,5 % du total du Canada. L’éliminer presque entièrement devrait produire une perte au moins dans cette fourchette, ainsi que des coûts supplémentaires dans l’ensemble de l’économie canadienne. Que même le Forum des politiques publiques, qui a été un défenseur actif du net zéro, pense que l’élimination du pétrole et du gaz serait une erreur devrait être une source importante de modération dans la répression d’Ottawa contre l’industrie.
Mais ce qu’il est également important de comprendre, c’est que le rapport PPF/Navius n’a pas présentent une estimation du statu quo politique par rapport au rejet de non zéro comme objectif politique. Ses chiffres ne sont donc en aucun cas une estimation du « coût du net zéro ». Il s’agit d’estimations de différentes variantes d’une politique visant à atteindre le zéro net.
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Une autre lacune du rapport est qu’il s’est concentré sur la réduction du PIB en 2050 et n’a pas fait état de la réduction cumulée des revenus canadiens d’aujourd’hui jusqu’en 2050. Il n’a pas non plus inclus d’analyse des coûts des technologies dont le Canada aurait besoin pour atteindre l’objectif net zéro proposé.
En 2021, Navius a bien publié un rapport «Atteindre zéro émission nette d’ici 2050 au Canada.” Mais il n’a tenu aucun compte d’un scénario dans lequel le Canada renoncerait à l’objectif net zéro. En d’autres termes, il n’a pas évalué les coûts complets du zéro net pour le Canada. La Banque Royale du Canada, dans un 2021 rapporta-t-il prévu que l’atteinte de zéro net d’ici 2050 coûterait au Canada 2 billions de dollars, bien qu’il y ait des raisons de penser que cette estimation est trop faible.
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Si des politiques publiques sensées doivent être mises en œuvre pour résoudre les problèmes liés au climat et à d’autres problèmes liés à l’environnement et à l’économie, les Canadiens ont besoin d’informations réalistes et crédibles. Jusqu’à présent, ils ne l’ont pas reçu.
Robert Lyman est un économiste de l’énergie à la retraite.
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