vendredi, décembre 20, 2024

Opinion : L’interdiction des plastiques n’a aucun sens juridique ni climatique

Certains plastiques peuvent être nocifs, mais Ottawa les qualifie tous de potentiellement toxiques, une maladresse qui donne une mauvaise réputation à la politique climatique

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Par David Clément et Sabine El-Chidiac

De nombreux Canadiens ont poussé un soupir de soulagement à la fin de l’année dernière lorsqu’ils ont appris que la juge Angela Furlanetto avait statué que la liste du gouvernement fédéral de tous les articles en plastique comme étant toxiques était «déraisonnable et inconstitutionnel« Ottawa n’a pas réussi à démontrer, a-t-elle conclu, que chaque substance plastique était toxique et, de toute façon, sa classification de cette manière empiétait sur les droits des provinces. Une telle liste aurait permis d’interdire des produits allant bien au-delà des pailles et des sacs d’épicerie : tous les produits en plastique auraient été visés par le droit pénal.

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Les produits manufacturés en plastique sont inclus dans Annexe 2 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE) à la fin d’une longue liste d’autres matières jugées toxiques. Le reste de la liste comprend des matières identifiées par leurs composants chimiques complexes, ainsi que d’autres entrées impliquant 64 catégories, sous-catégories et sous-sous-catégories spécifiant exactement lesquelles sont considérées comme toxiques. En revanche, l’entrée numéro 132 énumère simplement les « articles manufacturés en plastique » et rien de plus. Il n’est pas étonnant que le juge ait estimé que la catégorie était trop large.

Le gouvernement fédéral a fait appel de la décision du juge. En juin, des avocats du gouvernement sont apparus Les juges ont plaidé devant la Cour d’appel fédérale d’Ottawa que la Cour avait commis une erreur en jugeant que l’inscription de ce plastique sur la liste était déraisonnable et inconstitutionnelle. Ils ont fait valoir que tous les plastiques pouvaient être nocifs et que le but de la loi était de réduire les dommages. En d’autres termes, interdisons tout, au cas où.

Les organisations et les parlementaires réagissent. Fondation canadienne de la constitutionagissant en qualité d’intervenant dans le présent appel, est argumenter Bien que le gouvernement ait l’autorité constitutionnelle d’inscrire les substances toxiques dans la LCPE, il ne peut constitutionnellement utiliser ce pouvoir en matière de droit criminel pour inclure tous les produits plastiques possibles. Christine Van Geyn, du CCF, explique que « le pouvoir en matière de droit criminel n’est pas une incantation magique. Invoquer les mots « droit criminel » ne transforme pas un problème en quelque chose qu’Ottawa peut réglementer… l’interdiction du plastique par décret du Cabinet ne relève pas du pouvoir fédéral. »

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À la Chambre des communes, le député conservateur Corey Tochor a proposé une projet de loi d’initiative parlementaire Il est peu probable que cette mesure soit appuyée par les libéraux ou le NPD, mais elle pourrait être relancée par un futur gouvernement conservateur, ce qui serait une victoire pour tous les Canadiens.

Nous ne sommes pas opposés à des politiques sensées pour lutter contre le changement climatique. Mais les nombreuses interdictions (et exemptions, comme pour le mazout de chauffage) qu’Ottawa a déjà mises en place sont loin d’être ce qu’elles sont. La réglementation régissant les plastiques à usage unique qu’il a publiée en 2021 comprenait d’étranges exemptions, comme la quantité de chaleur et d’énergie nécessaire pour que les articles soient considérés comme exemptés. Elle a également accordé des exemptions aux sacs en plastique plus lourds, dont la fabrication nécessiterait en réalité plus de plastique, et a inexplicablement permis aux gens de demander des sacs en plastique que le détaillant devait garder hors de vue. Rien de tout cela ne semblait scientifique ou soutenu par des experts.

La liste de tous les plastiques classés comme substances toxiques signifie que ces options d’exemption ne seront pas disponibles pour les consommateurs, qui seront obligés d’utiliser des alternatives telles que des sacs en papier, des pailles en carton et des sacs en coton. Des études suggèrent que ces alternatives sont souvent pires pour l’environnement que leurs versions en plastique et plus coûteuses. recherche Les auteurs de l’étude ont conclu que pour avoir le même impact sur l’environnement qu’un sac en plastique à usage unique, les sacs en papier devraient être utilisés 43 fois. Les sacs en coton devraient être réutilisés 7 100 fois. Les sacs en papier sont également 2,6 fois plus chers que les sacs en plastique à usage unique. De leur côté, les pailles en papier sont trois fois plus chères que leurs alternatives en plastique.

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Placer les plastiques à la fin de l’annexe 1 de la LCPE et mettre un terme à cette pratique était une erreur grossière et contreproductive. Si le gouvernement était vraiment déterminé à faire évoluer l’environnement, il devrait envisager des solutions de rechange, comme l’extension de la « dépolymérisation chimique », qui consiste à recycler les produits en plastique de manière à ce qu’ils puissent être décomposés et réutilisés pour créer de nouveaux produits.

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À l’heure actuelle, seulement 1 % des déchets plastiques sont recyclés chimiquement de cette façon. Pourtant, de nombreuses entreprises canadiennes travaillent sur de telles solutions, qui pourraient bien contribuer à préserver l’environnement de manière plus efficace et moins coûteuse. Mais cela demande plus d’efforts que d’ajouter trois mots à une liste et d’ignorer ce qui pourrait réellement fonctionner à la fois pour l’environnement et pour les Canadiens qui finissent par payer le prix des alternatives coûteuses et inefficaces imposées au plastique.

David Clément est directeur des affaires nord-américaines et Sabine El-Chidiac, associée en politique canadienne au Consumer Choice Center.

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