Opinion : Ne faites pas des épiciers et des fabricants de produits alimentaires des boucs émissaires pour les prix alimentaires élevés

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Dans le débat en cours sur la flambée des prix des aliments au Canada, il est tentant de rejeter la faute sur les acteurs les plus visibles : les épiceries, les fournisseurs, les agriculteurs et les pêcheurs. Cependant, en tant que personne profondément ancrée dans l’industrie alimentaire, à la fois en tant que fournisseur, distributeur et propriétaire de marque alimentaire, je peux vous dire que la situation est bien plus complexe qu’il n’y paraît.

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Mettons les pendules à l’heure. Les épiceries canadiennes ne sont pas les seules responsables de ces prix alimentaires élevés, pas plus que les fournisseurs, les agriculteurs ou d’autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement. En fait, cela a été une bataille difficile pour ceux d’entre nous du côté de l’offre, même d’envisager de répercuter les augmentations sur les consommateurs. Nos partenaires du secteur de l’alimentation se sont battus avec acharnement contre de telles hausses de prix, avec le message constant qu’ils ne veulent pas imposer des coûts plus élevés aux consommateurs. Ce sentiment nous touche parce que nous sommes nous aussi des consommateurs et que nous avons nos propres familles à nourrir et nos employés à soutenir. Il ne s’agit pas seulement d’affaires ; c’est une question de survie.

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Alors, qui est responsable de la situation actuelle ? Pour faire simple : la guerre, les prix de l’énergie et la météo.

Premièrement, l’invasion par la Russie d’un grenier mondial crucial a eu un impact considérable. La fermeture de la mer Noire, bien que désormais rouverte grâce à l’Initiative céréalière de la mer Noire, a entraîné une réduction substantielle des approvisionnements mondiaux en blé et en maïs, une baisse de 1,5 pour cent qui, à elle seule, peut faire augmenter les prix des céréales de 10 pour cent en un an.

Deuxièmement, la hausse des prix de l’énergie s’est répercutée sur toute la chaîne d’approvisionnement, affectant les coûts des carburants et des engrais. Les prix des engrais ont doublé depuis la période pré-pandémique, ajoutant encore une pression supplémentaire sur le secteur agricole.

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Un facteur souvent négligé de ces prix élevés est l’aspect positif des coûts de main-d’œuvre plus élevés. Même si cela contribue aux dépenses globales, cela signifie également que les travailleurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement gagnent davantage – un signe de progrès en matière de bien-être des travailleurs.

Les conditions météorologiques, en particulier La Niña, ont également joué un rôle important dans la hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires. Les prévisions suggèrent que La Niña persistera pour une troisième année consécutive. La dernière fois que nous avons connu une période La Niña aussi prolongée, c’était entre 1973 et 1976, qui a coïncidé avec une crise alimentaire mondiale. Cela s’est reproduit en 1998-2001.

Bien qu’il puisse y avoir d’autres facteurs contribuant à la crise mondiale des prix alimentaires, il est injuste de désigner les détaillants ou les fournisseurs comme les seuls coupables. Au lieu de pointer du doigt, relevons ensemble ces défis complexes en tant que nation. Blâmer des individus ou des entreprises pour des gains politiques ne fait que détourner l’attention des véritables problèmes en question. Nos dirigeants devraient se concentrer sur la recherche de solutions durables plutôt que de nous utiliser comme boucs émissaires.

En ces temps de turbulences, il est essentiel que nous reconnaissions la nature multiforme du problème et que nous travaillions en collaboration pour garantir une alimentation abordable et accessible à tous les Canadiens.

Peter Neal est co-fondateur de Jonluca Neal Distribution et Crank Coffee Co.

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