Opinion : Ne présumez pas que le Canada réussira la transition minière

Premièrement, nous n’avons pas de réserves majeures des sept minéraux EV critiques

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Par Phil Bazel et Jack Mintz

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La rhétorique politique contemporaine, y compris la présentation de la semaine dernière par le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, suggère que nous sommes sur le point d’effectuer une grande transition énergétique des combustibles fossiles vers des sources d’énergie électrique plus propres et renouvelables. Les mandats relatifs aux véhicules électriques et les réglementations en matière d’efficacité énergétique devraient conduire à une adoption généralisée des voitures électriques au cours de la prochaine décennie. En outre, la croissance des taxes sur le carbone au niveau des consommateurs et de l’industrie crée des incitations à passer du charbon, du pétrole et du gaz à l’éolien et au solaire, ce qui entraîne une dépendance accrue à la technologie des batteries et aux véhicules et processus électriques.

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Toute transition énergétique généralisée nécessitera une augmentation survoltée de l’exploitation minière, en particulier des terres rares. Une récente rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) met en évidence les minéraux les plus nécessaires pour la transition à venir. Parmi eux figurent le lithium, le nickel, le cobalt, le manganèse, le graphite, le cuivre et l’aluminium. Ces sept représentent l’épine dorsale de la technologie électrique contemporaine.

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L’AIE estime que la production de lithium devra être multipliée par plus de 13 pour satisfaire les objectifs nationaux d’électrification et d’émissions actuellement en place pour 2040. Pour une énergie renouvelable propre et entièrement durable, ce nombre grimpe à plus de 42 fois la production actuelle de lithium. Pour le graphite, une multiplication par huit est nécessaire pour atteindre les objectifs politiques fixés pour 2040, mais multipliée par 25 pour un développement durable complet, le cobalt nécessitant respectivement des multiplications par six et 21.

Ce besoin de changements aussi importants soulève plusieurs questions quant à l’avenir de l’exploitation minière. Où se trouvent les minéraux critiques pour la transition énergétique et qui détient actuellement les réserves démontrées ? Quel est le risque de contrôle stratégique des minéraux critiques par une seule nation ou (dans le style de l’OPEP peut-être) des nations ? Et, du point de vue canadien, ce pays a-t-il le potentiel d’être un important producteur, comme c’est le cas pour le pétrole et le gaz? Enfin, compte tenu de la contribution démesurée des industries pétrolières et gazières à l’économie canadienne, sera-t-il réellement possible pour le Canada de passer à l’exploitation minière pour soutenir notre prospérité économique alors que le monde s’éloigne des combustibles fossiles?

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Notre tout juste publié enquête Les données pertinentes sur les réserves nationales et la production des sept minéraux de transition critiques suggèrent que la plupart des nouvelles productions devront provenir de l’étranger : en aucun cas le Canada ne possède plus de 3 % des réserves mondiales. Ce qui s’en rapproche le plus, ce sont nos 2,9 % des réserves mondiales de cobalt. Il s’ensuit que la plupart des investissements miniers et des emplois miniers à haute valeur ajoutée issus de la transition énergétique se trouveront là où se trouvent principalement les sept minéraux clés : en Asie, en Afrique, en Australie et en Amérique latine.

Cela n’empêche toutefois pas le Canada de participer à la croissance minière. Sur les 165 milliards de dollars américains que la Chine investi dans le secteur minier entre 2005 et cette année, 44 % se trouvaient en Afrique, dans les Caraïbes et en Amérique latine. Le capital, la main-d’œuvre et le savoir-faire canadiens peuvent participer au boom à venir de ces minéraux critiques, mais une grande partie de l’effort requis aura lieu à l’étranger.

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Une concentration relativement élevée d’un minéral donné parmi quelques nations est également la norme. Il est courant que les trois premières nations possèdent la moitié ou plus des réserves disponibles. Par exemple : la Guinée, le Vietnam et l’Australie représentent 58 % des réserves mondiales de bauxite. Le Congo, l’Australie et l’Indonésie possèdent 72 % de son cobalt ; la Turquie, la Chine et le Brésil, 73 % de son graphite ; et l’Afrique du Sud, l’Australie et le Brésil 78 % des réserves mondiales de manganèse. Quant au lithium, 58 % des réserves mondiales connues sont situées dans le « triangle du lithium » composé de la Bolivie, de l’Argentine et du Chili.

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Les meilleurs paris du Canada pour la croissance minière nationale semblent être le cobalt (dont notre part actuelle de la production mondiale est de 2,6 %), le cuivre (2,8 %), le nickel (6,7 %) et le zinc (6,0 %). Cependant, la plupart des réserves mondiales de ces minéraux critiques se trouvant à l’étranger, la question reste ouverte de savoir dans quelle mesure le Canada est bien placé pour concourir à l’effort minier international massif qui sera nécessaire pour la transition énergétique.

Compte tenu de la part limitée de ce pays dans les minéraux de transition énergétique mondiaux, l’obtention d’une participation canadienne dans l’exploitation minière de transition énergétique peut dépendre de la convivialité de notre cadre réglementaire et fiscal pour les sociétés minières. Et cela nécessite du travail. L’annonce du ministre Wilkinson la semaine dernière suggère au moins qu’Ottawa est conscient du problème, c’est-à-dire du progrès. Mais le réparer sera un gros travail. Jeter 3,8 milliards de dollars sur l’industrie ne fera pas grand-chose si l’autorisation des projets continue de prendre des décennies.

Compte tenu du contexte national, notre rôle principal dans la transition énergétique pourrait provenir de sociétés minières canadiennes prospères qui investissent pour développer des ressources à l’étranger. Après tout, si nous voulons participer au boom minier mondial, nous devons aller là où se trouvent les réserves, et comme le montrent les données, ce n’est pas ici.

Phil Bazel est associé de recherche et Jack Mintz est membre du président de la School of Public Policy de l’Université de Calgary. Cet article est basé sur leur nouveau rapport « La transition énergétique à venir : les opportunités minières limitées du Canada. »

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