Opinion : Ne laissez pas les modifications apportées à la Loi sur la concurrence étouffer l’innovation et la productivité

Les conséquences peuvent être pires que tous les avantages

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Par Jérôme Gessaroli

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On s’inquiète de plus en plus du fait que les «grandes entreprises technologiques» comme Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft sont devenues si importantes qu’elles constituent une menace pour la concurrence dans l’économie numérique. Ceux qui réclament des changements soutiennent que la Loi sur la concurrence du Canada doit être renforcée pour permettre au gouvernement de réglementer la position dominante de ces entreprises sur le marché.

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Mais les outils de la politique de la concurrence peuvent être très grossiers et leur utilisation peut avoir des conséquences pires que les avantages qu’ils pourraient produire. De plus, le gouvernement dispose déjà de pouvoirs importants pour contrôler la concurrence. Nous devons donc être prudents avec toutes les réformes que nous faisons.

Souvent, une économie de marché est évaluée par rapport à une norme incroyablement élevée – la «concurrence parfaite» décrite dans l’introduction à l’économie. Parce que l’économie réelle est inévitablement en deçà de cet idéal théorique, les gens demandent au gouvernement d’intervenir et de réparer les lacunes. Mais, comme dans de nombreux domaines de la vie, nous ne devrions pas laisser le parfait être l’ennemi du bien.

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Si la concentration de l’industrie est trop élevée, disent les militants, le gouvernement devrait démanteler l’entreprise dominante, limiter ses acquisitions ou la forcer à fournir des données aux concurrents afin d’uniformiser les règles du jeu. Tout cela semble très raisonnable, peut-être même à la perfection raisonnable, mais ses conséquences imprévues pourraient entraîner la destruction de l’innovation et de la productivité qui sont essentielles au niveau de vie des Canadiens.

L’aspect le plus troublant des changements proposés à la Loi sur la concurrence est leur impact négatif possible sur la productivité. L’OCDE prévoit déjà que le Canada aura le le plus bas croissance de la productivité parmi ses 38 pays membres jusqu’en 2060. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, l’a reconnu dans son discours du budget 2022 lorsqu’elle a qualifié la productivité et l’innovation de « talon d’Achille de l’économie canadienne ».

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Nous ne pouvons pas nous permettre de réglementer encore plus l’économie. Notre capacité à générer des biens et des services de manière plus productive repose sur l’innovation, c’est-à-dire sur la recherche de technologies, d’applications et de processus commerciaux qui produisent plus avec moins. Les innovations numériques telles que la 5G, le Web 3.0, l’intelligence artificielle et autres nous aideront à aller de l’avant, à moins que la réglementation ne les retienne.

Une autre façon de gérer la domination du marché est de laisser le marché s’autocorriger. Si une entreprise a un pouvoir de marché et peut pratiquer des prix de type monopole, elle générera des bénéfices de type monopole. Mais des profits surdimensionnés créent une incitation surdimensionnée pour que les autres innovent afin qu’ils puissent capter une partie de ces profits. C’est justement cette innovation et cette concurrence qui feront baisser les prix et amélioreront la situation des consommateurs.

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Une critique parfois adressée à la solution du marché autorégulateur est que la plate-forme numérique dominante tend vers un monopole naturel. À mesure que de plus en plus d’utilisateurs rejoignent une plate-forme, celle-ci devient plus précieuse pour tout le monde, encourageant ainsi encore plus d’utilisateurs à la rejoindre. Cela conduit à un type de marché gagnant-gagnant et rend difficile de déloger la plate-forme dominante.

Cet argument n’est certainement pas nouveau. Un 2007 article dans The Guardian a discuté de la difficulté de rivaliser avec une grande plate-forme de médias sociaux bien ancrée. « Les utilisateurs ont investi tellement de capital social dans la mise en place de données sur eux-mêmes que cela ne vaut pas la peine qu’ils changent de site, d’autant plus que chaque nouvel utilisateur qui… (il) attire ajoute à sa valeur en tant que réseau de personnes en interaction. » Tout à fait vrai, sauf que l’article parlait de MySpace, le site de médias sociaux autrefois dominant. La taille et les barrières à l’entrée n’ont certainement pas empêché MySpace d’être remplacé par Facebook et d’autres sites de médias sociaux.

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Autres accuser les grandes entreprises technologiques de limiter la concurrence en rachetant des acteurs plus petits et innovants avant qu’ils ne puissent opérer à grande échelle. Mais dans de nombreux cas, les petites entreprises sont acquises principalement pour leur personnel technique, plutôt que pour le produit lui-même. Ce « acqui-location» Le phénomène est une méthode efficace pour embaucher dans la Silicon Valley car il limite les frictions salariales entre le nouveau personnel et le personnel existant et offre une stratégie de sortie aux investisseurs en capital-risque.

Dans un Sondage 2020, 58 % des entreprises en démarrage aux États-Unis et 60 % des entreprises en démarrage au Canada considéraient le rachat comme un objectif à long terme. Les réglementations limitant les acquisitions pourraient éliminer une stratégie de sortie lucrative pour de nombreux fondateurs de start-up et leurs investisseurs, avec pour conséquence involontaire de réduire l’incitation des investisseurs à fournir le capital-risque qui est généralement vital pour le succès d’une start-up.

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Le gouvernement fédéral a déjà amplement le pouvoir de réglementer la concurrence. Dans sa rédaction actuelle, la Loi sur la concurrence met l’accent — à juste titre — sur questions économiques, comme le prix, la qualité et l’innovation. Elle peut déjà gérer les pratiques abusives des opérateurs de plateformes numériques. Bien que la loi puisse probablement utiliser la mise à jour augmenter les amendes éventuelles et élargir les actions civiles privées couvrant les allégations de comportement anticoncurrentiel, les réformes baisser la norme pour constater un comportement anticoncurrentiel, activer les « garde-fous réglementaires » ou même résoudre les problèmes sociaux pourrait bien finir par réduire l’innovation, la croissance de la productivité et le niveau de vie futur. C’est une erreur que nous ne voulons pas commettre.

Jerome Gessaroli, chercheur invité à l’Institut Macdonald-Laurier, dirige « The Sound Economic Policy Project » au British Columbia Institute of Technology.

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