Un projet de loi d’initiative parlementaire interdirait les publicités favorables aux industries primaires, y compris celles développées et gérées par des Canadiens autochtones.
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Par John Desjarlais
Une initiative parlementaire facture présenté à la Chambre des communes par Charlie Angus du NPD le mois dernier a provoqué des vagues dans l’Ouest. Il interdirait les publicités des entreprises de combustibles fossiles au motif qu’elles compromettent l’action climatique. Mais cela va bien plus loin que cela. Cela rend en fait illégal – passible de lourdes amendes, voire de peines de prison – pour des « personnes » de « promouvoir » les combustibles fossiles. La promotion est définie de manière si vague qu’elle pourrait facilement couvrir les publications sur les réseaux sociaux ou les présentations de conférences par des personnes comme moi.
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La plupart des gens que je connais ne prêtent pas beaucoup d’attention aux projets de loi au Parlement. Mais celui-ci nous fait parler. Ce qui m’a frappé, c’est qu’il est « interdit à quiconque de promouvoir un combustible fossile » d’une manière qui suggère que cela « conduirait à des résultats positifs en matière de réconciliation avec les peuples autochtones ».
Cela ferait de l’organisation que je dirige, l’Indigenous Resource Network, une cible. Notre mandat est de promouvoir la participation des Autochtones au développement des ressources et d’en tirer profit, ce qui, pour nous, inclut les dizaines de milliers d’Autochtones impliqués dans le secteur pétrolier et gazier. Nous travaillons activement avec des partenaires de l’industrie pour trouver des solutions gagnant-gagnant : des projets qui fournissent des emplois bien rémunérés aux travailleurs autochtones et des revenus à nos communautés tout en faisant progresser les meilleures pratiques en matière de sécurité et de protection de l’environnement.
La raison pour laquelle nous existons est de donner une voix aux peuples autochtones qui travaillent et possèdent des entreprises dans le secteur des ressources. Trop souvent, ces travailleurs sont réduits au silence ou humiliés. Alors que certains Canadiens insultent notre peuple avec des stéréotypes selon lesquels nous sommes paresseux ou dépendants de l’aide sociale, d’autres nous traitent de « corrompus » ou de « trahis » si nous travaillons dans le développement des ressources, qu’il s’agisse des mines, de la pêche commerciale, de la foresterie ou du pétrole et du gaz.
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Mais le fait est que ces secteurs offrent souvent les meilleures opportunités aux peuples autochtones. Ils sont généralement proches géographiquement de nos communautés, s’appuient sur nos connaissances, prennent soin de la terre et imposent à l’industrie des obligations légales de travailler avec nous de manière à obtenir notre consentement au développement.
La plupart d’entre nous sont des gens pratiques. La vie dans les communautés rurales et nordiques est différente. Obtenir l’énergie, les matériaux de construction et les aliments frais dont nous avons besoin est souvent coûteux et difficile sur le plan logistique. Nous ne nous faisons pas d’illusions sur le fait que notre mode de vie serait possible sans les ressources provenant de nos territoires. Et lorsqu’ils sont développés de manière responsable et en partenariat avec nous, nous sommes fiers de pouvoir fournir ces articles essentiels à d’autres Canadiens et à des personnes du monde entier.
Il semble peu probable que les restrictions imposées aux « personnes » par le projet de loi Angus puissent survivre à une contestation fondée sur la Charte. Mais sa véritable cible, ce sont les « producteurs », en particulier les sociétés qui composent les « grandes sociétés pétrolières ». Mais devinez quoi ? Dans certains cas, les communautés autochtones elles-mêmes sont à l’origine et propriétaires de projets pétroliers et gaziers. Nous produisons dans les réserves depuis des décennies, dans des endroits comme la nation Kainai, Onion Lake et Whitebear. Et nous voyons maintenant des nations autochtones posséder des usines de gaz naturel, des pipelines et des terminaux de GNL.
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Je veux pouvoir célébrer le succès des travailleurs et des communautés autochtones dans la négociation d’accords commerciaux sophistiqués, la réalisation de projets majeurs et l’offre d’une vie meilleure à la prochaine génération. Mais ce que fait ce projet de loi, c’est essayer de nous faire encore une fois honte. Non seulement cela renforcerait le fait qu’il est faux d’être fier de la façon dont notre peuple contribue à la réconciliation économique ; cela rendrait illégale l’expression d’une telle fierté.
Je sais que de nombreuses personnes à Ottawa ignorent ce projet de loi, peut-être parce qu’il s’agit d’un stratagème pour attirer l’attention de la part d’un des députés les plus imaginatifs. Je comprends également qu’il s’agit d’un projet de loi d’initiative parlementaire et qu’il est peu probable qu’il devienne une loi.
Mais pour des gens comme moi et bon nombre de mes collègues, qui se battent pour créer un espace où les peuples autochtones pourraient tirer leur juste part des bénéfices du pétrole et du gaz extraits et transportés à travers nos territoires, cela nous rappelle douloureusement que nous sont toujours méprisés par les élites de ce pays, y compris par certains législateurs.
La plupart des Canadiens reconnaissent désormais que les peuples autochtones ont beaucoup souffert dans ce pays. Je n’ai pas besoin de répéter toutes les nombreuses façons. L’un des effets persistants de la maltraitance est le sentiment que beaucoup d’entre nous ont d’être « inférieurs à », ce qui provoque souvent le désespoir, la honte et la dépression.
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Dans mon organisation, nous mettons un point d’honneur à être fiers des autres travailleurs autochtones qui ont surmonté les obstacles et la discrimination pour réussir dans le secteur des ressources. Nous ne laisserons personne nous retirer cela, même si ce projet de loi pourrait tenter de le faire.
Poste financier
John Desjarlais est directeur exécutif de l’Indigenous Resource Network, une filiale d’Energy for a Secure Future.
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